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Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

Publié le jeudi 13 décembre 2018 à 00h21min

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Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

La notation de l’indice d’Evaluation des politiques et institutions nationales (EPIN) du Burkina, au titre de l’année 2017, a fait l’objet d’un atelier le vendredi 7 décembre 2018. Avec une note de 3,6, le Burkina Faso obtient une note supérieure à la moyenne du continent (3,1) et demeure un des meilleurs performateurs en Afrique subsaharienne. Toutefois, le pays des Hommes intègres devra s’inspirer des modèles rwandais et sénégalais, s’il ambitionne d’améliorer ses performances.

Il s’agissait, au cours de cette rencontre organisée conjointement par la Banque mondiale et le ministère en charge de l’Economie, de partager les résultats de l’évaluation de l’EPIN ou CPIA 2017 du Burkina Faso et de collecter des données pour la notation de l’année 2018.

Plus connue sous son acronyme anglais, Country policy and institutional assessment, le CPIA est un outil d’analyse de la Banque mondiale qui mesure les progrès dans le renforcement de la qualité des politiques et institutions publiques de 38 pays, éligibles à l’Association internationale du développement (IDA). L’IDA étant le guichet de la Banque mondiale qui aide les pays pauvres de la planète.

Pour évaluer les performances, les différents pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour seize indicateurs de développement regroupés dans quatre catégories que sont la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’insertion sociale et d’équité, la gestion et institutions du secteur public.

Comparée à son niveau en début d’année de décennie (2008), la note CPIA du Burkina Faso a diminué de 0,1 en 2017, mais est restée stable à 3,6, son niveau de 2016. En effet, il ressort que le Burkina Faso a obtenu une note globale supérieure à celles des pays comme la Côte d’Ivoire et le Mali, mais devrait relever un grand nombre de défis, s’il veut suivre les traces d’un pays comme le Rwanda, qui continue d’occuper la tête du classement en Afrique subsaharienne avec une note de 4 ou encore le Sénégal, avec la note de 3,8.

Quid des indicateurs de développement ?

Avec un score de 3,7 en termes de gestion économique (politiques monétaire et de change, politique budgétaire, politique et gestion de la dette), le Burkina Faso, selon l’économiste principal de la Banque mondiale, Abdoul Ganou Mijiyawa, fait face à une masse salariale dont le poids évince les investissements publics, une faible efficacité des dépenses d’investissements publics, une dette publique croissante et des déséquilibres externes qui réduisent les marges de manœuvre pouvant atténuer les effets des chocs dans l’espace UEMOA.

En matière de gestion et d’institutions du secteur public, notamment la qualité de la gestion budgétaire et financière, celle de l’administration publique, l’efficience de la mobilisation des recettes, la transparence, la redevabilité et la corruption dans le secteur public, le Burkina Faso enregistre un score de 3,4 contre 3,0 au plan continental.

Si des progrès ont été réalisés dans les différents domaines, le pays présente entre autres une faible efficacité administrative dans l’application des règles de protection des droits de propriété, un niveau insoutenable de la masse salariale dans le secteur public, une faiblesse de la surveillance budgétaire exercée par le parlement et les autres corps de contrôle et un accès limité des citoyens à l’information publique (infrastructures d’information limitée).

S’agissant des politiques structurelles (commerce, secteur financier, cadre règlementaire des entreprises), le Burkina s’en sort avec une note de 3,5, supérieure à celle de l’Afrique subsaharienne (3,2). Cependant, on relève également des faiblesses, notamment dans le secteur financier où malgré les améliorations, le FMI continue de souligner des faiblesses importantes au niveau du contrôle bancaire. Aussi, malgré les améliorations récentes, la majeure partie de la population adulte reste exclue du système financier.

Du cadre règlementaire des entreprises, le CPIA 2017 indique une faiblesse des reformes mises en œuvres ces dernières années. Des reformes qui, selon Abdoul Ganou Mijiyawa, n’ont pas été profondes et n’ont eu qu’un impact timide sur les performances du pays dans les classements internationaux. A cela s’ajoute le manque de suivi pour s’assurer de l’impact et de la soutenabilité des reformes.

En outre, des facteurs qui entravent le développement du commerce, on note entre autres la menace terroriste au plan national et international, le manque de création de valeur ajoutée des produits burkinabè à l’exportation, l’insuffisance d’infrastructures routières.

Quant à la quatrième composante, celle des politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité, elle est considérée comme la plus performante. Avec une note 3,7, le Burkina Faso obtient une moyenne supérieure à celle de l’Afrique subsaharienne qui est de 3,2.
Toutefois, des efforts doivent être faits dans les différents secteurs tels que l’éducation, où l’on note une inefficience de la gestion des ressources humaines, un faible taux d’absorption des ressources transférées aux communes.

Il en est de même dans le domaine de la protection sociale et de l’emploi, où l’absence de stratégies de communication permettant de réussir les réformes indispensables sur les subventions a été relevée. Concernant l’égalité des sexes, le rapport CPIA 2017 interpelle le pays des Hommes intègres sur les indicateurs défavorables pour les femmes en matière de participation au marché de l’emploi, aux titres fonciers, de la propriété foncière.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2018 à 08:45, par Beonéré En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    Ces gens là nous racontent des conneries, dans un pays où les salaires ne permettent pas aux fonctionnaires de joindre les deux bouts du mois, on parle de masse salariale insoutenable. Ce n’est pas en asphyxiant les pauvres fonctionnaires qu’on fera du développement.
    Le problème du Burkina réside dans le bradage des ressources (or, chemin de fer...), et la corruption. En agissant efficacement sur ces 2 leviers le Burkina deviendrait prospère dans un avenir proche.

    • Le 14 décembre 2018 à 09:55, par kabore En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

      d accord les petits fonctionnaire gagnent tres peu meme pas augmenter en fonction de l inflation mais voici des postes de tres haut fonctionnaire qu on peu reduire dans notre systeme feodal de fonctionnement 20 regions dans chaque region trois grands manitou ( gouverneur prefet haut commissaire ) avec une foule de valets pour les servir de gros vehicules pour les promener de grandes demeures etc... reduions cela diminuons le nombres de regions ou le nombre de chefs dans la region l armee coupe en regions militaire comprenant 1 a 3 regiments dans la region meme pas une brigade l etat major de la region ne se trouve pas dans la region mais a ouaga d ou impossibilite de commande gros deplacement gros v 8 etc... les rebelles ne risque rien combien de ministres autant que dans les grands pays europeens a mediter

  • Le 13 décembre 2018 à 11:32, par sniper En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    Voilà deux passages qui devraient nous tirer de notre demi-sommeil et nous interpeler à accepter de changer nos habitudes ou comportements critiquables en matière de consommation : « masse salariale dont le poids évince les investissements publics » et « niveau insoutenable de la masse salariale dans le secteur public ».
    Observons particulièrement notre style de vie de tous les jours qui consacre quotidiennement des milliards de FCFA à la bière, aux brochettes, et j’en passe. Pour ensuite nous amener à investir dans la lutte contre l’hypertension, la goutte et autres maladies. Quand on pense au seul chiffre d’affaires de la Brakina qui est de l’ordre de 140 milliards de FCFA par an, soit 11 à 12 milliards de FCFA de bière consommée par mois, on peut et on doit bien se poser des questions.
    J’ai dit pour moi !

  • Le 13 décembre 2018 à 14:31, par Diaspora En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    Les charges du fonctionnaire burkinabé c’est quoi au juste :
    - Avoir un chez-soi
    - scolariser ses enfants
    - Assurer les déplacements quotidiens pour le service et l’école des enfants
    - Aider des parents (scolarités, frais de santé, …)
    - En plus, il faut jouir de la vie ou simplement vivre et être heureux
    Je crois que certains points ont déjà leurs solutions. il faut des politiques audacieuses pour d’autres. Or de nos jours toutes les décisions dans ce sens seront qualifiées réduction des libertés.
    De toute façon il faut aider les gens à s’assumer sainement. Je pense qu’il nous faut trouver un virage vers le transport en commun au niveau des villes principales (réduire les charges liées au transport , promouvoir de saines distractions (réduire le poids de la bière sur les budgets des ménages)

  • Le 13 décembre 2018 à 15:33, par Sans rancune En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    Groupe de la Banque des Malfrats, vous n’êtes plus malin que le reste de la population.
    Le RWANDA vole les ressources minières de la RDC ; PAUL KAGAME est un criminel de guerre et vous voulez qu’on ressemble à ce pays : bande d’hypocrites.
    On vous comprendrait si vous nous appuyez dans le sens d’une baisse du taux de fécondité par ailleurs.
    Et puis on mange pas investissements.
    SVP foutez-nous la paix. Depuis plus de 50 ans que les pays africains sont dans votre laboratoire rien de bon n’est encore sortie.
    Cela veut tout simplement dire que vous n’êtes pas de bons chercheurs ou du moins vous êtes des chercheurs qui ne trouvent jamais.

  • Le 13 décembre 2018 à 17:21, par Barboza En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    Je dis à chaque fois que la réduction de la masse salariale ne sera jamais la solution. Souvenons-nous des PAS, coupe budgétaire drastique, baisse de salaires, pertes d’emplois et aujourd’hui quel est le résultat ?
    La masse salariale doit être contrôlée, pour ne pas causer de remous sociaux, tout en maximisant l’efficacité dans l’administration. Mais surtout, il faut accroitre la mobilisation des ressources internes et il y a des niches qu’on peut explorer. Par exemple revoir la fiscalité minière, quelqu’un a parlé tantôt des brasseries, il faut les taxer, le tabac, lutter contre l’évasion fiscale.
    Mais là, où le bât blesse, ce sont les accointances entre le monde des affaires et les politiques, résultat, toutes réformes fiscales dans ces domaines semblent impossibles.
    Il faut être réaliste, il nous faut des réformateurs qui gouvernent par l’exemple, revoir le fonctionnement notre modèle démocratique bourgeois qui fabrique des carriéristes en politique et fait émerger des courtisans et non des conseillers.

  • Le 14 décembre 2018 à 10:18, par Citoyen En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    SVP en 2016 LA DGEP a déclaré que les services de l’Etat ont perçu
    162 milliards sur 929,74 milliards d’or exporté ! soit 17 % environ Mesdmaes et Monsieur les grands intellectuels et savant du pays pensez vous qu’un economiste burkinabè est egale à un economiste canadien ? francais ? ... Vous parles des salaires alors que votre donner notre or pour seulement 15 % en moyenne de l’or extraite !
    Si le gouvernement prends le controle de 4O % de l’or cela fera 371 milliards environ mais vous preferez laissez les canadiens, français, australiens emportez notre argent et vous dites que les salaires pèsent sur les investissement ! dites moi depuis plus de 50 quel pays s’est en sorti avec les conseils de FMI .... c’est vous qui connaissez mais sachez une chose sois vous avez trichez pour avoir vos diplomes d’econmiste ? soit vous avez votre dans les platesformes financières of shor ? ou nous sommes maudits !
    Soyons serieux

  • Le 14 décembre 2018 à 11:52, par HUG En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    La masse salariale, la masse salariale inquiètent. Qui est responsable c’est nous. et Si on supprimait les institutions budgétivores ?Et si on appliquait le décret de 2008 par rapport à la rémunération des ministres et autres ? Et si l’Etat réduisait son train de vie ? Il faut faire la part des choses, il y a des fonctionnaires qui ont un salaire misérable et très misérable par contre d’autres en ont assez. En plus des ministres on des secrétaires généraux et autres pour juste récompenser des amis et autres. Pendant que certains fonctionnaires percent chaque jour le trou de leur ceinture d’autres par contre desserrent chaque jour tellement ils ont bénéficier de la largesse du MPP et acolytes. L’article aurait été plus intéressant si des comparaisons avaient été faites entre les paie des différents fonctionnaires.

  • Le 14 décembre 2018 à 13:34, par HUG En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    La masse salariale, la masse salariale inquiètent. Qui est responsable c’est nous. et Si on supprimait les institutions budgétivores ?Et si on appliquait le décret de 2008 par rapport à la rémunération des ministres et autres ? Et si l’Etat réduisait son train de vie ? Il faut faire la part des choses, il y a des fonctionnaires qui ont un salaire misérable et très misérable par contre d’autres en ont assez. En plus des ministres on des secrétaires généraux et autres pour juste récompenser des amis et autres. Pendant que certains fonctionnaires percent chaque jour le trou de leur ceinture d’autres par contre desserrent chaque jour tellement ils ont bénéficier de la largesse du MPP et acolytes. L’article aurait été plus intéressant si des comparaisons avaient été faites entre les paie des différents fonctionnaires.

  • Le 15 décembre 2018 à 14:58, par jeunedame seret En réponse à : Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Au Burkina, le poids de la masse salariale évince les investissements publics

    FMI = famine misère impérialisme. Tout le monde sait qu’elle est aussi de loin conspiratrice de la merde politique, économique et des attaques terroristes chez nous les Africains.

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