Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du Programme régional de réduction des risques tuberculose/VIH et autres comorbidités et promotion des droits humains auprès des consommateurs de drogues injectables en Afrique de l’Ouest (PARECO) au Burkina Faso, l’ONG IPC/BF a organisé une formation des journalistes aux stratégies de Réduction des risques (RdR) liés à l’usage des drogues. Pendant deux jours, un cinquantaine de journalistes ont été sensibilisés à l’intérêt de la RdR chez les consommateurs de drogues. Cela a pour but de créer un environnement favorable à la mise en œuvre du programme.

Pour Hubert Traoré, coordonnateur de PARECO, les Consommateurs de drogues par injection (CDI) peuvent être des vecteurs de tuberculose et de VIH pour plusieurs raisons. Il y a l’ignorance, la curiosité, l’opulence, la pression du groupe, la recherche de performance, l’identification aux stars, la pauvreté, le manque d’emploi, le refuge… Ces CDI peuvent contracter certaines maladies comme la tuberculose, le VIH, l’hépatite. Une fois de retour chez eux ou dans d’autres milieux, ils peuvent transmettre ces maladies aux biens portants. C’est pourquoi il est impérieux de les prendre en charge. Rejetés par la société, ils peuvent constituer un danger de santé publique.

Les journalistes ont également bénéficié d’orientations sur la manière de traiter l’information. Cette partie a été assurée par Ousseni Ilboudo, directeur des rédactions de L’Observateur Paalga. Pour lui, les hommes de médias doivent se passer des stéréotypes. Ils doivent se submerger et enquêter de l’intérieur. Le journaliste, dans son travail, doit être objectif, se rapprocher de la vérité et de l’équité. Il a invité les journalistes à faire preuve d’empathie en vers les CDI. Les journalistes doivent éviter d’utiliser des mots qui blessent.

Les journalistes ont bien suivi la formation. Pour Candys Solange Pilabré/Yaro de Radarsburkina.net, la formation a été enrichissante. Elle dit en être sortie enrichie. Elle a avoué que la notion de RdR était quelque chose qu’elle ignorait. Selon elle, avant, la seule arme de lutte contre la consommation de la drogue était la répression. Mais aujourd’hui, poursuit-elle, « j’ai compris que plus on réprime, plus on enfonce nos frères qui sont emprisonnés dans la drogue ». L’idée de l’IPC/BF est d’aller à la rencontre des CDI dans « les ghettos » pour les aider à quitter cette prison à ciel ouvert. Les journalistes se sont engagés à accompagner l’ONG dans la réussite de sa mission.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net