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Sauvegarde de la nature : Par le respect rigoureux des "Trois luttes"

Publié le lundi 25 juillet 2005 à 07h31min

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Le mois de juillet a été cette année au Burkina Faso le mois des grosses pluies et celui d’une grande conférence internationale sur les questions de l’environnement. Pendant une semaine (18 au 26 juillet), près de mille cinq cents (1500) représentants du monde entier se sont retrouvés au pays des Hommes intègres à l’invitation de l’organisation non gouvernementale Planet’ERE pour réfléchir sur les moyens de sauvegarder la nature.

En marge de cet important forum qu’a ouvert le président du Faso Blaise Compaoré, en présence de son homologue du Mali, Amadou Toumani Touré et du Premier ministre du Niger, Hama Amadou, s’est tenu un colloque sur l’éducation en environnement pour un développement durable.

Le choix du Burkina Faso pour tenir ces grandes rencontres n’est nullement le fruit du hasard. Même si la question de l’environnement est d’importance planétaire, les Burkinabè, ces populations sahéliennes par excellence, ont inscrit la lutte contre la désertification dans leurs priorités. Et cela depuis longtemps. Les saisons hivernales sont celles des reboisements. Les cérémonies de mariages donnent lieu à des plantations d’arbres. Les "Trois luttes" que sont la coupe abusive du bois, la divagation des animaux et les feux de brousse sont des mots d’ordre.

C’est donc beaucoup plus parce que les Burkinabè ont une expérience et des résultats dans la protection de l’environnement que parce qu’ils sont experts dans l’organisation des manifestations que Ouagadougou accueille un forum sur l’éducation environnementale.

Ces résultats, mêmes modestes, sont ceux d’une lutte qui plus que jamais doit se poursuivre. Il faut remettre au goût du jour les "Trois luttes". Aussi loin qu’on remonte dans le temps, on n’avait jamais autant réussi à sensibiliser les populations sur la question de la protection de leur propre environnement qu’à travers les trois luttes. Pour peu qu’on visite les campagnes, on verra par-ci et par-là des sites anti-érosifs, des bosquets et même de grandes zones boisées.

Malheureusement, on sent actuellement le relâchement s’installer et certaines mauvaises pratiques comme la coupe abusive du bois et les feux de brousse revenir. Si l’on n’y prend garde, elles pourraient anéantir les résultats obtenus jusque-là et nous plonger profondément dans la désertification. C’est dire qu’il faut revenir à un respect rigoureux des "Trois luttes".

Comment, dès lors ne pas saluer l’arrêté du 15 juillet 2005 suspendant la production du charbon de bois jusqu’à nouvel ordre même si d’aucuns estiment qu’on aurait pu le prendre plus tôt ? En prenant cet arrêté, on devrait permettre à la nature de se régénérer et partant sauvegarder l’environnement.

Même si cet arrêté est salutaire, il doit être renforcé de mesures de suivi et surtout de sensibilisation pour qu’il ne soit pas un coup d’épée dans l’eau.

D’où l’éducation permanente des populations, surtout celle de la jeunesse en matière de protection de l’environnement. Les questions de l’environnement sont les problèmes, bien sûr, de tout le monde. Mais elles le sont surtout pour les jeunes du Sahel car il s’agit de sauvegarder la nature, donc la vie tout court. C’est à ce prix qu’on parlera de développement durable.

Bessia BABOUE <
Sidwaya

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