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Développement local : Les populations à la base satisfaites des résultats des actions complémentaires au projet MODHEM

Publié le vendredi 21 décembre 2018 à 20h58min

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Développement local : Les populations à la base satisfaites des résultats des actions complémentaires au projet MODHEM

Les acteurs du Projet d’actions complémentaires au projet MODHEM (Mobile Data for Moving Herd Management and better income in Burkina Faso) étaient en atelier de capitalisation les 13 et 14 décembre 2018 au centre Cardinal Paul ZOUNGRANA à Ouagadougou. Après dix-huit mois de travail, les acteurs à la base, les partenaires techniques et financiers saluent les résultats des actions menées dans les régions de l’Est, du Sud-Ouest et des Hauts Bassins. Cet atelier a donc réuni les principales parties associées à l’exécution du programme en vue de générer, de façon participative, des connaissances utiles et partageables (témoignages, données quantitatives, méthodes et outils, photos, cartes, etc.) sur l’expérience de la mise en œuvre de cette courte intervention. Les deux jours de travaux devraient aboutir à la production d’un document de capitalisation des actions complémentaires du MODHEM financé par le bureau de coopération Suisse au Burkina Faso (BuCo) et exécuté par la SNV, organisation néerlandaise de développement au Burkina.

En rappel, ce projet vient consolider les acquis du projet MODHEM sur la facilitation de la mobilité du bétail pour un renforcement de la dynamique transfrontalière utile à la mobilité apaisée du bétail entre le Burkina Faso et quelques pays voisins (Mali, Niger, Benin, Ghana, Togo et Côte d’Ivoire). Selon son coordonnateur, M. Fousseni Ouattara, la démarche du projet était basée sur une approche partenariale impliquant plusieurs acteurs au niveau national, régional et local. Ainsi, un accent particulier a été mis sur la maîtrise d’ouvrage communal. Le projet est intervenu dans 11 communes dont 8 à l’Est, 2 dans le Sud-Ouest et 1 dans les Hauts Bassins.

Nassouri Youmanli, secrétaire général du COGES du marché à bétail de Haaba commune de Batiébougou, région de l’Est.

On retient des principales réalisations 2 magasins SPAI de 50 tonnes chacun, 5 forages pastoraux, 3 parcs de vaccination, un quai d’embarquement avec parc d’attente, le balisage de 60 km de tronçons stratégique de couloir de transhumance, le balisage de 5 aires de pâture/repos et la réalisation de 60 bio digesteurs au profit de 60 ménages ruraux des communes rurales de Tambaga, de Ouéssa et de Kayan. On considère que directement il y a au moins 50 mille personnes qui bénéficient de ce qui a été fait dans le cadre du projet PAC MODHEM et, de manière indirecte, 150 mille personnes seront impactées dans la zone de l’intervention.

La mise en œuvre du projet a aussi permis d‘accompagner des acteurs de la filière bétail/viande – produits d’élevage autour de trois marchés à bétail, d’un quai d’embarquement et d’une mini-laiterie. C’est le cas du marché à bétail de Haaba dans la commune de Batiébougou dans la région de l’Est. M. Nassouri Youmanli, Secrétaire Général du comité de gestion dudit marché, ne tarit pas d’éloges à l’égard des deux partenaires techniques et financiers (BuCo et SNV). De son avis, les actions du projet ont permis d’améliorer la gouvernance, d’avoir une stratégie de communication et d’instituer des rencontres périodiques.

Baoviel MEDA, utilisateur de Biodigesteur dans le cadre du projet PAC-MODHEM

Aussi, pour M. Youmanli, les actions du projet ont également permis la bonne mobilisation des cotisations où on note une volonté manifeste des cotisants. Enfin, on note qu’il y a eu un changement de mentalité. On regarde nos objectifs de départs et on fait une évaluation.

Le projet d’actions complémentaires au MODHEM a aussi fait des heureux dans une soixantaine de ménages. En effet, beaucoup de ménages ont appris à utiliser le biogaz produit par leurs biodigesteurs fonctionnels. C’est une source d’énergie qui permet d’alimenter les foyers avec de l’électricité et d’avoir du compost pour la fertilisation des parcelles de culture.

Selon M. Baoviel MEDA habitant de la commune rurale de Ouessa dans la région du Sud-Ouest, le bio digesteur fait le bonheur de plusieurs ménages. Il a permis de réduire le coût des intrants, les maladies pendant l’hivernage. Avec au moins quatre bœufs ou dix porcs on peut faire du bio digesteur pour avoir de l’électricité et de l’engrais bio, plus fertile que les engrais chimiques. Pour la construction du bio-digesteur, le projet nous a donné neuf sacs de ciment, huit brouettes de sable et des cailloux sauvages.

M. Mamadou Coulibaly, Maire de la commune rurale de Kayan province du Kénédougou Région des Hauts Bassins

M. Mamadou Coulibaly est le maire de la commune rurale de Kayan dans la province du Kénédougou, région des Hauts Bassins. C’est un maire comblé par les actions réalisées par le projet dans sa commune. Trente kilomètres (30km) de couloirs de pistes à bétail ont été sécurisés et balisés par le projet. Cependant, il reste encore des parties non balisées.

Il souhaite une prolongation du projet PAC MODHEM en vue de realiser le reste car les parties non balisées constituent de potentielles sources de conflits. Il rassure que la mairie aussi est prête pour les accompagner et suivre toutes les actions déjà réalisée, notamment pour la gestion durable des infrastructures à travers les COGES (Comités de Gestion) mis en place.

L’action complémentaire au projet MODHEM a coûté un million de franc suisse, soient près de 610 millions de francs CFA.

ANS
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Vos commentaires

  • Le 24 décembre 2018 à 09:28, par SANOU Bala Wenceslas En réponse à : Développement local : Les populations à la base satisfaites des résultats des actions complémentaires au projet MODHEM

    A quand la vision communale de ce qu’est un projet d’appui de la coopération bilatérale (ou multilatérale) ?
    Quand je parcours ce reportage, je suis partagé entre espoir et inquiétude. Espoir lié à pertinence du MODHEM et des actions complémentaire ; inquiétude quant à l’effet pervers que semble produire ce paquet de projet = l’attentisme et la dépendance des communes vis-à-vis des fonds extérieurs des projets. Les propos ci-dessous du maire de Kayan illustrent ce que je qualifie d’effet pervers.
    "...un maire comblé par les actions réalisées par le projet dans sa commune. Trente kilomètres (30km) de couloirs de pistes à bétail ont été sécurisés et balisés par le projet"
    Monsieur le Maire, quelle relève votre commune est-elle prête à prendre sur ce projet ? Quelle inscription budgétaire ferez-vous (vous et tout le conseil municipal) pour ajouter ne serait-ce qu’01 km par an aux 30 km déjà financés et réalisés ?
    Derrière mon inquiétude c’est une interpellation citoyenne que je vous adresse. Je l’adresse aussi à la SNV et au BuCo (présentés comme PTF). Assurez dès le départ une stratégie de durabilité : une volonté et capacité de prise de relève par institution publique locale qu’est la commune ; c’est à elle de montrer sa vision pour une mise à l’échelle. Accompagnez seulement les communes qui s’engagent dans cette perspective. Laissez les autres prendre le temps de comprendre leur rôle dans le développement des affaires publiques locales.
    N’est-il pas vraiment temps d’arrêter le saupoudrage qui ne va jamais au-delà des X mois ou années de mise en œuvre des projets ?
    Repensons ensemble des projets vraiment reproductibles par les communes ; et accompagnons-les dans ce sens.
    Merci pour ces pas qui ne sont ni les premiers, ni les derniers.

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