LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

Publié le dimanche 18 novembre 2018 à 21h38min

PARTAGER :                          
Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

En réaction à l’augmentation du prix du litre super 91 et du gasoil de 75 F, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) prévoit des manifestations sur l’ensemble du territoire, le 29 novembre 2018. L’information a été donnée aux journalistes au cours d’une conférence animée, ce samedi 17 novembre à Ouagadougou, par les premiers responsables de la coalition, avec à leur tête Chrysogone Zougmoré.

« Brusque, unilatérale et cynique ». La CCVC ne manque pas de mots pour qualifier la mesure du gouvernement d’augmenter le prix du carburant, le jeudi 8 novembre dernier. Face à la presse, ce samedi, elle a déploré les raisons évoquées par l’exécutif (hausse du prix du pétrole au plan international, situation difficile de la trésorerie de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY), nécessité de soutenir l’effort de guerre » qui peine à convaincre.

Convaincre par l’exemple

« Pourquoi et depuis quand l’Etat ne paye-t-il pas ce qu’il doit à la SONABHY alors que cette société prélève sur les produits pétroliers, des droits de douane, des impôts et taxes dont le cumul atteint 264 F CFA par litre d’essence et de gasoil ? », se demandent Chrysogone Zougmoré et ses camarades qui disent ne pas comprendre comment une société à qui l’Etat doit près de 240 millions de francs CFA soit la plus performante des sociétés d’Etat deux années de suite.

Chrysogone Zougmoré président du MBDHP

Pour les conférenciers, la nécessité de soutenir l’effort de guerre ne tiendra la route que lorsque l’Etat diminuera son train de vie et entreprendra des mesures pour recouvrer les centaines de milliards que doivent à l’Etat des dignitaires du régime Compaoré, des grandes entreprises, des sociétés minières, des auteurs de fraude et de corruption.

« C’est du théâtre »

« Il ne faudrait pas qu’on recrute des gens qui ne travaillent que pour les per diem et qui oublient qu’ils ont un devoir historique. Nous allons nous battre pour qu’on ramène les prix à la case départ et exiger du gouvernement qu’il se penche sur les conclusions de l’atelier tenu par le comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures validé en juillet 2013. », a soutenu Bassolma Bazié, SG de la CGT-B. Et de poursuivre « Personne n’est contre le développement du pays.

Bassolma Bazié SG de la CGT-B.

Ce sont les décisions anarchiques d’augmentation qui plombent l’économie parce que tous les secteurs économiques utilisent des hydrocarbures. On nous dit que le gouvernement est en concertation avec les responsables des transporteurs mais qu’ils nous disent où ils ont mis les conclusions des concertations que le gouvernement a eues avec les responsables des boulangers par exemple. C’est du théâtre », a lancé le SG de la CGT-B.

Pour un audit de la SONABEL et de la SONABHY

Pour protester contre la mesure, la CCVC a appelé les travailleurs du public, du privé et du parapublic à une grève de 24h le 29 novembre 2018 sur l’ensemble du territoire burkinabè. Au cours de cette grève, une marche sera organisée à Ouagadougou, de la bourse du travail au ministère du commerce, où une plateforme minimale sera remise au gouvernement.

Outre le retour aux anciens prix, la CCVC dans sa plateforme exige un audit indépendant de la SONABHY et de la SONABEL impliquant les structures de lutte contre la corruption et le retrait de l’avant-projet de loi organique adopté par le Conseil des ministres qui « prévoit de graves restrictions au droit de grève et la remise en cause des acquis des travailleurs et la relecture du Code du Travail en souffrance depuis l’atelier de validation tenu en septembre 2017 ».

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2018 à 19:43, par Coulibaly André En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Mais,en fait,quelles sont les vraies causes de l’augmentation du prix du carburant ?Moi qui pensais benoîtement que cela était dû à la montée du prix du baril de pétrole au niveau mondial ! S’il en était ainsi,la hausse se justifie.Mais,75f,c’est pas trop ?Menons les luttes justes.Nous ne sommes pas hors du monde.

  • Le 17 novembre 2018 à 21:22, par Vérité indiscutable En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Même en France où le pouvoir d’achat des populations est très loin au-dessus des burkinabè que nous sommes, plus de 244 000 personnes sont sortis en gilets jaunes aujourd’hui 17 novembre 2018 pour manifester contre la hausse du prix des hydrocarbures.
    Félicitations au CCVC et à ses partenaires !

  • Le 18 novembre 2018 à 08:57, par ZORGHO En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    @ Le Forgeron,

    Tres grand merci pour ton intervention qui est tres tres instructive. Par tes interrogations, explications et exemples, qui sont très accessibles, j’ai beaucoup appris. Infiniment merci, Dieu te bénisse et te fasse prospérer afin de toujours faire profiter aux autres tes connaissances.
    Tres fraternellement !

  • Le 18 novembre 2018 à 10:06, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    I y a une seule solution : arrêter cette tortue des populations et revenir sur le tarif pour lequel ce n’était déjà pas facile. Les chiffres « milliadesques » que vous étalez, c’est bien mais mais nos gouvernants opèrent en toute connaissance de cause dans la méchanceté inutile. Il faut appauvrir au maximum le peuple et ainsi il sera à la merci de toute sortes de chantage : Voici la théorie qui guide les ogres, nom d’un Duc !

  • Le 18 novembre 2018 à 10:07, par COB En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Du courage. Le Burkina Faso sombrera grâce à vous et à vos alliés politiciens de tout bord. Espérons et prions pour que Dieu vous paye au centuple.

  • Le 18 novembre 2018 à 10:42, par Sawadogo En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    "Seule La Lutte Libère"

  • Le 18 novembre 2018 à 12:33, par Ka En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Toute lutte qui va pour les opprimés doit être soutenue. Et je dis bravo aux responsables du CCVC qui veulent dire au gouvernement Kaba avec ces 24 heures de grève, que la récréation est terminée. Et je dis bon vent et bon courage a toutes et a tous pour cette action légitime et louable.

  • Le 18 novembre 2018 à 13:35, par Un Burkinabê En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Le prix du barrel de pétrol brut est passé de USD35 à USD65 et au même moment le dollar a fluxtué de 610 FCFA à 575 FCFA en Novembre 2018. En combinant prix du barrel de brut et equivalence USD/FCFA il ya cas même bel et bien augmentation d’au moins 27% du brut de 2016 à 2018.

  • Le 18 novembre 2018 à 14:32, par Commandant Léger En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    "La patrie ou la mort, nous vaincrons".

  • Le 18 novembre 2018 à 17:25, par huuuuuumm En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Eh Messieurs ! les travailleurs ont revendiqué et obtenu des augmentations de salaires et l application d une nouvelle loi plus avantageuse : Les financiers ont longuement grevé mettant en mal les caisses de l État, Il faut bien payer tout cela ! Mr Bazié ce n est pas ainsi on développe un pays, Faites votre part avant de demander la diminution du trait de vie de l état. Nous du privé nous n’attendons pas un salaire de grâce ne nous perturber pas nous voulons travailler et gagner notre pain du jour. Est-ce qu’ on a besoin de gréver pour demander un audit ? demandez d’abord si on vous le refuse alors vous pouvez gréver mais de grâce ne sauter pas tout droit a la gréve. Vous n’avez mème souhaitez rencontrer le gouvernement pour comprendre ou en parler. J ai l impression que les syndicats et autres veulent gouverner a la place du gouvernement

  • Le 19 novembre 2018 à 08:12, par HUG En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Nous allons tous suer avec ce pouvoir du MPP et acolytes. Après avoir augmenté le prix du carburant voici que c’est maintenant les taxes de résidence que le pouvoir du MPP et acolytes a fait coupé chez les fonctionnaires. Je pose une question à ceux qui ont coupé ? Comment avez fait pour avoir les éléments qui ont conduit aux coupures ?
    Si les caisses semblent être vides cherchez les coupables au lieu de s’acharner sur les pauvres populations et fonctionnaires pour renflouer les caisses de l’Etat.

  • Le 19 novembre 2018 à 12:59, par atta En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Ces gouvernants ne veulent pas d une gouvernance vertueuse,ils veulent toujours profiter d une situation pour avoir tout de suite,et maintenant leurs dividende,surtout que les élections approchent.

  • Le 19 novembre 2018 à 15:43, par YASSIDA En réponse à : Hausse du prix du carburant : La CCVC en grève de 24h le 29 novembre 2018

    Pour une fois je partage l’analyse de Dr Ablassé OUEDRAOGO, surtout lorsqu’il dit que "Techniquement, d’autres solutions existent bel et bien au niveau de la gestion des taxes, si une volonté politique de soulager les populations existait au niveau du gouvernement"
    En effet d’autres solutions existent et ont même été expérimentées dans l’histoire de notre pays. En 2013, quand le prix du baril a atteint 140 dollars avec comme conséquence la détérioration de la trésorerie de la SONABHY, l’Etat a pris une ordonnance portant modification des tarifs de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) lors du conseil des ministres du 8 mai 2013. Les explications relatives à cette modification étaient les suivantes :" Au terme de cette modification, le tarif de la TPP passe de 125 F CFA à 50 F CFA par litre sur l’essence super sans plomb et de 50 F CFA à 10 F CFA par litre sur gasoil à compter du 21 avril 2013.
    Cette mesure par laquelle l’Etat renonce à 75 F sur le litre d’essence et à 40 F sur celui du gasoil permettra à la SONABHY de retrouver son équilibre financier et de continuer à remplir efficacement sa mission d’approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers".
    Voilà comment les dirigeants s’étaient comportés en 2013 face à l’envolée des prix des produits pétroliers et aux difficultés financières de la SONABHY.
    Lorsque la situation s’est normalisée, c’est au conseil des ministres du 12 mars 2014 que les tarifs de la TPP ont été rétablis par un rapport en ces termes :" En 2013, suite à une situation difficile que traversait la société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), le gouvernement avait revu à la baisse les tarifs de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) pour permettre à ladite société de retrouver son équilibre financier. L’adoption de ce rapport permet de rétablir les tarifs de la taxe sur les produits pétroliers par litre à 125 F CFA pour le super 91 sans plomb et à 50 F CFA pour le gasoil, pour compter du 1er février 2014 ...".
    Voilà la solution qui avait été trouvée pour permettre à la SONABHY de mener correctement ses activités et sans que le consommateur ne se saigne.
    Mais comme les contextes ne sont jamais les mêmes, il se pourrait que les finances publiques de nos jours se portent mal qu’en 2013, ce qui ne permet pas au gouvernement de renoncer temporairement à la TPP. Si c’est le cas, il faut le dire aussi, les burkinabè sont capables de comprendre. Sinon, faire croire aux gens qu’il n y a pas d’autre alternative que d’augmenter les prix des hydrocarbures à la pompe n’est pas honnête.
    Et puis, même en cas des difficultés au niveau des finances publiques, pourquoi l’Etat ne diviserait pas la poire en deux en renonçant à 50 F de la TPP et en augmentant de 25 F les prix à la pompe ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Offre de formation sur la conception sécurisée des applications