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Restitution d’œuvres d’art à l’Afrique : Le rapport qui crée la polémique

Publié le lundi 26 novembre 2018 à 23h33min

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Restitution d’œuvres d’art à l’Afrique : Le rapport qui crée la polémique

Le 28 novembre 2017, lors de sa première visite officielle à Ouagadougou, le président français avait annoncé son intention de rendre certaines œuvres d’art au continent africain. Le rapport remis le vendredi 23 novembre au président Emmanuel Macron a créé des troubles dans le milieu des musées. Certains musées ont, en effet, de très importantes collections africaines. Les propositions du rapport risquent d’être complexes. Entrés dans les collections nationales, les dizaines de milliers d’objets d’art africain ne peuvent officiellement pas en sortir, selon le Code du patrimoine français.

70 000 à 90 000 objets africains se trouvent en France. Avec la remise du rapport sur la restitution par la France des objets d’art africain, l’espoir est donc permis . Ce sera à Macron de suivre ou non, ou de tempérer, les propositions du rapport, dont la mise en œuvre risque d’être complexe avec les trois principes inscrits dans le droit français : inaliénabilité, imprescriptibilité et insaisissabilité.

Suivant le Code du patrimoine français, les spécialistes ne s’accordent pas sur ce qu’on doit entendre comme spoliations lors de la colonisation. Ils soulignent la difficulté de restituer des œuvres. Selon certains experts, le domaine public est constitué des biens de la nation, c’est-à-dire du patrimoine du peuple français.

C’est pour cette raison qu’il est inaliénable. On ne peut accepter qu’un président, en raison de ses affinités ou de ses intérêts, porte atteinte au patrimoine national français.

Le principe d’inaliénabilité attaché aux collections muséales, au-delà de la pérennité du domaine public, garantissait aussi la sécurité juridique. « La restitution n’est pas possible », pouvait encore déclarer, en 2016, le gouvernement français, fort d’un droit établi depuis plusieurs siècles.

Ce document des deux experts Bénédicte Savoy, professeure d’histoire de l’art au Collège de France à Paris, et l’écrivain sénégalais Felwine Sarr, économiste à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis, propose d’amender le code du patrimoine pour permettre de rendre à des Etats africains des œuvres d’art qui sont actuellement dans les musées français.

Dès l’instant où les principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité, et d’insaisissabilité ne sont plus « inscrits dans le marbre », toutes demandes venues par exemple d’Egypte, de Grèce, ou des pays d’Asie sont tout aussi légitimes que celles formulées par des Etats africains, sauf à dénier à ces pays et à ces peuples le droit de récupérer leur « patrimoine ».

Les petits calculs qui ont présidé au discours de Ouagadougou risquent d’être une source d’inextricables conflits pour les communautés de musées et galeries.

L’évolution de la législation française pourrait avoir des influences pour les collections africaines dans d’autres anciennes puissances coloniales, comme le Royaume-Uni, la Belgique, le Portugal, l’Allemagne, l’Italie, car 85 à 90 % du patrimoine africain serait aujourd’hui hors du continent.

Loin d’apaiser les tensions, le discours de Ouagadougou, au mépris de la conservation du domaine public, vient de sonner le glas d’une certaine vision de la vocation universelle des musées français et le début des hostilités.

Issoufou Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 novembre 2018 à 15:46, par Alexio En réponse à : Restitution d’œuvres d’art à l’Afrique : Le rapport qui crée la polémique

    Ces imperialistes europeens nous ont tous s appropries. Nos matieres premieres, nos insectes, nos animaux dans les Zoos,
    notre patrimoine artistique et les arts, etc. c est du deplumage culturell organise a echelle mondiale. Ils ont imposes a nous niant la valeur des pieces volees et souvent sous la peine capitale de nos rois qui ce sont opposes,

    Pourquoi s appuyer sur une jurisprudence qui favorise la traine du patrimoine africain dans les musees honteux pour son exposition comme des trophes coloniaux indices insultants de la colonisation arbitraire pour les interets egoistes de l homme Blanc.

    Nikolas Sarcozy qui effrontement disait que l Afrique n est pas rentree dans lkistoire du a as contribution du savoir des lumieres. Ce dernier a oublier que l homme vient de ce vieux continent, LAfrique le berceau de lhumanite.

    La ruee sur l Egypte et ses momies pillees sde son contenu dira plus fde lhypocrisie de lhomme Blanc. Les societes secters esotheriques comme la Franc-maconnerie, et la Rose Croix ont tous puiser sous des connaissances et le Secrets des pyramides comme symbole.

    Pendant ce temps ils nous lavaient les cerveaux avec le catholicisme pour qu on rejette notre patrimoine spirituelle, en se reliant a Jesus, Mais jusqu a present le monde n a connu un Pape noir ? Si Jesus est le fils de Dieu, donc Dieu est un homme Blanc ? Ne m accuse pas.

    Mais chez toutes les tendances sont permises. Il est grand temps que nous nous reveillons et reclamons le retour de notre patrimoine vole pendant ces atrocites sous la colonisation.

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