LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Education : Une plaidoirie contre la baisse des résultats scolaires

Publié le mardi 26 juillet 2005 à 07h42min

PARTAGER :                          

Il s’est tenu à Ouahigouya les vendredi 22 et samedi 23 juillet 2005, un atelier régional sur le bilan et le suivi des résultats de l’année scolaire 2004-2005. Organisé par l’antenne régionale du nord du Cadre de concertation des associations et ONG actives dans l’éducation de base (CCEB), cet atelier a regroupé une trentaine de participants.

A travers ce cadre de concertation les structures membres visent comme objectif principal l’harmonisation de leurs points de vue afin de faire des propositions aux autorités éducatives, dans le sens notamment de l’amélioration de la qualité du système éducatif national. Nous avons approché Salifou Sodré dont la structure, l’association Développement sans frontière (DSF), est le relais CCEB dans la région du Nord. Celui-ci nous livre ici le contexte dans lequel se sont déroulés les travaux.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous dire quel a été le contenu de cet atelier ?

Salifou Sodré : L’atelier a porté sur l’analyse du bilan des résultats scolaires de l’année 2004-2005 de la région du Nord. Cela prend en compte les provinces du Passoré, du Zandoma, du Loroum et du Yatenga. Il s’agissait pour nous de déboucher sur un plaidoyer. L’atelier a aussi permis aux structures membres du CCEB de faire d’abord leur propre bilan, aussi bien en alphabétisation que pour ce qui est de leur contribution pour la promotion de l’éducation formelle.

Partant, il était question de faire le bilan de façon collégiale des activités dans la région, et cela en partenariat avec les acteurs de l’éducation. A cet effet, nous avons eu une communication de la direction régionale de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation et également de chaque direction provinciale.

Lesdits exposés nous ont permis de prendre connaissance de la situation de l’éducation dans la région, notamment les différentes promotions, les résultats, le personnel, les infrastructures et autres. Chacune des structures participantes a donc reçu des informations fiables sur lesquelles elle devra se baser pour l’élaboration de ses différents projets.

comment avez-vous apprécié ces résultats ?

Notre appréciation est que de façon générale les résultats scolaires dans la région sont en baisse, surtout pour les provinces du Yatenga, du Zandoma et du Passoré. Par exemple, le taux de succès au CEP est de 67,89% contre 71% environ l’année dernière au Yatenga. Peut -être qu’on pourrait expliquer cela par un certain déficit de communication interne.

Nous avons remarqué que l’information sur les statistiques n’était pas parvenue à temps aux différentes directions provinciales et à la direction régionale. Par conséquent nous n’avons pas pu évaluer exactement les différents taux, notamment les taux de redoublements, d’abandons, d’exclusions, de promotion et autres. Faute de cela, nous n’avons pas pu faire une appréciation efficiente des enjeux.

Et le comble est que cela a eu une repercussion au plan national. Du reste, cette année, les résultats n’ont pas été satisfaisants, au regard notamment de leur taux de croissance annuelle. Cependant, il se trouve que les précédents résultats se sont justifiés par un taux de redoublement élevé. Autrement dit, lorsqu’il y a beaucoup de redoublants comme candidats qu’il y a de bons résultats.

Cela montre que quelque part il y a problème. Il y a donc lieu de s’interroger sur l’efficacité de notre système éducatif national. Tout porte à croire que le système actuel impose à l’enfant une scolarité de plus de 6 ans pour être en mesure d’obtenir son certificat. Cette situation est déplorable car il y a perte de temps et par conséquent perte de ressources. A mon humble avis, il faudrait revoir ce système.

C’est souhaitable qu’il y ait concertation entre tous les acteurs pour une amélioration qualitative de l’environnement de l’éducation. Il faut qu’on encourage les maîtres à fournir plus d’efforts. De même, en tant que parents d’élèves, au niveau de nos structures respectives, nous allons œuvrer à les accompagner dans leurs tâches. Cet atelier nous a permis d’analyser davantage la situation de l’éducation dans son ensemble. Nous nous sommes penchés sur des aspects tels que la gestion du système, l’accès et la qualité de l’éducation, la scolarisation des filles.

Nous avons aussi abordé la question de la nutrition et même du VIH/SIDA au sein de nos écoles. Cela a été abordé aussi bien en termes de prévisions que de réalisations et de difficultés. A ce titre, nous avons pu relever entre autres difficultés que la réalisation d’un certain nombre d’infrastructure n’est toujours pas effective. Il y a aussi le fait que certaines formations programmées n’ont pas eu lieu.

Les prévisions n’ont pas été effectuées à 100%. De ce constat, l’atelier a jugé bon d’interpeller les autorités sur priorités dans la région. Nous avons recensé la question de la formation des acteurs de l’éducation qui aujourd’hui se trouve en deçà des besoins. Le second point porte sur le cadre de concertation fonctionnel qui intègre les acteurs, les structures déconcentrées de l’éducation et les structures accompagnatrices.

Cela est né du constat qu’il n’ y a pas de concertation entre ceux-là mêmes qui sont chargés de l’alphabétisation dans les campagnes, aussi bien entre eux opérateurs qu’avec les services déconcentrés de l’Etat que sont les circonscriptions de l’enseignement de base, les DPEBA et autres. Pourtant, ce sont des partenaires qui devraient conjuguer leurs efforts pour la réussite de l’alphabétisation.

Enfin, le troisième objet de notre appel est la participation des associations et ONG à l’élaboration des plans d’actions. A ce titre nous avons trouvé utile que nous également, puissions participer en tant qu’acteurs de l’éducation à l’élaboration de ces plans d’actions, car il s’agit d’un outil de travail qui devrait en cela être accessible à tous les acteurs, même pendant son élaboration.

Propos recueillis par Lassina SANOU

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Ouagadougou : Des voleurs appréhendés au quartier Somgandé