LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

Publié le vendredi 30 novembre 2018 à 23h45min

PARTAGER :                          
Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

La rentrée scolaire est effective dans la commune urbaine de Gaoua, comme dans les autres localités du pays. Mais force est de constater que plusieurs difficultés existent et entravent la bonne marche des activités pédagogiques, après un mois et demi de cours. Au nombre de ces difficultés, les effectifs pléthoriques dans les classes, le manque de tables-blancs, la non-disponibilité des fournitures scolaires de l’année en cours et la cantine. A la faveur de la décentralisation, la gestion de ces besoins a été transférée aux communes. Si l’objectif de départ était de réduire les temps de livraison de ces consommables scolaires, la réalité sur le terrain est tout autre. Les acteurs se plaignent du retard accusé par la commune pour mettre à leur disposition le matériel nécessaire pour mener à bien les activités pédagogiques.

Les écoles primaires publiques de la commune de Gaoua sont reparties dans deux circonscriptions éducatives à savoir Gaoua 1 et Gaoua 2. La Circonscription d’éducation de base (CEB) de Gaoua 1 est dirigée par l’inspecteur Sylvain Somda qui rassure du bon déroulement des cours. Du côté de Gaoua 2, son responsable, Emmanuel Da, corrobore les propos de son collègue. Néanmoins, ils reconnaissent que les écoles vivent certaines difficultés.

Kog Kevin Somda , directeur CEG de Hello

Les deux inspecteurs confient donc que la difficulté majeure est liée aux effectifs pléthoriques dans les écoles primaires publiques de la ville. Elles enregistrent, dans leur majorité, plus de 80 élèves par classe, d’où le manque criard de tables-bancs.

Les enseignants estiment que le cartable minimum dont chaque élève doit bénéficier ne répond pas aux normes. En effet, les fournitures scolaires de l’année en cours ne sont pas disponibles. Les cours ont donc débuté avec le stock de sécurité de l’année scolaire 2017-2018. La cantine scolaire n’est pas non plus disponible.

« Les élèves du CP1 sont assis à même le sol »

Dans le village de Hello, le directeur de l’école primaire, Sansan Kambiré, résume ces difficultés au manque de tables-bancs et à la qualité de certains cahiers dont les feuilles se détachent seules et certains stylos de couleur qui n’écrivent pas. « Depuis le début des cours, la soixantaine d’élèves du CP1 est assise à même le sol », propos de Sansan Kambiré.

Nouhoun Sombié SG SYNATEB Poni

Au Collège d’enseignement général du même village, le directeur, Kog Kevin Somda, dit manquer également de tables-bancs. « Nous étions dans des classes d’emprunt du primaire, le collège nous a été livré sans aucun table-banc. Sur les quatre salles de classes, deux sont équipées en tables-blancs appartenant au primaire qui nous les réclame. Nous travaillons avec un système de double flux : quand deux classes sont en cours, les deux autres attendent dehors et vice-versa ». Wolonirè Sib, un élève de la classe de 4e, témoigne : « Quand la 5e est en classe, nous, nous sommes dehors ; quand nous, on rentre, eux aussi ils attendent dehors… On demande des tables-bancs ».

une classe du CEG de Hello

Les marchés ont été attribués…

Pour les retards constatés dans la livraison des consommables scolaires, le chargé de l’éducation de la mairie de Gaoua, Marcelin Kambou, a donné quelques explications. Pour cette année, il a été transféré, pour la cantine scolaire, 69 274 875 F CFA contre 75 000 000 F CFA l’an passé ; 24 999 600 F CFA pour les fournitures, inférieurs au montant antérieur. La mairie a commandé 300 tables-blancs pour le primaire et le post-primaire.

En outre, les marchés ont été attribués. Les fournitures, les tables-blancs et la cantine seront à la disposition des écoles dès la reprise des cours du deuxième trimestre, nous confie Marcelin Kambou. Il ajoute que les 300 tables-blancs ne couvriront pas les besoins exprimés, et à cet effet, le conseil municipal a pris l’engagement l’année prochaine de sursoir à d’autres réalisations au profit de l’éducation.

« Il conviendrait de revoir le processus »

Pour minimiser ces retards dans la disponibilité des fournitures, de la cantine et autres matériels utiles dans les écoles, les acteurs suggèrent une anticipation de la part de la mairie. Emmanuel Da, chef de la CEB de Gaoua 2, demande à la mairie la construction d’au moins quatre écoles primaires pour désengorger les écoles centres de la ville.

Quant au secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) section Poni, Nouhoun Sombié, « la résolution de ces manquements résidera dans le sérieux que la mairie accordera à la question de l’éducation. Si la gestion de certains domaines a été transférée aux communes et que les même problèmes persistent à chaque rentrée scolaire, il conviendrait de revoir le processus ».

Un conseiller municipal d’un parti d’opposition, qui a souhaité garder l’anonymat, parle de mauvaise gestion financière. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Boubacar Tarnagda

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2018 à 21:39, par Amadoum En réponse à : Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

    Au lieu de former de fortes delegations pour aller expliquer la sitaution du vote de la diaspora on peut songer a l’avenir de la nation en equipant nos ecoles primaires.

    Portez-vous tous bien et passez une bonne fin de semaine !

  • Le 1er décembre 2018 à 06:17, par ats En réponse à : Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

    Je compte une densité de plus 3 enfants au mère carré, assis à même le sol dans une région qui connu la colonisation bien avant d’autres localités. Ce dénuement total est-il dû à la forte pression démographique ou à un abandon de notre système éducatif sur instigation du FMI & de la Banque Mondiale ?

  • Le 1er décembre 2018 à 13:40, par DABIRÉ clémentine En réponse à : Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

    Merci le Faso.net qui est très proche des réalités de ce pays ! J’espère et souhaite que quelqu’un vole au secours de ces élèves et de leurs maîtres et professeurs. Courage à tous ces enseignants qui souffrent, parcourent communes et villages pour faire reculer les frontières de l’ignorance et de l’analphabétisme ! Pourtant tout responsable, toute personne ayant fait l’école, doit à un enseignant !

  • Le 1er décembre 2018 à 16:20, par Batin En réponse à : Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

    Ça met des larmes aux yeux et des remords incurables au cœur !

    Au lieu de jeter nos petits sous à vos amis pour récolter des miettes de ristournes, de grâce messieurs les gouvernants, créez des entreprises pour vous-mêmes avec notre argent et veillez à ce que les marchés attribués à ces entreprises fassent au moins le travail et empochez les intérêts. Cela vous grandira deux fois !

    Vraiment terrible et sans paroles !

    • Le 2 décembre 2018 à 08:05, par OuvronsLeBonOeil En réponse à : Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

      Tout à fait d’accord avec vous, Batin, et là encore, ces écoliers sont des privilégiés, comparés à ceux qui suivent les cours sous les paillottes. Honnêtement, le personnel enseignant devrait être mieux encouragé que cela, mais on préfère engraisser des gens qui ne foutent pas grand chose dans les grandes villes. J’imagine comment c’est pénible de travailler dans ces conditions...

  • Le 2 décembre 2018 à 16:51, par Lepeul En réponse à : Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

    Bonjour,
    c’est vrai que sur le plan émotionnel, c’est triste.
    Mais pourquoi ne pas trouver une solution locale c’est à dire faire des bancs et table par artisans du coin.
    trouve des solutions c’est aussi une formes de créations et d’entreprenariat

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND