Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
En marge du Festival ciné droit libre, la Plateforme culturelle Burkina Faso (PCBF), a initié un atelier d’échange sur « la compréhension des enjeux liés aux risques de dérives extrémistes et d’exclusions ». C’était ce samedi 15 décembre 2018, à Ouagadougou.
Thierry Barbé, chargé d’affaire à la délégation de l’Union européenne confie que son institution a été interpellée sur la question de l’idéologie religieuse qui pouvait soutenir des évènements violents au Burkina. « Les questions religieuses et le développement de celles-ci dans certaines parties du pays auprès de certaines personnes pouvaient conduire à une situation de faiblesse sur la cohésion sociale et ce, d’autant plus que le Burkina Faso est à la fois un pays multi-religions et un modèle de tolérance religieuse » a-t-il signifié, soulignant que c’est ce modèle de liberté et de tolérance religieuse qui serait menacée.
David Sanon, chargé d’études à l’Institut free-Afrik note que la culture peut bien être au service de la cohésion sociale, mais il faut travailler à expulser tout ce qui la rend mauvaise. Aussi, il soutient qu’il faut travailler à changer cette conception statique la culture. « Comme le disait Joseph Ki-Zerbo, on considère la culture comme une pièce de musée, alors que la culture s’enrichit des interactions de la population et est très dynamique ».
- David Sanon, chargé d’études à l’Institut free-Afrik
« On a peur du débat religieux »
Se penchant sur la question religieuse, le directeur des études de l’Institut free-afrik estime que la religion est devenue un prétexte pour mener des activités illicites. « Notre zone est reconnue comme une zone de trafic de stupéfiants et malheureusement, on a une jeunesse désœuvrée, réceptive à ces messages radicaux et qui malheureusement, endeuillent nos populations » a-t-il indiqué. Puis de poursuivre : « Ceux qui emploient les jeunes qui se font exploser gagnent beaucoup d’argent, mais vous verrez qu’ils n’iront jamais se faire exploser eux-mêmes ».
Abdoulaye Diallo, président de la PCBF quant à lui clame, que la difficulté réside dans la peur du débat religieux. « On a pas peur de s’attaquer quand il s’agit de la parenté à plaisanterie, mais pourquoi on met des limites sur des choses qui nous ont été importées et qu’on a pas su agréger. Il est temps d’interpeller tous les acteurs sur la nécessité du débat religieux ».
Cette rencontre de partage fait suite à une première tenue en octobre dernier, lors des récréatrales. En effet, l’Union européenne avait soutenu l’organisation d’un atelier sur question de la culture, de la diversité des croyances et des religions face au phénomène de l’extrémisme violent. Le but étant de recueillir la perception de divers acteurs du monde culturel sur la radicalisation et la fragmentation sociale, et sur les voies de dialogue et de facilitation d’une intelligence collective. Et le présent atelier, selon le président de la PCBF, Abdoulaye Diallo, entend donner plus de résonnance en ouvrant le débat à d’autres acteurs.
Créée en 2005, la PCBF est une association à but non lucratif, fondée par cinq organisations de la société civile intervenant dans le développement culturel, social et économique du Burkina Faso. Il s’agit de Benebnooma, l’Espace culturel Gambidi, Jazz à Ouaga, Umané culture et Afrik’heur.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 19 décembre 2018 à 07:20, par tengen-biiga En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de creuser l’abcès’’
Il est temps que nous développions un Esprit Critique vis -à -vis de toute religion.
Nos ancêtres nous ont légué au moins une religion ie un ensemble de croyances et de rites qui nous relient au DIEU Créateur. S’ils n’avaient pas été tolérants, ce n’est pas certain que certaines religions auraient pu s’implanter sur certaines parties du pays. Ce qui pose problème, c’est peu les religions que ceux qui les pratiquent. Education is a key.
2. Le 19 décembre 2018 à 09:47, par TANGA En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
Bon sujet.
Mais ce qui pose le problème n’est pas les religions mais la façon dont on veut que nous évoluons.
Depuis la nuit des temps, si ceux qui pratiquent nos religions traditionnelles ne voulaient pas, il y allait avoir des problèmes pour que l’Islam et le Christianisme prennent pied ; Après l’arrivée de l’Islam, la tolérance était toujours à l’ordre du jour, Les Catholiques arrivèrent puis, on continuait à se tolérer.
Pourquoi c’est maintenant que nous nous supportons plus alors que nous somme aller dans les mêmes écoles religieuses que ceux qui nous ont apporté les religions et que nous sommes supposés comprendre mieux la tolérance ?
C’est simplement une question d’injecter des germes de discorde en utilisant tous les moyens possibles, surtout la religion pour créer le plus de problèmes à ces nègres noirs afin de continuer à les contrôler.
Nous devons réfléchir entre nous au lieu de nous faire accompagner par des gens (les occidentaux) qui n’ont pas intérêt à ce que nous nous entendions.
Le 19 décembre 2018 à 17:25, par Un occidental En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
Ce sont les moyen orientaux les coupables (Quatar, Arabie saoudite, etc ), ils répandent un islam agressif (avec l’aide de l’argent du pétrole) qui n’a rien à voir avec l’esprit de l’Islam africain. Ces mêmes problèmes polluent déja la vie des occidentaux. Les occidentaux ne le gèrent pas et subissent des choses comparables et n ont aucun intérêt à ce que cette gangrène ce développe, car cela reviendra chez plus fort chez eux.
3. Le 19 décembre 2018 à 11:39, par le soucieux En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
Je suis entièrement d’accord qu’il faut accepter de crever l’abcès. Le silence des acteurs ne va pas arranger les choses. J’ai assister à une scène pathétique dans une infirmerie ou une femme voilée a refusé catégoriquement de se faire consulter par un docteur masculin, pourtant dans la salle il y avait des assistantes du docteur. Le docteur a dit à la femme que lui-même est musulman et si tu ne veux pas te faire consulter, sortez et allez vous faire voir ailleurs. La femme dit qu’il faut l’autorisation de son mari. Vous penser que des comportements pareils peuvent faire régner la paix ? Les agents de santé sont victimes des cas malsains et personne ne dénonce même les agents eux-mêmes. Faites une assemblée et porter ces cas sur la place publique. Ca c’est ce que j’ai vu, qu’est qui prouve que certaines institutions ne souffrent pas de ça ? Même les musulmans ne parlent pas croyant que cela va leur être profitable avec le temps. J’imagine la souffrance de ceux qui contrôlent les concours de la fonction publique. Il faudrait que les musulmans arrêtent d’indisposer la société de cette manière. Je trouve que ceux qui font le djihadisme sont des grands voleurs qui se sont convertis dans cette forme d’agir. Si un jour un imam dit que si on tue sous le nom de l’islam, je vais me convertir au christianisme ou être "raélien", vous verrez que beaucoup de chose vont changer. Courage et que Dieu bénisse le Faso.
4. Le 19 décembre 2018 à 11:48, par sylas En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
Nous devons réfléchir entre nous au lieu de nous faire accompagner par des gens (les occidentaux) qui n’ont pas intérêt à ce que nous nous entendions
Bien dit TANGA, plus rien à ajouter !!!
5. Le 19 décembre 2018 à 12:09, par le soucieux En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
Je suis entièrement d’accord qu’il faut accepter de crever l’abcès. Le silence des acteurs ne va pas arranger les choses. J’ai assister à une scène pathétique dans une infirmerie ou une femme voilée a refusé catégoriquement de se faire consulter par un docteur masculin, pourtant dans la salle il y avait des assistantes du docteur. Le docteur a dit à la femme que lui-même est musulman et si tu ne veux pas te faire consulter, sortez et allez vous faire voir ailleurs. La femme dit qu’il faut l’autorisation de son mari. Vous penser que des comportements pareils peuvent faire régner la paix ? Les agents de santé sont victimes des cas malsains et personne ne dénonce même les agents eux-mêmes. Faites une assemblée et porter ces cas sur la place publique. Ca c’est ce que j’ai vu, qu’est qui prouve que certaines institutions ne souffrent pas de ça ? Même les musulmans ne parlent pas croyant que cela va leur être profitable avec le temps. J’imagine la souffrance de ceux qui contrôlent les concours de la fonction publique. Il faudrait que les musulmans arrêtent d’indisposer la société de cette manière. Je trouve que ceux qui font le djihadisme sont des grands voleurs qui se sont convertis dans cette forme d’agir. Si un jour un imam dit que si on tue sous le nom de l’islam, je vais me convertir au christianisme ou être "raélien", vous verrez que beaucoup de chose vont changer. Courage et que Dieu bénisse le Faso.
6. Le 19 décembre 2018 à 14:58, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de creuser l’abcès’’
M. David SANON, je suis de coeur avec vous. Mais laissez moi vous dire que peut-etre vous même, vous vous trompez d’approche : il faut avoir peur du debat religieux. De plus, la poignée du probleme est très mal saisie par beaucoup dont vous peut-etre. Je suis un des plus grands preoccupés par cette question. Je l’ai etudié au quotidien. Je vous rappelle qu’il y a une emission sur "WAT-FM, 100.8" (?!). Et si je ne me trompe l’emission s’appelle "Religion Plurielle". Je l’ai ecouté en 2015, 2016 mais depuis je suis deconnecté. Mais c’est extremement lamentable lle niveau et l’approche des uns et des autres. C’est dommage ! Mais j’ai trouvé la solution : une solution radicale. Pour l’accueillir, il faut etre prêt à marcher desormais la tête en bas et les pieds en haut : ATR (Appui Tendu Renversé). Du courage M. SANON.
A bas Dieu et Vive le respect de la vie d’autrui sur la route !
7. Le 19 décembre 2018 à 18:56, par André Buhler En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
Membre d’une association suisse, présente dans le nord du pays depuis 18 ans, je suis attristé par la situation qui se dégrade au fil des ans. Comme déjà évoqué par d’autres, c’est l’éducation qui pourra à terme éradiquer toutes formes d’intolérances & de violences sournoises et gratuites ! Malheureusement, on met les fractures inter-religieuses à toutes les sauces & on met la faute sur ceux qui utilisent l’extrémisme comme véhicule de propagande. Bien qu’athée, je me dis que tous ceux qui croient en un Dieu, quel qu’il soit, doivent être tolérants envers tous leurs prochains. La criminalité n’a pas de religion. Encore une fois, ce n’est que par l’éducation & l’accompagnement adéquat des aînés que notre jeunesse trouvera le chemin de la paix & du respect d’autrui.
8. Le 19 décembre 2018 à 23:24, par Dedegueba Sanon En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent : ‘’Il faut accepter de crever l’abcès’’
C’est quoi une religion ? Pourquoi avons besoin de religion ? Et qu’est ce qu’une vérité ? Les réponses à ces questions sont tellement diverses que nous devrions admettre que les religions soient aussi diverses. Et si l’on admet cela normalement le vivre ensemble qui est tout compte fait, l’objectif principal d’une religion devrait aller de soit. Malheureusement, lorsqu’il s’agit d’extrémisme religieux tout le monde voit l’islam, alors qu’il n’en a pas le monopole.