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Etude sur l’insécurité au Burkina : Des citoyens accusent l’ancien régime

LEFASO.NET | Dimitri Ouédraogo

Publié le jeudi 13 décembre 2018 à 00h22min

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Etude sur l’insécurité au Burkina : Des citoyens accusent l’ancien régime

L’Institut des sciences et des sociétés (INSS) a présenté, ce mercredi 13 décembre 2018 à Ouagadougou, les résultats de son étude sur « La sécurité par le bas ». Il s’est agi de savoir ce que pense le citoyen lambda de la problématique de la sécurité. Les résultats ont montré que la commune constitue une opportunité dans la lutte contre l’insécurité. Elle est aussi une menace si toutes les conditions ne sont pas réunies.

L’INSS est allé recueillir les avis des citoyens ordinaires sur la sécurité. Les populations de treize communes ont été concernées par l’enquête. Selon le directeur de l’INSS, Ludovic Kibora, l’étude a révélé que des populations citent l’ancien régime comme étant la cause de l’insécurité. Dans ce lot de personnes, il y en a qui estiment que du temps de Blaise Compaoré, les terroristes étaient hébergés au Burkina Faso. Ce qui limitait le danger.

Ensuite, certaines personnes pensent que tant que l’ancien président sera hors du Burkina, le pays ne peut pas vivre en paix. Enfin, des enquêtés croient savoir que l’insécurité est simplement une vengeance d’anciens éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

D’autres par contre pointent du doigt la crise malienne. Pour eux, le Burkina Faso est une victime collatérale de ce qui se passe dans ce pays voisin. L’insécurité est aussi favorisée par la criminalité transfrontalière. Les frontières sont poreuses. L’orpaillage est aussi cité comme source d’insécurité.
L’enquête a révélé que c’est un lieu de débauche, de vente de drogues et d’amphétamines. Les populations estiment aussi que les Forces de défense et de sécurité (FDS) constituent une source d’insécurité. Elles dénoncent les rackets et le non-respect de leurs coutumes et mœurs.

A cela s’ajoute l’insécurité alimentaire. A certains endroits, les enquêtés ont assuré que les djihadistes interdisent aux femmes de travailler dans les champs. Or, si elles n’aident pas les hommes, il y aura la famine. Sten Hagberg, anthropologue ayant participé à l’enquête, a ajouté que les femmes ne se sentent pas impliquées dans la lutte.

Pourtant, elles disent disposer de connaissances et peuvent contribuer à lutter contre le fléau. Les groupes d’autodéfense sont aussi cités comme sources d’insécurité. Le phénomène de l’insécurité a amené certaines populations à contrôler les étrangers elles-mêmes. Lorsqu’une personne ne dispose pas de documents, elle est emmenée devant les forces de l’ordre.

Pour remédier à la situation, l’INSS préconise que des mesures soient prises pour contrer le sentiment d’insécurité qu’ont les populations. Cela va avec la présence de l’Etat dans les communes, la facilitation des procédures d’obtention de la carte d’identité. Les FDS doivent travailler avoir la confiance des populations. L’Etat est également invité à travailler afin que les groupes d’autodéfense ne deviennent pas des milices. L’étude préconise également l’association des femmes dans la lutte contre l’insécurité.

Soulignons que l’enquête a été menée grâce au soutien de l’ambassade du Royaume de Suède. La représentante de l’ambassadeur a félicité l’INSS pour le travail réalisé.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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