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Palais d’Issouka : Le Cardinal Philippe Ouédraogo s’imprègne de la mise en place d’un musée

Publié le lundi 31 décembre 2018 à 00h25min

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Palais d’Issouka : Le Cardinal Philippe Ouédraogo s’imprègne de la mise en place d’un musée

Au palais d’Issouka de Koudougou, ce n’est ni Naaba Saaga 1er, ni les chefs traditionnels Songnaam, qui oublieront de sitôt cette journée du vendredi 28 décembre 2018. Audience, visite du musée Rayimi et de la place Naaba Boulgou, ont ponctué cette visite de travail du Cardinal Philippe Ouédraogo.

Quand on entend le son du tambour de la troupe Béogo neéré (Demain sera meilleure) de la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou (MACKO) sur le site de Maasme (l’Ombre), c’est qu’il y a bien un ‘’hôte spécial’’. C’est certainement la raison pour laquelle, le chef d’Issouka, Naaba Saaga 1er, après avoir offert l’eau de bienvenu à son invité du jour, a préféré lui adressé directement la parole, en langue mooré.

« C’est parce que c’est vous que je fais une exception, sinon habituellement, je passe par mon interprète et ici, nous parlons le mooré, la langue de nos ancêtres » a noté le chef d’Issouka au Cardinal, saluant la présence de l’archevêque métropolitain de Ouagadougou dans la cité du cavalier rouge, en ce dernier vendredi du mois de l’année 2018.

Du palais à la place Naaba Boulgou, en passant par le musée Rayimi, le cardinal Philippe Ouédraogo confie : « Je suis plein de gratitude au Seigneur qui a permis au Issouka Naaba de faire une telle réalisation. C’est un prophète en la matière et il contribue à aider notre Burkina et partant l’Afrique, à relever l’un de ses défis. Cette œuvre nous renvoie à notre identité ».

Puis de poursuivre : « C’est une souffrance réelle pour moi quand je me rends dans des pays comme l’Asie, j’ai constaté que les asiatiques ont leur identité et ils en sont fiers. Nous les africains, quelque part, nous avons perdu un peu de notre identité » a signifié Philippe Ouédraogo, soulignant que cette initiative de Naaba Saaga 1er pourrait être une source d’inspiration pour la réalisation d’un rêve au niveau de l’Eglise.

C’est ce justifie d’ailleurs la présence du cardinal sur le site de Maasma ce vendredi 28 décembre. En effet, après cent ans d’évangélisation, Philippe Ouédraogo estime qu’il serait temps de sauvegarder le patrimoine de l’Eglise famille du Burkina et de magnifier l’évangélisation réalisée par tant d’hommes.

« Après 100 ans, les premiers missionnaires sont arrivés à Koupéla entre 1900 et en 1901. Depuis ce temps, nous n’avons pas la culture de la conservation, de la récolte de nos trésors. A notre niveau, nous voudrions initier la fondation d’une bibliothèque diocésaine dont la partie moréphone aura une grande importance et aussi un musée en bonne et due forme » commente-t-il. Et pour réaliser ce rêve, Philippe Ouédraogo indique que l’Eglise, tout en comptant sur le ministère de la culture, entend aussi s’inspirer de ces devanciers pour dit-il, « faire quelque chose de beau, de magnifique ».

Heureux de partager son expérience, le chef d’Issouka n’a pas manqué d’exprimer son engagement à accompagner le cardinal Philippe Ouédraogo dans la réalisation de son projet. A ce propos, avant de quitter les lieux, l’hôte du jour a reçu des mains du chef d’Issouka, sa première œuvre d’art. Il s’agit d’un baobab.

Composé de quatre salles, la première salle du Musée Rayimi selon le guide Patrick Rossi, a ouvert ses portes en juillet 2010. Deux collections de photos font la particularité de cette salle. L’une réalisée par Claude de Beauminy, l’un des premiers commandants de cercle de Koudougou, relate la vie quotidienne de ville au début du 20ème siècle (1925-1927) ; l’autre collection issue de la photothèque des pères blancs à Rome évoque l’arrivée du catholicisme dans la région.

La deuxième quant à elle, raconte de l’histoire du coton qui est l’un des facteurs économiques de la ville de Koudougou. La troisième salle présente plusieurs collections dont des instruments de musique, des masques, des parures de femmes, des armes. La dernière salle revient sur l’histoire des hommes et des femmes qui ont marqué le quartier d’ Issouka.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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