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Violences faites aux femmes : 72 heures de regards croisés sur un phénomène qui « tue en silence »

Publié le vendredi 16 novembre 2018 à 14h30min

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Violences faites aux femmes : 72 heures de regards croisés sur un phénomène qui « tue en silence »

Créée en 2015 avec la ferme volonté d’apporter sa pierre à la lutte contre la pauvreté, notamment dans le milieu des femmes, African Women Leaders (AWL) a, en peu de temps, marqué un encrage au sein des organisations féminines de la capitale et de bien d’autres localités du pays. Dans sa stratégie et détermination, l’association a inscrit la lutte contre les « violences faites aux femmes » au rang des actions urgentes et ce, pour plusieurs raisons. C’est dans cette vision que l’association tient les 23, 24 et 25 novembre 2018 à Ouagadougou, les « 72h pour dire Non aux violences faites aux femmes ». Pour en savoir davantage sur cet évènement qui va réunir des acteurs de divers horizons, dont des autorités politico-administratives, des leaders coutumiers et religieux, nous avons rencontré la présidente d’AWL, Marie Hermann Coulibaly. Entretien !

Lefaso.net : Peut-on revenir sur les fondements de la création de African Women Leaders (AWL) ?

Marie Hermann Coulibaly (M.H.C.) : Je dirais que l’histoire de l’organisation est en quelque sorte liée à l’histoire de la présidente de l’organisation, qui s’est retrouvée dans le chômage après une petite carrière professionnelle au cours de laquelle il n’y a pas eu trop d’entente avec le premier responsable de l’entreprise au sein de laquelle elle était employée. Le responsable de l’entreprise et moi ne regardions pas dans la même direction.

J’ai rompu le travail et devais donc faire face à la situation de chômage et tout ce que cela comporte comme contraintes. De cette situation est née la motivation de créer sa propre entreprise, à pouvoir se prendre en charge et à pouvoir vraiment compter sur ses propres ressources pour s’en sortir.

Maintenant, derrière cette entreprise-là, c’est une vision plus grande, qui consiste à pouvoir mettre en place quelque chose de plus grand, à même de pouvoir venir en aide à d’autres personnes. C’est dans cette vision qu’avec un ami, un collaborateur, nous avons réfléchi et mis en place AWL.

C’est donc pour répondre à un problème concret. Donc, AWL est née d’un vécu personnel. Nous avons imaginé un Burkina où les femmes puissent vraiment se prendre en charge, décider de ce qu’elles vont devenir demain ; ne pas compter que sur leur salaire. Car chercher un emploi, c’est bien, ça nous permet de nous nourrir ; mais créer une entreprise permet à d’autres personnes également de pouvoir nourrir leurs familles.

Lefaso.net : Dès sa création, quelles ont été les priorités identifiées par AWL ?

M.H.C. : Les actions prioritaires ont été d’abord la formation ; parce que l’un des ressorts qui ont poussé à me lancer dans l’entreprenariat, ce sont les formations que j’ai reçues. Indépendamment de mon cursus scolaire, j’ai eu beaucoup de formations en entreprenariat, en développement personnel et en leadership. J’ai compris, à travers ces formations, que le salaire permet en réalité de survivre, mais ne nous permet pas de vivre.

Ce qui veut dire qu’on va travailler pour que quelqu’un d’autre exécute son rêve. Sous nos cieux, quand tu travailles dans une société, tu es en train de contribuer à la réalisation du rêve de ton patron et non de réaliser ton propre rêve. Toute ta vie devient contrainte. On a donc voulu promouvoir le fait d’apprendre à compter sur soi, évaluer ses propres performances et permettre à d’autres personnes de pouvoir nous suivre dans le mouvement.

C’était ma conception du monde professionnel. C’est cela qui m’a aussi motivé après cinq ans de service, à me retirer. J’ai fait un temps de flottement et cela m’a permis de consolider ma perception des choses. Avec les capacités dont Dieu nous a doté, on a la capacité de toujours faire mieux.

Lefaso.net : A la faveur de la commémoration du 8-Mars 2018, des associations féminines ont fait des témoignages sur la pertinence de vos actions sur le terrain. Quel est votre public cible et quelle est votre approche sur le terrain ?

M.H.C. : Notre public cible est constitué essentiellement d’associations féminines et les associations de façon générale ; parce que nous travaillons un peu dans la promotion du genre. Mais principalement focalisé sur les associations féminines ; parce que le programme triennal concerne essentiellement les associations féminines et les associations de jeunes.

L’approche de AWL de ces associations, c’est permettre à ces associations d’être autonomes. Et quand on parle d’autonomie, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, ce n’est pas l’aspect financier ; l’autonomie pour nous, c’est cette capacité-là de pouvoir s’asseoir, réfléchir et à partir de notre réflexion, mettre en place une action qui puisse nous permettre de tirer de la valeur ajoutée par rapport à ce qu’on fait.

Donc, quand nous approchons les associations féminines, c’est un peu pour travailler sur leur façon de fonctionner ; nous ne venons pas modifier leur système en place, nous œuvrons sur la base de leur vécu pour leur permettre de tirer de la valeur ajoutée de leur action.
Quand nous les approchons, nous travaillons tout de suite sur le leadership de ces femmes ; parce que, paradoxalement, on a beaucoup d’associations, qui ont des responsables, mais quand vous les approcher par la façon de faire, de diriger et de fonctionner, vous vous rendez compte qu’il y a une grosse insuffisance en termes de leadership.

Quand on n’a pas une capacité de pouvoir réunir des femmes pour les faire quitter d’un point A à un point B, on est sur un point et on pivote pendant des années ; ce qui veut dire que quelque part, il y a quelque chose qui manque. Donc, nous faisons un travail méthodique, qui va de la présidente de l’association aux autres membres du bureau, nous venons renforcer les capacités des membres pour leur permettre de mieux gérer leur association.

C’est donc une sorte de coaching, avec un tableau de bord qui nous permet de suivre les actions et fonctionnement de l’association (conduite des réunions, façon de mobiliser les ressources, façon de mettre à profit ces ressources pour les membres de l’association…). Après le renforcement de capacités, nous revenons ensuite les outiller pour que les ressources dont elles disposent, puissent être utilisées efficacement ; c’est-à-dire en mettant en place une activité génératrice de revenus.

L’expérience des premières associations que nous avons rencontrées a montré qu’elles avaient mobilisé des fonds, ces ressources étaient là, mais elles attendaient un financement extérieur pour pouvoir mener leurs activités. Nous avons donc travaillé à pouvoir permettre à ces associations de pouvoir créer des activités avec ces fonds. Avec ces activités, elles entrent forcement dans un système de production, qui leur permet de dégager une marge bénéficiaire.

Dans un troisième temps donc, on met en place un système à travers lequel, les revenus de cette association peuvent profiter à ses membres. Du coup, quand les membres cotisent, elles ne cotisent pas pour juste faire fonctionner l’association, mais à la fois pour faire fonctionner l’association et pour que celle-ci me soutienne dans mes activités. C’est de cette façon que AWL fonctionne sur le terrain.

Marie Hermann Coulibaly, avec à sa droite, la chargée des finances d’AWL, Marina Lamien et de la secrétaire générale, Amina Salembéré.

Lefaso.net : Aujourd’hui, visiblement (et quand on se fonde également sur des témoignages), on présume qu’il y a un besoin sur le terrain. Arrivez-vous à étendre vos actions sur l’ensemble du territoire ?

M.H.C. : Couvrir l’ensemble du territoire, c’est notre vision. Voire, aller au-delà du territoire national. Mais avec les réalités de AWL, nos actions sont essentiellement centrées sur la région du Centre, précisément dans la commune de Ouagadougou. Quand on regarde la manière de mobilisation des fonds de AWL, nous fonctionnons sur cotisations de nos membres, de dons de bonnes volontés et de quelques sponsors qui nous ont fait confiance.

Ce sont des ressources qui nous permettent de fonctionner, mais de façon limitée. Ce sont des actions qui ont porté fruit et les témoignages dont vous faites cas le démontrent bien. Ces actions pourraient être étendues à d’autres localités, si les moyens nous le permettent. La mission que nous nous sommes donné ne consiste pas aussi à aller former les femmes et revenir, nous misons sur le suivi, le coaching.

Par exemple, avec la Croix-Rouge, nous avons travaillé dans le cadre de deux projets dans le domaine de renforcement des capacités des femmes et dans une de nos recommandations, nous avons demandé à ce que l’accompagnement des femmes ne soit pas ponctuel, qu’il soit fait sur une période. En réalité, les femmes ont besoin d’un coaching.

Les formations ponctuelles, c’est bon, mais après cette étape est-ce que les femmes ont compris la formation telle qu’elle a été dispensée ? On ne peut vérifier tout cela que sur le terrain. Vous allez voir que dans les actions, les interventions de salle sont très minimes par rapport aux actions sur terrain, parce que les réalités de terrain et celles dans les salles sont très différentes.
Ce qui fait que les missions sur terrain prennent beaucoup de temps, surtout que la majeure partie des femmes ne sont pas allées à l’école. C’est donc un travail de changement de mentalités, et cela ne peut se faire en un laps de temps.

Lefaso.net : La lutte contre les violences faites aux femmes est l’un des grands axes de votre combat. Qu’est-ce qui vous a motivées à ce combat précis ?

M.H.C. :
J’aime dire aux gens que la femme autonome est cette femme-là qui a la capacité de décider. Quand on parle de violences, sous nos tropiques, les gens pensent à la violence physique. La violence qui fait le plus de dégâts, c’est celle psychologique. Il y a plusieurs formes de violences, mais nous mettons l’accent sur celles physiques et psychologiques.
Que ce soit du côté des femmes que des hommes, on en trouve des victimes. Nous ne faisons pas de la lutte contre les violences faites aux femmes, une lutte subjective ; c’est une lutte objective en ce sens que l’Afrique en général a brimé la femme par le fait qu’elle soit femme. C’est déjà une violence.

Pourtant, les conventions internationales disent que tous les êtres naissent avec les mêmes droits. Mais, par des interprétations, la femme est déjà brimée et souvent ça fait mal. C’est donc un travail de fond à faire. L’homme et la femme doivent avoir les mêmes opportunités pour permettre à chacun de pouvoir se prendre en charge convenablement.

Donc, c’est l’une des motivations. La deuxième motivation est que nous venons tous d’un environnement où nous sommes, d’une manière ou d’une autre, victimes de violences ; parce qu’ayant été témoins, victimes directes ou indirectes (des scènes qui nous ont offusqués). On est souvent témoin, mais on n’en parle pas pour plusieurs raisons. C’est en cela que AWL s’est constituée comme la voix des sans-voix. Il faut en parler, car c’est une forme de sensibilisation.

Quand vous observez, les femmes entre elles-mêmes se font des violences, sans s’en rendre compte. Quand une femme voit une autre qui se démarque du lot, elle a tendance à la casser par des propos blessants. C’est en cela que nous menons la lutte pour permettre à la femme de contribuer pleinement au développement de son pays.

Lefaso.net : Il semble que vous avez même initié une pétition en la matière !

M.H.C. :
Effectivement, la pétition découle d’une enquête que nous avons menée dans la commune de Ouagadougou, à travers les douze arrondissements. L’enquête a porté à la fois sur les femmes et les hommes, pour 2 000 personnes interviewées. Elles étaient appelées à répondre à un certain nombre de questions, notamment sur les formes de violences, les lois existant en la matière, la communication mise en place à cet effet, etc. De cette étude, il est beaucoup ressorti qu’au Burkina Faso, il n’y a pas assez de communication sur les questions de violences.

Environ 98% des personnes enquêtées sont d’accord que la violence n’est pas bonne, que l’Etat doit plus s’impliquer par des poursuites et des sanctions contre les fautifs. Il est aussi ressorti que les leaders religieux et coutumiers doivent beaucoup s’impliquer aux côtés des acteurs étatiques pour pouvoir faire passer le message contre les violences. Beaucoup de personnes pensent que, pour la femme, subir des comportements dégradants découle de nos traditions. Ce qui n’est pas vrai.

Beaucoup pensent que le fait que la femme n’ait pas droit à la parole dans le foyer découle de la religion ; ce qui n’est pas vrai. Moi, je suis pratiquante, et je sais que les livres saints disent que la femme doit être soumise à l’homme, et que l’homme doit respect à la femme comme sa propre chair. Donc, quelqu’un qui respecte sa femme comme sa propre chair ne peut pas la violenter ; ce n’est pas possible.

Cela veut donc dire qu’il y a des zones d’ombre qu’on doit éclaircir. Donc, à travers cette pétition, nous interpellons le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille par rapport à ces différents points. C’est également pour interpeller sur la nécessité de la communication et la sensibilisation autour de ces lois en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes. Beaucoup des personnes interviewées ignorent l’existence même de ces lois (la Convention internationale sur l’élimination des violences à l’égard des femmes, la loi 061 du CNT, etc.).

Donc les textes existent ; ce qui manque, c’est l’application effective. C’est pour cela nous avons initié cette pétition qui sera déposée auprès du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille et de celui de la Justice, des Droits humains et de la Protection civique, Garde des sceaux, pour qu’il y ait plus de communication et de sensibilisation afin que les gens comprennent la nécessité d’œuvrer à l’abandon des pratiques de violences.

La pétition est donc ouverte à toute la population du Burkina Faso ; il est vrai que nous intervenons à Ouagadougou et que l’enquête a été également réalisée à Ouagadougou, mais les fiches ont été envoyées dans toutes les régions du pays pour recueillir le maximum de signatures. Nous avons à cet effet un numéro et un e-mail (61516162/awl.awlburkina@gmail.com) par lesquels les gens peuvent nous joindre pour des informations.

Lefaso.net : C’est dans ce cadre également que s’inscrivent les 72 heures de lutte contre les violences faites aux femmes qui s’annoncent pour les jours à venir ?

M.H.C. : Effectivement, c’est dans cette logique. 72 heures pour dire non aux violences faites aux femmes. Ce sont 72 heures durant lesquelles nous allons communiquer, communiquer et encore communiquer sur les effets néfastes de certaines pratiques et sur les lois qui existent contre celles-ci. Nous allons donc entendre l’interprétation des coutumiers et des religieux sur ces pratiques. Au cours de ces 72 heures, nous aurons trois activités majeures.

Le 23 novembre, à partir de 9h à la Maison de la femme, nous avons un panel sur le thème « Regards croisés sur les violences domestiques au Burkina ». Nous aurons ici l’intervention de leaders coutumiers, religieux et l’Association des femmes juristes, sur ce thème. Donc ce panel va croiser trois regards sur ces pratiques. Au cours de cette activité, nous allons avoir également le témoignage de personnes qui ont vécu dans la situation de violences et qui vont dire comment elles ont fait pour s’en sortir.

Cela vise à interpeller ceux qui vivent la situation dans le silence à sortir de cet état. Dans l’après-midi du 23 novembre, nous aurons l’ouverture officielle du « Village de la Femme ». Le 24 novembre se tiendra une marche collective qui va regrouper environ 200 femmes des associations de la commune de Ouagadougou, des leaders politiques, religieux et coutumiers déjà engagés dans la lutte.
Cette marche partira du siège de Total Burkina sur l’avenue Kwamé-Nkrumah au ministère de la Promotion de la femme. C’est au cours de cette marche également que la pétition remise au ministre de la Promotion de la femme.

La troisième activité, c’est le « Village de la Femme », qui se tient durant tous les trois jours (23, 24 et 25 novembre) au rond-point des artistes (aux 1200 logements en face de la clinique Sandof) et qui est organisé en collaboration avec le CIAD (Cercle des initiatives des artistes pour le développement). C’est un espace qui va servir de lieu de communication et de sensibilisation aux questions de violences à travers précisément des théâtres-foras, des projections de films, etc.

C’est un village qui sera ouvert à l’ensemble des populations afin qu’elles puissent apprendre sur les questions de violences. Je sais que le 25 novembre, qui est consacré Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, passe presqu’inaperçu au Burkina. Par contre, la Journée internationale de la femme, 8-Mars, est célébrée avec faste.

Nous pensons qu’il y a lieu d’ajuster certains aspects, en n’ignorant pas qu’il y a des gens qui souffrent dedans, dans le silence. Je pense que sur les deux fronts, ce sont des sujets qui méritent d’être parlés. Il faut en parler, parce que 98% des femmes que nous avons enquêtées ont confié être victimes de violences, et sous toutes ses formes.

Lefaso.net : On constate ici qu’il y a une forte implication des leaders coutumiers et religieux !

M.H.C. : Effectivement, depuis la création de AWL, la question des violences est revenue dans pratiquement tous nos ateliers. C’est vrai également que nos actions sont focalisées à Ouagadougou, mais certaines activités ont été délocalisées dans d’autres régions du pays et à Boussé, dans la province du Kourwéogo (région du Plateau Central), il y a un village situé à cinq kilomètres de la ville où nous accompagnons un groupement de femmes. Le chef de ce village est une personnalité spéciale ; parce qu’il a instauré dans son village qu’on ne touche pas à une femme.

Quand tu frappes ta femme, le conseil du village se réunit autour de la question. Ce chef, que nous tenons également pour exemple (auprès de plusieurs autres personnes-ressources) sera avec nous dans le panel et va intervenir au cours de la communication. Donc, contrairement à ce qu’une certaine opinion pense, les violences faites aux femmes ne sont ni religieuses ni coutumières. Toutes les religions prônent l’amour. Que ce soit au niveau de la coutume que de la tradition, le socle, c’est l’amour.

Lefaso.net : … et au moment où l’incivisme bat son plein et est décrié dans la société burkinabè, il ne sera peut-être pas de trop de s’interroger sur votre axe de combat !

M.H.C. : Justement, tous ces aspects doivent être interrogés. Pas plus tard qu’hier (l’entretien a eu lieu le 14 novembre, ndlr), j’échangeais avec un frère qui me demandait quel est l’objectif de la pétition. Je lui faisais comprendre que quand on parle d’incivisme au Burkina, on ignore que le phénomène ne commence pas dans la rue, il commence dans la famille ; parce qu’un enfant qui n’a que seul spectacle, des parents qui s’envoient à longueur de journée des injures, ne peut avoir un autre langage que des injures dans la rue.

Un enfant qui n’a pas la chance d’apprendre le b.a.-ba de l’éducation dans la cellule familiale ne peut pas donner mieux dehors en termes de respect de l’autorité, des aînés, de l’être humain de façon générale. C’est vrai, on doit combattre l’incivisme, mais il est grand temps aussi de repartir à la racine pour lutter contre le phénomène ; parce que couper les branches de l’arbre ne résout pas le problème, il faut le combattre à la racine.

Lefaso.net : Peut-on avoir une idée des acteurs qui vous accompagnent ?

M.H.C. : Nous avons le ministre de la Femme (Hélène Marie Laurence Ilboudo, ndlr), qui est notre ministre de tutelle, qui préside les cérémonies. Nous avons le ministre de la Justice (Bessolé René Bagoro, ndlr), qui est le parrain et le maire de l’arrondissement N°5 qui est le co-parrain. La star de la musique burkinabè, Amity Meria, est la marraine artistique de l’évènement. Il y a d’autres personnalités morales qui se sont annoncées et nous attendons.

Lefaso.net : A quelques jours de ces activités, quel est votre message à l’ensemble des femmes ?

M.H.C. : C’est de réitérer l’appel de AWL de rompre le silence en ce qui concerne les violences faites aux femmes. Ce n’est pas une honte de le faire, il y a AWL qui se fait porte-voix dans ce sens ; parce que le silence dans la violence tue. Il faut briser le silence, car un fardeau qu’on partage allège au moins la peine qu’on vit. On ne brise pas le silence pour attraire son époux ou son épouse en justice, mais pour que cessent les violences.

J’invite l’ensemble des populations, les femmes en particulier, à participer à ces 72 heures d’activités. Ce sont des activités qui concernent tout le monde, parce que quand tout va bien au niveau des familles, notre société ira mieux.

Entretien réalisé par O.L.O
Lefaso.net

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