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Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, ministre de l’Energie : « Nous sommes sur la bonne voie pour permettre aux populations d’avoir accès à une énergie stable et durable » ()

Publié le vendredi 21 décembre 2018 à 01h02min

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Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, ministre de l’Energie : « Nous sommes sur la bonne voie pour permettre aux populations d’avoir accès à une énergie stable et durable » ()

« Quels mécanismes pour une meilleure contribution du secteur privé dans le renforcement de l’offre d’énergie électrique ? ». C’est autour de ce thème que le département de l’Energie a tenu la deuxième session de l’année 2018 de son Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM). Cette activité, présidée par le ministre, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a aussi été celle des perspectives. C’était ce jeudi 20 décembre 2018, à Ouagadougou.

C’est par un rappel des objectifs assignés à son département, que le ministre Dr Bachir Ismaël Ouédraogo a campé le décor de son intervention d’ouverture des travaux. On retient qu’au nombre des objectifs en ligne du mire à l’horizon 2020, il y a le taux de couverture électrique national projeté à 80 %, le taux d’électrification national à 45%, celui de l’électrification urbain à 75%. Toujours dans la même dynamique, le taux d’électrification rural visé dans la période est de 19%, tandis que le nombre d’abonnés attendus est de 1 000 000 et une puissance de 1 000 Mégawatts.

« Le secteur de l’énergie joue un rôle stratégique et prépondérant dans la réalisation des objectifs de développement de notre pays. C’est pourquoi le gouvernement a pris la ferme résolution d’une transition claire vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique en vue d’accroître l’offre énergétique tout en corrigeant les disparités entre les milieux urbain et rural », présente Dr Ouédraogo.

Il souligne ensuite que pour la mise en œuvre de cette politique, son département a engagé des réformes parmi lesquelles, l’adoption de la loi portant règlementation générale du secteur de l’énergie et ses textes d’application. Cette loi a pour objectif principal d’assurer un approvisionnement efficace, suffisant et pérenne en énergie, afin de promouvoir un développement socio-économique durable au Burkina Faso, étaye-t-il.

« Pour atteindre cet objectif, la loi apporte des innovations favorisant l’intervention du privé dans la production et la distribution de l’énergie électrique. Le rôle du secteur privé est plus que d’actualité dans un contexte de rareté des ressources publiques. Fort de cette conviction, le recours aux partenaires privés dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, occupe une place de choix dans le programme énergétique du gouvernement », explique le ministre, pour qui l’énergie joue un rôle majeur dans la transformation structurelle de l’économie prônée par le PNDES (Plan national de développement économique et social, ndlr).

C’est convaincu que seul le recours au privé permettra l’apport d’innovations technologiques dans les infrastructures énergétiques, l’augmentation de l’offre d’énergie électrique, la réduction du coût du kilowattheure et l’augmentation du taux de couverture national, qu’il appelé les participants à mener des réflexions critiques sur les mécanismes à développer pour une contribution efficace du privé à l’offre d’énergie électrique au Burkina.

La session s’est donc voulu un cadre de suivi et évaluation des actions, d’identification des difficultés de mise en œuvre et, éventuellement, de proposition des solutions et réajustements nécessaires pour la bonne exécution des activités du département. Elle a également examiné et adopté le rapport d’activités au 30 septembre 2018.

« Pour ce qui est du rapport d’activités au 30 septembre 2018, les taux d’exécution physique et financière sont respectivement de l’ordre de 54% et 26,84%. Ces résultats traduisent les efforts accomplis à tous les niveaux mais interpellent sur les défis majeurs qui se présentent à notre département ministériel », révèle le ministre.

Faire de 2019, une année meilleure que celle écoulée !

Le ministre a reconnu que 2018 a été une année difficile en matière d’électricité au Burkina, avec un pic ayant atteint près de 100 Mégawatts de déficit. « Et quand vous imaginez l’impact économique de 100 Mégawatts sur l’économie d’un pays comme le Burkina Faso, c’est énorme. Nous avons estimé que 50 Mégawatts de déficit ont un impact (pour environ trois mois) de 20 à 25 milliards de francs CFA sur l’économie du Burkina. Vous imaginez donc la perte et les désagréments que les populations ont subis », a-t-il jaugé avant de « demander la clémence du peuple burkinabè par rapport à cette situation ».

C’est dans cet esprit de prise en compte des difficultés, qu’il a présenté des perspectives (initiatives déjà prises et en cours) de son département. Et dans cette détermination, cap est mis sur le privé, dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant. « Aujourd’hui, le secteur de l’énergie, que ce soit au Burkina ou partout ailleurs, c’est le privé qui est le moteur du développement », justifie-t-il, relevant au passage l’adoption de la loi 014, qui permet de libéraliser le secteur et ainsi au privé de pouvoir produire.

Parlant des efforts déployés cette année, il se montre reconnaissant à la CEDEAO pour son « soutien fort » à travers un investissement de 300 Mégawatts en énergie solaire à vocation sous-régionale. « Vocation sous-régionale ; parce qu’au niveau de la CEDEAO, le Burkina Faso a été identifié comme un pays potentiel, exportateur d’énergie solaire. Aujourd’hui, 300 Mégawatts d’investissement à vocation sous-régionale vont être connectés au WAP (système d’échange électrique de l’Afrique de l’Ouest, ndlr), ce qui va permettre au Burkina de faire un bond qualitatif. C’est dire que les efforts que nous sommes en train de déployer, ont eu l’assentiment de la sous-région, qui va nous accompagner et permettre à ce que le Burkina puisse résolument sortir de ces difficultés que nous connaissons de façon récurrente. Je pense aussi que les investissements que nous avons eus à mener sur le plan thermique vont permettre d’ajouter 50 Mégawatts d’ici au mois de février, pour pouvoir faire face à la canicule 2019. Aussi, le projet ‘Backups solaires’ que nous sommes en train de lancer au niveau du ministère, va permettre aux ménages de pouvoir installer l’énergie solaire à moindre coût et avec la possibilité de payer à tempérament pendant trois, quatre…ans. L’un dans l’autre, tous ces mécanismes permettront à ce que nous puissions stabiliser vraiment le secteur et amorcer un développement durable », profile le ministre de l’énergie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo.

Selon le ministre, le Burkina a, à ce jour, l’un des meilleurs enseuillements au monde. « Nous produisons le kilowattheure, avec le solaire, autour de 40 à 50 F CFA. Pour la même quantité avec le DDO et le HFO, c’est pratiquement 90 à 110 Francs. Quand vous faites le calcul, vous verrez que le solaire est devenu aujourd’hui une opportunité, une richesse pour le Burkina. (…). Notre objectif est que nous puissions accompagner le secteur privé dans ce sens, parce que la vocation du gouvernement, ce n’est pas de faire du business, du commerce. Nous devons mettre en place tous les mécanismes qui permettent au secteur privé (banques, investisseurs…) d’avoir un terreau favorable pour pouvoir développer l’énergie solaire et c’est ce que nous sommes en train de faire. C’est différents projets, l’un dans l’autre, vont nous permettre de pouvoir atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Et il ne faut pas oublier que dans le cadre du PNDES, nous nous sommes fixés pour objectif que d’ici à 2020, nous puissions aller à un taux de 45% des populations qui ont accès à l’énergie », démontre Dr Bachir Ismaël Ouédraogo.

Réagissant à une question relative aux délestages auxquels font face les Burkinabè ces dernières années, le ministre s’est voulu rassurant. « Nous avons pris des mesures pour permettre à ce que nous puissions, en tout cas, rentrer sereinement en 2019 », dit-il, soulignant au passage l’augmentation de la capacité de 50 Mégawatts.

En collaboration également avec la coopération suédoise, des initiatives sont en cours pour permettre aux ménages, Petite et moyenne entreprise (PME) et Petite et moyenne industrie (PMI) puissent investir dans le solaire.

« Je donne rendez-vous en 2019, pour qu’ensemble, nous puissions résoudre un tant soit peu les difficultés que nous avons sur le terrain. Je puis dire que ce que nous avons vécu cette année, nous n’allons plus en revivre en 2019. Ça, je peux vous le garantir. Nous sommes sur la bonne voie pour pouvoir permettre aux populations d’avoir accès à une énergie stable et durable ; parce que c’est devenu un droit. Aujourd’hui, l’énergie est à la base de tout… Jour et nuit, nous ne dormons pas pour cela. Depuis juin, nous sommes en train de nous préparer pour que la canicule de 2019 puisse être traversée de façon sereine », a rassuré le premier responsable du département en charge de l’énergie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo.

O.L
Lefaso.net

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