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Défis sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne : Les Etats veulent relancer le processus de Nouakchott

Publié le mardi 27 novembre 2018 à 22h00min

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Défis sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne : Les Etats veulent relancer le processus de Nouakchott

La capitale burkinabè, Ouagadougou, a abrité, mardi 27 novembre 2018, la 5e réunion ministérielle sur le renforcement de la coopération sécuritaire et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne. Ouverte sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Burkina Faso, Alpha Barry, elle visait principalement la revitalisation du processus de Nouakchott, lancé par la commission de l’Union africaine, le 17 mars 2013, en Mauritanie.

Les Etats de l’espace sahélo-saharien, avec l’appui de l’Union africaine (UA), se sont rencontrés à Ouagadougou. En effet, pour leur cinquième réunion ministérielle, la relance du processus de Nouakchott pour la promotion de la paix et de la sécurité était au cœur des échanges.

A en croire le commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, Smail Chergui, la rencontre de Ouagadougou se déroule dans un contexte de persistance de la menace terroriste conjuguée à d’autres maux tels que la criminalité organisée, les affrontements communautaires, le changement climatique. A cela, il ajoute l’extrémisme violent qui, dans sa lancée sous-régionale comme internationale, n’épargne aucun Etat. Et de citer à cet effet le pays hôte (le Burkina Faso) qui était à l’abri jusqu’à une certaine période.

Si à l’avènement de ces différentes problématiques sécuritaires, certains Etats, seuls ou avec une aide extérieure, ont pu un tant soit peu stopper leur avancée, il n’en demeure pas moins, de l’avis de Smail Chergui, que beaucoup reste à faire.
C’est pourquoi, louant l’initiative du processus de Nouakchott pour ce qu’il constitue un cadre central en ce qui concerne l’approche coopérative des défis sécuritaires de la bande sahélo-saharienne ainsi que les acquis engrangés depuis son lancement, il a fait savoir la nécessité d’une implication collective et constante des Etats membres en vue de résultats durables.

Ouagadougou, lieu de relance du processus de Nouakchott

« L’un des objectifs de cette réunion est un examen franc et impartial de l’état de mise en œuvre du processus de Nouakchott », a déclaré le commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité. Pour l’atteinte de cet objectif, il estime qu’ « il est impératif que nous identifiions les défis à relever afin d’aboutir à une mise en œuvre efficace des engagements pris dans nos réunions respectives ».
Puis, il propose des pistes de réflexion, notamment l’instauration d’une présidence tournante, la nécessité de s’accorder sur un format unique de leur cadre d’échanges et l’institution d’une réunion annuelle de coordination entre différentes parties prenantes africaines et internationales intervenant dans leur espace géographique.

Le ministre des affaires étrangères et de la coopération du Burkina Faso, Alpha Barry

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Burkina Faso, Alpha Barry, a de même soutenu la thèse de la synergie d’action pour garantir la paix et la stabilité de la zone. « Au regard de la complexité de la lutte et des difficultés économiques auxquelles nos pays sont confrontés, la synergie d’action reste l’une des meilleures alternatives pour endiguer le phénomène », a soutenu Alpha Barry.

Pour lui, la présente rencontre offre l’opportunité d’examiner à nouveau la situation sécuritaire et politique de leur région commune ; de passer en revue l’état de la mise en œuvre des conclusions précédentes, à la lumière des conclusions opérationnelles de la 9e réunion des chefs de service de renseignement et de sécurité, tenue le 26 novembre 2018 ; et d’identifier les vecteurs pertinents de revitalisation du processus de Nouakchott.

Commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, Smail Chergui

A noter par ailleurs la présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Annadif Mahamat Saleh, à cette 5e réunion ministérielle.

Le processus de Nouakchott tire son nom de la capitale mauritanienne, où il a été lancé par la commission de l’Union africaine, le 17 mars 2013, pour faciliter le renforcement de la coopération en matière de sécurité entre les pays du Sahel et contribuer à la mise en œuvre opérationnelle de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (ASPA) dans la région.

Le processus est dirigé par l’Union africaine à travers la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL). L’on dénombre actuellement onze pays membres (l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Lybie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal et le Tchad). D’autres services spécialisés comme l’Unité de fusion et de liaison (UFL) et des organisations régionales et sous-régionales (la CEDEAO, la CEEAC et la CENSAD) prennent également part au processus.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

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