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CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

Publié le vendredi 16 novembre 2018 à 22h30min

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CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

L’actualité politique ce week-end sera marquée par la rentrée politique 2018-2019 de l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Si cet acte (rentrée politique) devient de plus en plus une tradition sur l’échiquier politique burkinabè, il n’en demeure pas moins que les enjeux ne sont pas les mêmes d’un parti politique à l’autre ou selon le contexte, à la fois interne et externe au parti.

Après le parti au pouvoir en septembre dernier, et plusieurs autres, c’est au tour de son siamois politique, le CDP, d’annoncer sa rentrée pour ce dimanche. Au sein du parti, l’on est conscient et l’on mesure les enjeux de cet instant (confère sorties médiatiques de responsables de ce parti autour de ce rendez-vous).

En tout cas, cette instance ne s’annonce pas sans commentaires à loger dans le chapitre des enjeux. L’unité autour de ce rendez-vous entre ce qu’il convient d’appeler les « deux blocs » laissés par la fissure du dernier congrès, en est un. On se souvient de la mobilisation, à la veille du congrès, pour la conquête de la présidence du parti ; des mouvements qui vont se cristalliser aux derniers moments autour du candidat élu président du parti, Eddie Komboïgo, et de son challenger, l’ancien ministre Boureima Badini. Ce « processus démocratique » n’a pas pu éviter le choc au parti.

Depuis mai 2018 (période de la tenue du congrès), les fissures ne se cachent plus. En témoigne la naissance d’un G33, formé de mécontents dudit congrès, dit-on. Ce qui n’est pas sans rappeler le congrès de mars 2012 qui a donné le clap du divorce avec le trio (RSS : Roch, Salif et Simon), origine du MPP (parti au pouvoir). Le camp « dissident » franchira-t-il le pas vers la création d’un parti politique ou finira-t-il par se rallier… ? Question à mille dollars. Ce qui est sûr, c’est aussi dans cette atmosphère politique interne au parti, que s’effectue cette rentrée. Et beaucoup de choses se disent autour de cette situation. Tant par des militants même de ce parti que par des observateurs de la vie publique.

Outre les rumeurs persistantes de la création d’un nouveau parti politique, nombre d’observateurs croient savoir que pour l’échéance 2020 (élection présidentielle), le bloc Boureima Badini a déjà son candidat en la personne de l’ancien président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo. Pour ne pas dire ici que pour ce camp, c’est du « tout sauf Eddie Komboïgo comme candidat à la présidentielle ». Ce qui heurte la vision de l’autre côté, où l’on estime que le président du parti sera le candidat naturel du parti à l’échéance 2020. Chacun y va de ses justifications pour soutenir son choix.

C’est dans ce contexte également que se vit la traite des suspicions au sein de ce parti. Lequel des deux camps joue le jeu pour le parti au pouvoir ? Une question qui mérite aussi d’être posée, car les accusations sont mutuelles et tranchées (Eddie Komboïgo est pointé de travailler pour Roch Kaboré tandis que le camp de ce dernier affirme que les dissidents, parmi lesquels un gros calibre, l’ancien maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, sont des envoyés de Kosyam pour barrer la route au candidat du CDP).

Pour l’ex-parti au pouvoir, l’issue des prochaines compétitions électorales (tous niveaux confondus) dépendront aussi du dénouement de cette situation. En tous les cas, ce sont les adversaires politiques qui se frotteront les mains pour cette divergence de vues au sein de ce parti classé troisième force politique après les législatives de novembre 2015 (les textes n’ayant pas permis au parti de présenter un candidat à la présidentielle).

Outre ces aspects, le parti semble faire face au poids de ses passifs envers ses anciens fournisseurs qui, selon des sources de la direction politique nationale, attendraient toujours d’être réglés (payés). Un enjeu aux yeux de ces cadres qui, visiblement, se sentent gênés que le parti n’ait pas encore consenti le sacrifice à ce niveau pour « repartir sur de nouvelles bases ».
Des critiques, il ressort également qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire de la part de nombreux responsables du parti dans la manière même de communiquer, tant en interne qu’avec le monde extérieur. « La communication doit encore être soignée. On ne doit plus tomber dans les mêmes travers… Je ne veux pas en dire plus », avertit, pour sa part, ce membre du bureau exécutif national du parti.

Toujours au titre du passif du parti, revient de façon récurrente la question de la liquidation des droits de la cinquantaine d’ex-travailleurs que comptait la direction nationale. « Ce ne sont pas les moyens qui manquent pour régler toutes ces dettes, c’est simplement un manque de volonté. Sinon, le parti a des moyens financiers pour régler toutes ces questions, même demain matin. (…). La crédibilité a un coût. Si on n’arrive pas à gérer les petites questions internes, les petits engagements envers les partenaires, gérer les hommes, je me demande comment on pourra gérer tout le Burkina », dévoile ici une source proche du dossier. Pour ce dernier, ce sont « tous ces détails importants » qui constituent aussi l’enjeu de cette rentrée politique et engage l’avenir du parti.

La rentrée politique sera-t-elle donc le point de départ pour un « CDP uni, fort » pour le « renouveau » tant prôné ? Attendons de voir !


Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2018 à 09:14, par Ka En réponse à : CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

    Merci Oumar pour cette analyse si claire comme de l’eau de roche sur un parti politique devenu fantôme a cause des vieux margouillats dont le rôle reste le même, ’’’diviser pour régner sans partage.’’’ Même parmi les pauvres employés du parti qui devaient se souder pour faire bouillir la marmite du parti sont divisé, et aucun margouillat responsable du parti n’ose les payer quoi que ça soit. Oui Oumar, voilà un tableau qui est, hélas, fort bien peint : A l’intérieur de ce parti qui devait mettre un accent dans la bonne communication et la désinformation pour permettre la jeunesse de rentrer sans crainte dans l’action et redonner du sang neuf a ce parti, les vieux charognards qui n’osent pas abandonné leurs continuités mafieuses perdent leur temps à tourner en rond. Pendant ce temps leurs adversaires frottent les mains en attendant le déclenchement de la division totale du CDP a des partis satellites et qui seront ramassé avec des petites miettes de monnaie.

    Le seul conseil qu’on peut donner à ses margouillats qui n’osent pas refonder radicalement le parti avec une jeunesse dynamique qui oubliera que Blaise Compaoré est du passé, c’est que la jeunesse Burkinabé, surtout celle du CDP après le 31 Octobre 2014, ont compris que, ‘’’soutenir un parti politique n’est pas soutenir un individu.’’’’ L’avenir du CDP repose sur sa jeunesse, alors refondez le parti avec du neuf et non avec du vieux : Car vous aviez un exemple visible à vos yeux dont vous citez comme incapables et qui fait tourner le Burkina en bourrique. Oubliez Blaise Compaoré qui a renié son pays, et allons de l’avant avec courage.

  • Le 17 novembre 2018 à 12:55, par Mafoi En réponse à : CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

    De toute façon il suffisait d’écouter sur RFI l’autre jour la marionnette eddie komboigo président de ce parti pour constater que ce parti est juste en sursis car il va mourir de sa belle mort d’ici 2020 ou au mieux,il se retrouvera en pièces détachées.L’un dans l’autre,ça sera une très excellente nouvelle pour le pays d’autant que ces voyous ne parleront pas de chasse aux sorcières car j’estime que ce parti tout comme adf/rda,l’undd et bien d’autres auraient pu être dissous purement et simplement avec leurs dirigeants mis aux arrêts après leur coup de force sur l’article 37.C’est parce que rien n’avait été fait dans ce sens que ces mafieux s’étaient appuyés sur leur milice pour faire leur putsch jugé par les spécialistes comme le plus foireux de la planète

  • Le 18 novembre 2018 à 10:20, par AMADOU En réponse à : CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

    Bonne analyse à vous Ka et Mafoi. Rien à dire. Tout comme l’upc le CDP aime drainer les foules juste pour avoir bonne conscience. Les même pratiques. Vénérer Blaise au point de le considérer comme un Dieu. Refuser que la chute de Blaise ainsi que la dissolution du RSP est un plan de Dieu c’est se perdre. Les jeunes qui les suivent sont les mêmes qui ont chassé votre seigneur. Pas de visionnaires dans ce parti. Du reste les meilleurs politiciens sont au MPP. quand ils étaient avec le CDP blaise à fait 27 ans. Quand ils ont créé leur parti ils ont pris le pouvoir. En moins de 2ans d’existence. En 2020 Rock va encore faire un coup KO. Il n’y a rien en face. Ni l’upc ni le cdp ne peut évincer le mpp. Au lieu de faire un travail de mobilisation en profondeur ils sortent tous les mardis pour dire que l’augmentation du prix de l’essence est eronnee et que l’échangeur du nord est une idée des Compaore. En tout cas les journaux vont en parler. Les télévisions vont diffuser. Mais le paysan de Pibaoré ne voit que son forage.

  • Le 18 novembre 2018 à 15:12, par Ka En réponse à : CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

    Amadou merci de nous lire : Au CDP de 2018, être jeune est un handicap très grave. Il vaut mieux être vieux et sénile et même très retors pour y avoir la moindre chance de dire son mot. Tant que Blaise Compaoré et sa clique de vieux charognards auront des poches pleines avec l’argent volé des caisses de l’état, le parti essayera toujours de manipuler le peuple mouton avec des miettes. Ce qui est certain si le CDP ne compte pas sur du nouveau sang, ils regretteront en 2020, car le pouvoir s’arrache dans les urnes avec un vrai programme présidentiel qui va au peuple, et non avec des miettes.

  • Le 19 novembre 2018 à 06:10, par taali soumaré laa maane sougri En réponse à : CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

    Mangez vos oignons et laissez les autres. Vous avez été toujours le détracteur du CDP, vous voulez dire qu’au MPP, Simon, Roch, Lassane SAWADOGO, et ces vieux PALM, BASSOLET Léandres sont jeunes. Réellement KA, vous êtes .trop honnête et moralement trop bien.

  • Le 19 novembre 2018 à 09:14, par Ka En réponse à : CDP : Une rentrée politique, de grands défis en face !

    Taali soumaré laa maane sougri : Si tu me lis, tu sais très bien que je tire ma vérité a bout portant sur la majorité et aussi sur l’opposition. A mon âge, surtout un retraité gâté par la grâce de Dieu, je n’attends aucun faveur que ça soit de la majorité ou de l’opposition : Ce qui compte pour moi et mon idéal éternel, ‘’’c’est l’avancer du pays avec une équipe capable dans la sincérité pour l’avenir du futur dont attendent mes enfants, mes petits-enfants, et arrière-petits enfants.

    Si j’avais un pouvoir divine, j’allais conseiller à ces personnes âgés que tu cites de laisser la place à la jeunesse, car, eux aussi comme moi, nous étions des jeunes et ont pris la relève. Si je me permets de critiquer le CDP dont j’ai soutenu sa création qui avait un but avec des objectifs concrets, c’est que ce sont les mêmes personnes qui ont mis le feu a ce parti qui recommencent éternellement les mêmes erreurs. Cher internaute taali soumaré laa maane sougri, regardons la vérité en face : ‘’’’Sans parti pris, remontons l’histoire récente de notre pays et représentons-nous ce pays sous Blaise et François Compaoré ainsi que leur belle-mère Gando ? Qu’aurions-nous vécu sous ces vendeurs d’illusions et des pilleurs des ressources du pays ainsi que les crimes gratuit.’’’’ C’est à cause de se souvenir d’égoïsme des personnes qui se prenaient pour des dieux sur terre, que mes critiques fondées sont modérées et que tu me dis que je suis très bon pour ces retraités qui patinent mais enracinent dans la douleur l’alternance politique voulu par le peuple et sa jeunesse ce 31 Octobre 2014. Merci de me lire.

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