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Phase-pilote du Statut de l’entreprenant : Des acquis satisfaisants, mais les défis à relever demeurent importants

Publié le jeudi 22 novembre 2018 à 23h29min

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Phase-pilote du Statut de l’entreprenant : Des acquis satisfaisants, mais les défis à relever demeurent importants

Dans la matinée du jeudi 22 novembre 2018, le ministre de la Justice, des Droits humains, Garde des sceaux, a présidé l’atelier de clôture de la phase-pilote du statut de l’entreprenant, à Ouagadougou.

Il y a de cela quinze mois, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) signait un protocole avec la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF) pour la mise en œuvre de la phase-pilote du Statut de l’entreprenant (SE) adopté le 15 décembre 2010 pour aider les Etats membres de l’OHADA à accélérer la transformation de l’économie informelle, entre autres. D’un coût global de 80 millions de F CFA, le projet-pilote est au terme de sa mise en œuvre. C’est dans cette dynamique que l’atelier de clôture a été initié.

La rencontre permettra aux parties concernées de faire le bilan des efforts consentis, de se pencher sur le chemin parcouru, d’apprécier les succès engrangés mais surtout d’échanger sur les leçons tirées.

Pour le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, René Bagoro, la mise en œuvre de la phase-pilote du statut de l’entreprenant a donné des résultats satisfaits, au nombre desquels l’enregistrement de 300 promoteurs de micro-entreprises en qualité d’entreprenants ; le renforcement des capacités des 300 entreprenants déclarés à l’esprit, à la création et à la gestion d’entreprises.

Egalement, le feedback obtenu du rapport de l’étude d’évaluation indique que l’enregistrement au SE a influencé positivement le système d’organisation, l’approche de la clientèle, la gestion du personnel et l’évaluation du chiffre d’affaire par 152 entreprenants représentant 76,28% des enquêtés.

« Nous avons mis les 300 entreprenants déclarés en relation avec notre partenaire, qui est le Centre de gestion agréé, afin qu’il les accompagne jusqu’à la tenue d’une comptabilité. Et les accompagner aussi d’un ensemble d’outils dont ils ont besoin pour conduire leurs entreprises sur les méthodes modernes de gestion », a renchéri le directeur général de la MEBF, Lancina Ki.

Des défis à relever…

En dépit de ces résultats « réconfortants », des défis restent à relever. Il s’agit notamment de la faible culture des micro-entrepreneurs à recourir aux services d’appui-conseils, l’accès aux services financiers et bancaires au profit des micro-entreprises, même formalisées. « Pour que cette accessibilité puisse se poursuivre, il faut que les 300 entreprenants puissent être des modèles et qu’à la phase de déploiement, nous puissions avoir un engouement important pour qu’ensemble, nous puissions formaliser la majorité de nos petites et moyennes entreprises. Ce qui leur permettra de bénéficier de beaucoup de soutien dans l’accès au marché public », a dit le ministre René Bagoro.

L’exclusion des micro-entreprises du système de couverture sociale, notamment la retraite et l’assurance maladie ; l’insuffisance des capacités techniques et humaines des structures d’appui au développement du secteur privé, sont aussi des défis à relever.

Face aux difficultés évoquées et dans le but de garantir une mise en œuvre généralisée du SE dans les années à venir, le ministre en charge de la Justice recommande aux acteurs chargés du suivi de définir un paquet de services incitatifs financiers et non-financiers au profit des entreprenants, d’élaborer et de soumettre les textes règlementaires indispensables. Il suggère aussi l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de communication efficace.

L’OIF réaffirme son engagement

De son côté, le directeur général de la MEBF a dit être animé par un double sentiment : « un sentiment de fierté d’avoir accompli entièrement les activités définies dans le protocole d’accord établi avec l’OIF en août 2017 pour une durée de 18 mois et finalement en passe d’être réalisé en 15 mois ; et ce, en dépit des retards administratifs dans la signature des textes de mise en œuvre du projet.

Egalement, un sentiment de reconnaissance à l’endroit des ministères de tutelle du projet, de l’OIF et des membres du Conseil d’administration de la Maison de l’entreprise, qui ont cru en notre capacité technique en acceptant d’ancrer ce projet au sein de notre institution ». Lancina Ki a, en sus, remercié les douze bénévoles pour leur disponibilité tout au long du projet.

Le représentant du directeur régional de l’OIF, Agossou Honfo, a, pour sa part, réitéré l’engagement de l’organisation à œuvrer aux côtés du gouvernement burkinabè pour la mobilisation d’autres partenaires au profit de la formalisation de l’activité économique.
En rappel, le Burkina Faso est le deuxième pays membre de l’OHADA, après le Bénin, à expérimenter officiellement la mise en œuvre du SE.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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