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Protection des données à caractère personnel : Les élèves et cadres de l’administration publique de Yako formés

Publié le dimanche 25 novembre 2018 à 23h05min

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Protection des données à caractère personnel : Les élèves et cadres de l’administration publique de Yako formés

Les cadres de l’administration publique et les élèves de la province du Passoré étaient à l’école de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) les 22 et 23 novembre 2018. Deux catégories stratégiques pour la commission. Les uns de par leurs activités, collectent, traitent chaque jour des informations sur les citoyens à utiliser avec minutie, les autres sont friands des réseaux sociaux, moins avertis des dangers de l’internet. Cette sensibilisation a donc porté sur le thème de la protection des données personnelles et de la vie privée à l’ère du numérique.

Après Boussé le 21 novembre, l’équipe de sensibilisation de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a mis le cap sur la province du Passoré, précisément dans le chef-lieu Yako. Là, dans la soirée du 22 novembre, ce sont des centaines de jeunes qui pris d’assaut la maison des jeunes pour, non pas un cours magistral, mais un échange avec Ousséni Dialla, juriste à la CIL. Il a entretenu les jeunes sur les avantages et les dangers que représentent internet et les réseaux sociaux. Dans une démarche participative face à un auditoire enthousiaste mais attentif, le conférencier a expliqué les bonnes attitudes à adopter sur la toile.

Friands des réseaux sociaux, ils doivent savoir que tout le monde ne leur veut pas du bien sur internet, a dit le juriste. Il faut donc tourner sept fois son index, le discipliner avant de cliquer sur quoi que ce soit sur la toile, ne jamais communiquer son adresse ou numéro de téléphone sans l’avis des parents, a-t-il conseillé.

“La campagne d’éducation au numérique est un programme adopté par la CIL depuis 2014. la CIL s’était rendue compte que les jeunes n’utilisaient pas à bon escient les technologies de l’information et de la communication et a pensé à adopter ce programme pour une utilisation saine de ces outils”, rappelera Ousseni Dialla. Pour les bénéficiaires de la formation de Yako, la sensibilisation était attendue. Marie Tankoano élève en classe de 1ère, a compris qu’elle doit utiliser internet avec modération pour ne pas être accroc, et éviter différents ennuis. “Nous qui étions là, allons aussi porter l’information à nos camarades qui n’ont pas bénéficié de la sensibilisation”, a noté la jeune élève.

Kafando Bernard également élève n’en dira pas plus. “ On nous a appris comment nous comporter sur internet, comment éviter les dangers. Dorénavant nous savons comment nous comporter. D’habitude quand nous étions connectés, nous disons certaines choses à nos contacts, pourtant c’est privé. Maintenant, on sait que ce n’est pas tout qu’il faut partager”, explique l’élève.

Une administration plus moderne, mais vulnérable

L’administration publique burkinabè est désormais une intarissable mine d’informations en ligne. Le personnel de l’Etat est par exemple géré par le Système intégré de gestion administrative et salariale du personnel de l’Etat (SIGASPE), la dématérialisation des procédures est de plus en plus une réalité avec l’inscription à certains concours qui se fait en ligne...

Selon la présidente de la CIL, Marguérite Ouédraogo, l’administration publique collecte chaque jour des données des citoyens, allant de l’état civil, au fichier électoral national, en passant par le fichier national d’identité. Ces différentes bases de données exploitées par l’administration publique constituent donc une véritable mine d’or. En même temps, elles sont une source de convoitise.

“Le développement des TIC, bien que source d’opportunités, comporte souvent des revers telle que la cybercriminalité sous toutes ses formes : vol de données personnelles, atteinte à la vie privée, à l’image, à la réputation, usurpation d’identité, etc”. Le 23 novembre dans la matinée, les cadres de Yako ont donc été instruits sur la protection des données personnelles et de la vie privée à l’ère du numérique dans l’administration publique déconcentrée.

La présidente de la Commission de l’informatique et des libertés, Marguerite Ouédraogo a campé le décor par la présentation de l’institution qu’elle dirige et la loi 010-2004/AN du 20 avril portant protection des données à caractère personnel. La commission qui est composée d’un collège de neuf membres nommés en conseil des ministres a, entre autres, pour mission d’informer les personnes de leurs droits et obligations en matière de données à caractère personnel et de protéger ces droits.

Da Sié Maxime, directeur de l’expertise technique du contrôle de la CIL, a assuré la deuxième communication en abordant la thématique de la criminalité, la sécurité des systèmes d’information et les enjeux liés à la protection des données personnelles. Il a insisté sur le fait qu’un simple mot de passe ne suffit pas à sécuriser un ordinateur, il faut faire attention aux clés USB introduites dans les ordinateurs de services, aux mots de passe des wifi donnés à des personnes étrangères au service. La prudence sur toute la chaine de traitement des données personnelles des citoyens doit être toujours de mise.

Quand au troisième thème, c’est le secrétaire général de la CIL, Ahmed Noël Ouédraogo qui s’en est chargé. Les réseaux sociaux : mode d’emploi pour une meilleure protection des données personnelles et de la vie privée, c’est l’intitulé de sa communication. De façon pratique, le secrétaire générale tout en évoquant les avantages des réseaux sociaux, a présenté les risques liés à leurs utilisation, avant de donner des conseils.

Il n’y pas d’anonymat parfait sur les réseaux sociaux, tout internaute quel que soit le service qu’il utilise est traçable et peut être retrouvé via son adresse IP, a dit le communicateur, d’où la nécessité d’avoir toujours un comportement responsable en n’échangeant pas ce qui a un caractère personnel, intime, au risque de faire l’amère expérience du vol d’identité, de l’arnaque et autres écueils.

La secrétaire générale du haut-commissariat de la province du Passoré, Salimata Ouédraogo a apprécié cette démarche de la CIL et rassuré que les informations reçues seront la base d’un changement de comportement ou de plus de vigilance dans la pratique quotidienne des cadres de l’administration publique.

La présidente de la CIL a dit espérer qu’à l’issue des échanges, les participants seront à leur tour des relais de la CIL dans leur environnement afin de préserver des vies privées pour réussir ensemble la mission de protection des données personnelles des citoyens burkinabè.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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