Le maire de la commune de Ouagadougou, entouré de ses plus proches collaborateurs et de deux responsables du bureau d’études Groupe 8, chargé des travaux de réhabilitation du grand marché de Ouagadougou, étaient face aux représentants des commerçants le 25 juillet 2005. Le maire Simon Compaoré a voulu d’emblée d’une rencontre "brève mais dense" n’excédant pas une demi-heure. Ce fut effectivement le cas car les commerçants, ont été conviés pour être informés des démarches entreprises pour la réhabilitation du marché. Une série de rencontres sera programmée à laquelle ils prendront activement part au cours des deux semaines à venir.

En effet, ces deux semaines correspondent au temps de séjour des responsables au bureau d’études Groupe 8. Il s’agit de Marc Popesco et de son représentant au Burkina Faso Jean-Pierre Sawadogo. "D’aucuns se demandaient s’ils allaient revenir. D’autres pensaient à la diversion. Mais voilà, M. Popesco est venu malgré la période des congés en Europe", a lancé Simon Compaoré s’adressant aux commerçants. La mission avait séjourné à Ouagadougou le 7 juin dernier. Elle avait à son agenda un projet d’amélioration des conditions de vie des populations des quartiers périphériques et surtout celui de la réhabilitation de Rood Woko. A cette occasion, le Groupe 8 (G-8) l’Agence française de développement (AFD) et la mairie de Ouagadougou avaient rencontré les commerçants. De ces concertations, il est ressorti que l’AFD a accepté le principe d’accompagner le projet de réhabilitation et sa conduite confiée au G-8.

20 commerçants pour participer aux travaux

Aussitôt arrivé à Ouagadougou le 24 juillet 2005, Marc Popesco, ingénieur architecte, avec l’appui du représentant local du G8, Jean-Pierre Sawadogo, fiscaliste de son état, a débuté ses entrevus. Les directeurs généraux de la Chambre de commerce (CCIA-BF), du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP) l’ont déjà reçu. Ceux de la SONABEL et de l’ONATEL le seront également. La première semaine sera consacrée à l’exploitation de documents et des éléments de terrain afin d’ébaucher des propositions. La suivante, à partir de lundi prochain, verra le début des travaux avec les représentants des commerçants. Selon M. Popesco, les opinions de ceux-ci "seront traduites" pour les besoins du projet. Pour mener à bien les concertations il a demandé à travailler avec des groupes restreints de 20 commerçants à raison de deux réunions par jour le matin et des travaux de synthèse l’après-midi. Ces réunions couvrent la période du 1er au 3 août 2005.

A l’issue de la concertation du 25 juillet, les commerçants ont visiblement bien apprécié les différentes péripéties qui entourent la réhabilitation du marché, en témoignent les tonnerres d’applaudissements qui ont envahi la salle des fêtes de la mairie. Sur le champ, ils ont confié par la voix du député Hamidou Compaoré, être à même de collaborer avec les techniciens de la mairie et du bureau d’études. "Les commerçants sont bien organisés. Il y a beaucoup de structures mais nous envisageons déjà deux représentants par organisation. Les femmes seront prises en compte également", a expliqué Hamidou Compaoré, communément appelé le "député des commerçants".

Toutefois, Marc Popesco, après avoir rappelé l’anarchie qui régnait à Rood Woko et qui a entraîné son incendie, a laissé entendre qu’on "ne peut plus se permettre aujourd’hui d’avoir une occupation aussi excessive du marché". De 2600 commerçants, l’on en était arrivé à compter plus du double à Rood Woko au moment de la catastrophe. Une troisième mission du bureau aura lieu entre septembre et octobre prochains et durera trois semaines.

Souleymane SAWADOGO
Sidwaya