LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Contrôle fiscal : 50 agents en ordre de bataille contre les actes illégaux

Publié le lundi 12 novembre 2018 à 21h30min

PARTAGER :                          
Contrôle fiscal : 50 agents en ordre de bataille contre les actes illégaux

Les agents de la Direction générale des impôts en charge du contrôle fiscal participent, du lundi 12 novembre au vendredi 7 décembre 2018, à un atelier de formation sur la vérification des opérations complexes. Organisée dans le cadre du Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS), cette formation, selon la directrice générale adjointe des impôts, Brigitte Sama, permettra d’outiller les participants sur les meilleures techniques de contrôle fiscal des opérations internationales des entreprises.

Déceler les risques liés aux transferts illicites des bénéfices dans certains secteurs tels que les mines, les télécommunications, les banques et assurances, les brasseries, n’est pas toujours chose aisée pour les agents du contrôle fiscal. Cela s’explique par les lacunes sur le plan législatif et le caractère disparate des textes qui régissent ces secteurs. Selon la directrice générale adjointe des impôts, Brigitte Sama, certaines entreprises, en quête de maximisation de profits, effectuent des transactions qui conduisent à soustraire une partie de leurs revenus à l’impôt dans les pays d’implantation.

Une vue des participants

Cette situation nécessite une contre-offensive de l’administration fiscale. Pour changer la donne, 50 agents de la Direction générale des impôts (DGI) sont à l’école de la vérification des opérations complexes, ce qui leur permettra de renforcer la mobilisation des ressources intérieures.

Halidou Ouédraogo, chef du sous-programme Finances publiques du PAGPS

Selon Ouédraogo Halidou, chef du sous-programme Finances publiques du PAGPS, la formation est divisée en deux sessions qui s’étendent chacune sur dix jours. Et elle permettra aux participants de savoir identifier les risques liés aux transferts illicites, d’assimiler la méthodologie pour mieux mettre la main sur un certain nombre d’entreprises qui essaient de contourner les règlementations nationales et sous-régionales en matière de fiscalité.

« Faire des choses justes et juridiquement fondées »

Dispensée par Henry Tazartès, expert en fiscalité et en finances publiques, la formation permettra plus explicitement d’améliorer le rapport de force entre les vérificateurs et les équipes de conseils des grandes entreprises qui opèrent sur le territoire burkinabè. « Cette situation nécessite des agents expérimentés.
On n’envoie pas un jeune qui vient juste de sortir de l’ENAREF dans des sociétés comme Orange, Castel, Total, etc. qui ont une armée de conseillers juridiques et fiscaux à leur disposition », a déclaré le formateur-consultant qui estime que l’agent ne doit pas être seul au monde. Sa mission, lui permettre de trouver les faiblesses et de savoir ainsi où attaquer. Mais, précise-t-il, « il ne s’agit pas de raqueter, de traquer ou de tracasser ; il s’agit de faire des choses justes et juridiquement fondées ».

Henry Tazartès, formateur, expert en fiscalité et en finances publiques

« Ça semble difficile à comprendre quand on parle de fiscalité complexe, mais je peux vous rassurer que ce sont des choses que vous avez apprises à l’ENAREF ou lors des formations continues », a rassuré Halidou Ouédraogo.

En rappel, cette formation se tient dans le Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS), financé à plus de 10 milliards de francs CFA par l’Union européenne pour la durée 2016-2021. Il vise à améliorer l’efficacité des politiques publiques et de la gestion des moyens de l’Etat.
La convention pour sa mise en œuvre a été signée le 7 décembre 2016 à Paris, en marge de la table ronde des partenaires sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES).

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 novembre 2018 à 14:02, par Bangbeda En réponse à : Contrôle fiscal : 50 agents en ordre de bataille contre les actes illégaux

    De la poudre aux yeux.... du dilatoire !!

    Au lieu d ’accompagner 98% des entreprises burkinabè avec des textes fiscaux simples et accessibles, en phase avec nos réalités économiques, vous vous tapez la poitrine en vous faisant former par le colon à "vérifier" des entreprise du colon... à appliquer des textes du colon...à vous maintenir dans le sous développement...

    Réfléchissez à comment permettre de créer de la richesse au lieu de chatouiller ces entreprises et de tuer les autres...

    Mon pays est foutu seulement.

    Sans rancune

  • Le 14 novembre 2018 à 22:29, par Dibi En réponse à : Contrôle fiscal : 50 agents en ordre de bataille contre les actes illégaux

    J’admire la pertinence de l’analyse : " Former par le colon à "vérifier" des entreprise du colon... à appliquer des textes du colon...à vous maintenir dans le sous développement..."
    "Réfléchissez à comment permettre de créer de la richesse au lieu de chatouiller ces entreprises et de tuer les autres...".
    Oui, l’expertise occidentale fiscaliste des Economies du pré-carré Franc CFA-françafricain reste de plus en plus mobiliser sur cette question de l’approfondissement de la ponction fiscale ; histoire de rendre efficace et performant le pillage de cette nouvelle niche de la prédation.
    Comme le suggère Bangbeda, ils vont missionner des agents locaux à tuer la petite entreprise locale du quartier. Pendant ce temps, les multinationales pilleuses de l’or burkinabè, les gros de la bourgeoisie compradore pourront dormir tranquille et opérer en grand dans l’affairisme criminel au profit des économies et bancocraties occidentales ainsi que leurs gérants locaux d’affaires au pouvoir.
    Na an lara, an sara !
    La Patrie ou la mort !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)
Burkina/Finance : L’ACEP fait des heureux gagnants