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Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

Publié le samedi 10 novembre 2018 à 23h20min

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Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

Après quelques jours passés sur le sol burkinabè, dans le cadre d’un partage d’expériences avec le Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), monseigneur Nicodème Barrigah, évêque d’Atakpamé, et ancien président de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) du Togo, a fait le bilan de son séjour et formulé des recommandations à l’endroit de la mission du Burkina.

Bien avant que l’hôte du Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) fasse étalage du bilan de son séjour au Burkina Faso, il s’est agi pour le premier responsable du HCRUN, Léandre Bassolé, de lui adresser tous les remerciements de son institution.
Ensuite, il a avoué que les échanges ont été fructueux. « Ces trois jours nous ont beaucoup apporté, parce que nous avons retrouvé beaucoup de similitudes dans les approches », a-t-il déclaré.

Léandre Bassolé, président du HCRUN


Similitudes, mais également différences dans les approches

« En plus des victimes et des préjudices subis, le mandat du HCRUN (Burkina) comme notre commission (CVJR) porte sur les violences à caractère politique », a indiqué Mgr Nicodème Barrigah avant de noter que la période d’investigation désignée par les différentes instances est relativement longue ; même si au Burkina, elle est légèrement avancée (pour le Togo, de 1958 à 2005 ; et le Burkina, de 1960 à 2015, avec possibilités de toujours recevoir des dossiers au-delà de la date indiquée).

S’il y a des similitudes, c’est que quelque part, des différences existent. C’est à cette vérité qu’a abouti l’ancien président de la CVJR du Togo, lorsqu’il avoue avoir également décelé des différences dans les approches. « Au niveau du HCRUN, il y a certaines étapes qui n’avaient pas été totalement bouclées par la CVJR ; notamment l’étape des investigations, des audiences, et même de la rédaction du programme de réparation. Alors qu’à notre niveau, nous avions, après les dépositions, mené des investigations… », a décelé Mgr Barrigah.

Ainsi, il résume la différence en ces termes : « Au Togo, c’est que le HCRUN (mis en place après le mandat de la CVJR) a une tâche beaucoup plus facile, parce qu’il s’agit de mettre en œuvre un travail qui était déjà préparé par la commission. Cependant, au Burkina, le HCRUN se doit d’accomplir toutes ces tâches ».

L’autre différence relevée est le budget alloué aux institutions. A ce niveau, Mgr Nicodème affirme d’emblée : « La réussite de la mission d’une commission ne dépend pas de l’engagement et de la compétence des commissaires ou des membres du Haut-conseil. Cette réussite dépend d’autres facteurs tels que la volonté politique du gouvernement qui a mis en place la commission ». Il dit affirmer cela en se fondant sur la constitution du budget du Togo, dont une partie revenait à l’Etat ; et l’autre, aux partenaires financiers et aux commissaires.

En somme, il avoisine le budget de la commission du Togo, à la fin de son mandat, à 6 milliards de F CFA. Un montant qui respecte le budget de fonctionnement d’une commission de vérité d’un pays sortant d’une crise (d’après un document officiel des Nations unies qui affiche la moyenne du budget de fonctionnement entre 5 et 12 millions de dollars), et qui ne prend pas en compte les indemnisations que le HCRUN Togo sera amené à effectuer.

Le président du HCRUN, sur la question, a tenu à rappeler que son institution ne bénéficie pas d’un budget, mais d’une dotation ; tout simplement parce que le HCRUN ne serait pas constitutionnalisé car relié à la présidence du Faso. Ce qui en dit long sur le budget, qu’il a d’ailleurs qualifié de très loin de celui du Togo.

Monseigneur Nicodème Barrigah, Evêque d’Atakpamé, et ancien président de la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR) du Togo

« Je pense que nous sommes sur la bonne voie »

Au terme de ce partage d’expériences, le HCRUN, par la voix de son président, estime être sur la bonne voie de la réconciliation. « Nous avons été réconfortés, surtout après ces échanges, de ce que nous avions estimé comme approche nous permettant d’assurer à notre mission une certaine réussite… Je pense que nous sommes sur la bonne voie… », a estimé Léandre Bassolé.

Pour sa part, l’évêque d’Atakpamé (Togo), afin de permettre à la mission du Burkina Faso de réussir, a formulé quelques recommandations. Il a invité à ne pas se laisser aller au découragement, mais plutôt à garder l’espérance ; à cultiver la cohésion ; et à beaucoup communiquer, surtout en ce qui concerne les différents rapports de leurs étapes.

A en croire Léandre Bassolé, la prochaine mission du HCRUN, dans les jours et mois à venir, sera de faire en sorte que tous (Organisations de la société civile, Hommes de média, hommes politiques, etc.) aient la même compréhension de la notion de justice transitionnelle.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2018 à 20:40, par le combattant En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    que vous soyez sur la bonne ou mauvaise voie il appartient au peuple conscient d’en juger.
    parce qu’il s en tient qu’a vous que nous voyons aussi là-bas vous n’etes que des envoyés pour amuser la galerie.
    chaud fois c’est vous qui sortez nous raconter des bobards.

  • Le 10 novembre 2018 à 21:38, par Moussa En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    N’oubliez pas que vous devrez dédommager depuis 1966 des familles jusqu’à 2018 occupez-vous de sa d’abord parce que les familles Attendent avant de parler réconciliation

  • Le 11 novembre 2018 à 09:42, par caca En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    J’espère que votre HCRUN serait le dernier né du pays. Du temps de l’ancien régime Compaoré, il y a eu une commission de réconciliation nationale chargée de régler les litiges de 1960- à nos jours disait-elle. Les milliards ont été utilisés et une journée nationale du pardon avec chaque année le 30 mars une fériée commémorative. Pendant la transition bâtard, une nouvelle commission de réconciliation nationale avec les mêmes objectifs. Dès la prise du pouvoir MPP encore une commission de réconciliation qui reprend la même vision sans faire un bilan positif des précédent commission. Si chaque régime vient avec sa commission de réconciliation nationale combien d’année dura cette réconciliation nationale entre les burkinabé ? Il va falloir arrêter avec ces commissions de prestiges qui donnent des faveurs aux anciens amis retraites. Si les événements des 30 et 31 octobre 2014 mérite une commission de réconciliation pour examiner les faits, je pense que cette commission devait basée leur travaux dans la continuité des précédents.

  • Le 11 novembre 2018 à 13:46, par Burkina En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    Dites-moi ce que le Togo, un pays qui est loin d’être réconcilié a à vous apprendre ?
    Allez en Afrique du Sud ou au Rwanda ou peut-être même pas. La réconciliation au Burkina achoppe sur le fait que les coupables tiennent à se prendre pour les victimes et attendent que les victimes viennent leur demander pardon ! Ils font de l’insurrection un problème oubliant ce qui en été la cause. Je ne vois pas de réconciliation au Burkina tant que ceux qui ont endeuillé et pillé le pays durant tant d’année n’auront pas l’humilité de reconnaître leurs forfaits et continueront à se prendre pour les victimes.

  • Le 11 novembre 2018 à 15:01, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    Messieurs les responsables du HCRUN : C’est vrai que ce discours encourage à l’optimisme. Il est plein de bon sens et de responsabilité. Malheureusement, entre le discours et les actes, les Burkinabé ne s’y retrouvent plus dans l’avancer de la réconciliation. Et je vous cite ici le dicton de ‘’’’Beaumarchais’’’’ qui nous dit que sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur. Commencez donc par dire à la justice Burkinabé, surtout aux juges militaires d’activer rapidement pour juger equitablement ceux qui ont endeuillé tout le peuple Burkinabé avant de venir devant la presse et les réseaux sociaux avec vos charabia pour caresser dans le sens du poil d’un peuple qui attend que les criminels payent leurs crime avant la réconciliation. La preuve est que même les larmes de crocodile à l’stade du 4 août de l’introverti sans la justice n’a rien donné.

    Et je vous reconfirme ici que personne au pays des hommes intègres n’a la clé de la réconciliation sans la justice, en tout cas pas vous. Car il n’y a pas à discuter sur la réconciliation comme-ci ou la réconciliation comme ça, la réconciliation ne se décrète pas, c’est une affaire qui est dans le cœur de chacun. La réconciliation est l’œuvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte. Dites seulement à la justice de faire son travail pour que les criminels payent leurs actes et apaisé les cœurs des familles, et la réconciliation viendra automatiquement.

  • Le 11 novembre 2018 à 19:28, par Sidpassata Veritas En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    Avant de chercher une solution, il faut dire où est le problème. Quelle est la crise dont la réconciliation tant évoquée serait la solution ? Qui est en conflit contre qui au point que ça deviennent une crise nationale pour qu’il y ait besoin de réconciliation nationale.
    Je dis cela pour souligner dans quel déni de vérité naissent et nagent certaines de nos institutions ad hoc comme le fameux HCRUN et leurs politiques. Règlons d’abord les affaires pendantes de la justice. Et puisque nous sommes dans un état de droit, que ceux se sentent lésés par d’autres aillent déposer une plainte en justice contre leur bourreaux et que l’appareil judiciaire fassent son travail. Si la Justice est débordée par le grand nombre de dossiers, nous saurons alors que c’est à ce problème de fonctionnement de la Justice qu’il faut s’attaquer et trouver solution.

    Je ne comprends donc pas pourquoi on parle tant de réconciliation nationale alors qu’on ne parle pas autant de la Justice de la nation ! Y-a-t-il des institutions républicaines paralysées au point de générer une crise nationale ? Quelles institutions et quelles seraient les solutions à cette paralysie ? N’apportons pas de fausses bonnes solutions à des problèmes non identifiés. Il y a des dossiers en justice qui attendent trop longuement et qui empêchent aussi que le droit soit dit et que réconciliation soit possible pour ces litiges-là. Nous n’avons pas besoin de justice transitionnelle en dehors de la loi qui serait une impunité masquée. Dans quelle transition sommes-nous alors qu’il ya une constitution et des lois en vigueur et des institutions républicaines chargées de veiller au bien commun nation ? Tel qu’on entend parler de réconciliation par certains politiciens burkinabè et leurs institutions ad hoc, on a le préssentiment qu’ils ont envi de sauter beaucoup d’étapes pour ne parler que d’un résultat final qui les intéresse, la réconciliation. La vérité a-t-elle été dite ? Qui est le fautif ? A-t-il reconnu son tort ? Regrette-t-il ce qu’il a fait comme tort ? Veut-il s’amender ? Est-il prêt à réparer les dégâts causés quand c’est possible ? Sera-t-il déclaré coupable ? Veut-il demander pardon à ses victimes ? C’est seulement après tout cela que les victimes pourront, pour ceux qui le veulent, accepter de pardonner. Dans tous les cas, si la nation estime que le coupable a fini de payer ses dettes, la réconciliation nationale est atteinte, même si des victimes refusent d’accorder leur pardon à leur bourreaux. On ne décrète pas la réconciliation entre des individus, mais on peut s’assurer que chacun est dans ses droits et ne doit plus des comptes à l’autre sur une affaire jugée !

  • Le 12 novembre 2018 à 01:04, par jeunedame seret En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    Haiii une suite de difficultés d’autoaccusation et de pardon entre citoyens. Ce serait simple et honnête et compréhensible et acceptable et excusable d’appeler HCRUN = Humble Confession des Ravages pour Usurper un Non-lieu.

  • Le 12 novembre 2018 à 08:35, par billy billy En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    BJR QUELQU’UN PEU ME DIRE A QUAND LE DOSSIER DES ANCIENS AGENTS DEFLATES DE L’AGRICULTURE POURRA ETRE EXAMINE.

  • Le 12 novembre 2018 à 12:54, par SAM En réponse à : Réconciliation nationale au Burkina : « Nous sommes sur la bonne voie » (Léandre Bassolé, président du HCRUN)

    Tant qu’on ne va pas se pencher serieusement et "apolitiquement" sur le dossier de l’insurrection de 2014 la reconciliation nationale ne sera que les discours. En effet quand on ne présente que les blessés ou morts lors des évènements des 30 et 31 octobre 2014 comme étant les seuls victimes dignes d’être aidés par l’état , il y a problème. N’oubliez pas que des usines ont été saccagées mettant les travailleurs dans la rue ; des domiciles privés d’innocentes personnes ont été incendiés...etc
    On n’a pas dit d’indemniser financièrement tout ce beau monde (d’ailleurs l’état n’en a pas les moyens) mais les aider d’une manière ou d’une autres

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