Les Burkinabè sont réputés pour leur savoir-faire dans la transformation de la viande. On connaît le poulet rôti, le poulet sauté ou encore le poulet bicyclette. A Koupéla, on parle même de « poulet mademoiselle ». Dans la transformation du porc, certaines ethnies, les Gourounsi par exemple, passent pour des maîtres dans l’art du porc au four.

Seulement, dans la transformation de ces viandes, une étude menée par l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT) a révélé deux problèmes majeurs : un gaspillage d’énergie et des problèmes sanitaires dus à l’utilisation de matériaux de mauvaise qualité.

Pour contribuer à résoudre ces problèmes, les chercheurs de l’institut ont mis au point le four à gaz qui combine efficacité énergétique et matériaux de qualité en vue d’offrir de la viande de qualité aux consommateurs. « Le projet vise à corriger ces manquements en apportant, dans le secteur, des équipements de qualité aussi bien sur le plan énergétique que sanitaire. C’est ce que nous avons fait en concevant ce four qui économise entre 30 et 40% de gaz butane et dont le bac à rôtir est à tendance inoxydable et qui préserve la qualité des aliments », a indiqué Dr Yigo.

Quinze fours pour commencer…

La première phase du projet, mise en œuvre ce jeudi, concerne une vague de quinze bénéficiaires qui ont été choisis selon des critères bien définis. « Les bénéficiaires ont été choisis parmi les acteurs de la transformation des trois filières bétail, viande, volaille locale et porc sur la base de critères qui ciblent surtout les jeunes en quête d’emplois et qui désirent faire carrière dans ce registre », a précisé Dr Yigo.

L’apport du projet est déjà reconnu et salué par les bénéficiaires. « Je suis très contente de recevoir ce four. Avant, nous utilisions beaucoup d’huile pour frire nos produits mais avec le four, l’utilisation de l’huile va diminuer. Les clients vont même remarquer le changement. Nous utilisions aussi beaucoup de bois pour la cuisson alors que le bois se fait rare actuellement », s’est réjouie Awa Traoré, transformatrice à Boromo, ville située à environ 160 km à l’Ouest de Ouagadougou.

Le projet, d’un coût global de 29,100 millions de francs CFA, est prévu pour durer deux ans. Il vise, à terme, à doter 30 acteurs du secteur de la grillade en fours à gaz sortis des laboratoires de l’IRSAT et qui offrent des aliments de qualité aux consommateurs. La seconde phase est prévue pour être exécutée en 2019. Les bénéficiaires seront également outillés à l’utilisation de ces fours.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net