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Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

Publié le lundi 19 novembre 2018 à 14h17min

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Renaissance de l’institut des peuples noirs :  Aux origines du projet

Etre intègre, c’est reconnaître ce que l’on doit au aux autres. Nous nous voulons intègres. Il se trouve que l’intégrité, c’est aussi savoir remercier les autres pour ce qu’ils nous ont apporté.

Nous nous réjouissons de la probable renaissance de l’Institut des Peuples Noirs. En abrégé IPN. Le parcours de mon existence m’autorise peut-être à dire que nous devons cette idée au Guadeloupéen Georges Faisans. Pour plus de clarté, je dois vous dire qui est Georges Faisans.

Voilà ce qu’en dit Wikipédia.

« Georges Faisans est un militant indépendantiste guadeloupéen (1936-1995). Né à Pointe-à-Pitre le 18 septembre 1936, il est professeur en Algérie entre 1960 et 1965. Revenu en Guadeloupe en 1984, il donne un coup de machette à un professeur blanc, Jean Vacheux, accusé d’avoir donné un coup de pied à un élève noir. Emprisonné, il commence une grève de la faim, qui conduit aux cinq glorieuses, cinq jours (du 25 au 29 juillet 1985) de manifestations en Guadeloupe, provoquant sa libération. Il est accueilli au Burkina Faso par Thomas Sankara. Il rentrera en France en 1995. Il décède à Vincennes, le 26 novembre 1995. »

Guadeloupe.net

Pour plus de détails sur cette affaire dite des cinq glorieuses, voilà ce qu’en dit le Guadeloupe.net
« Georges Faisans est né à Pointe à Pitre en 1936, il était un professeur en Algérie dans les années 1960. Installé en Guadeloupe en 1984, il agresse un professeur blanc portant le nom de Jean Vacheux, qui avait donné un coup de pied à un élève de couleur noir.

Georges Faisans était un militant du Mouvement Populaire pour la Guadeloupe Indépendante, suite à son acte contre un comportement racial, il a été condamné à une durée de trois ans d’emprisonnement et incarcéré ensuite en Guadeloupe pour le crime d’avoir agressé un enseignant français qui humilie physiquement un écolier guadeloupéen de couleur noire. Refusant cette sentence qu’il juge injuste, il entame une grève de la faim le 3 juin 1985 en guise de protestation à l’exclusion raciale des écoliers de couleur noire ainsi qu’à la subjectivité juridique face au racisme. Le 25 juin, la décision de son transfert à la prison de Fresnes en France a été décidée. Il a été placé dans le quartier réservé aux grévistes de la faim, où il poursuit son mouvement de protestation.

Le 10 juillet, après plusieurs pressions populaires, le procureur Valère accepte en Guadeloupe la libération de Georges Faisans, cette décision a été refusée par les juges français.

Chérubin Céleste, choqué par la décision des juges français, lancé un appel à la masse populaire pour soutenir Georges Faisans. Il participe au blocage de la rue Frébault avec plusieurs militants du Mouvement Populaire pour la Guadeloupe Indépendante tels que Djota, Gaston, Awadou Woz wojé et Marigwadlouop.

Le 20 juillet 1985, le Mouvement Populaire pour la Guadeloupe Indépendante organise plusieurs rencontres et protestations, qui mènent à un déclenchement d’une grève de faim collective devant le Centre des Arts, comme action de soutien de la cause de Georges Faisans et cela avec la participation de plusieurs personnes populaires comme Aline Bolle Francine Lande Claude de Vipart, Marigwadlouo.

Le 22 juillet, plusieurs organismes politiques et syndicales ripostent à la condamnation de Georges Faisans et décident de se mobiliser contre le jugement de Georges Faisans qu’ils trouvent cynique, injuste et raciste.
Des affrontements sévères entre les manifestants et les forces de l’ordre vont avoir lieu un peu partout : des blocages de circulation sont érigés aux sorties de Pointe-à-Pite et sur les routes.

Le 24 juillet, la situation n’est plus contrôlable et devant le risque d’instabilité de la Guadeloupe, le gouvernement français décide de libérer Georges Faisans le 29 juillet 1985, après une période de 56 jours de grève de la faim.

Quelque temps après ces manifestations, Georges Faisans s’exile au Burkina Faso avant de revenir en Guadeloupe. Il a été dénommé le père nationaliste, il aura été partout dans le monde et encore aujourd’hui considéré comme étant le père des mouvements pauvres à qui il a tout sacrifié.

Il a été un initiateur actif de la « Théologie de la libération ».
En 1995 il rentre en France, le 26 novembre 1995 il décède à Vincennes ».

Quelques brèves rencontres

Personnellement, c’est dans les milieux intellectuels et littéraires de Paris que j’ai pu rencontrer Georges Faisans. Ce qu’il préconisait, c’est une sorte de Panthéon rassemblant toutes sortes de chercheurs, toutes disciplines confondues, pour travailler sur l’histoire et la culture des peuples noirs à travers le monde et à travers l’historiographie. En somme la recherche des origines vraies, la reconstitution de ce qui nous a été volé. Une démarche à même de restaurer la vraie histoire, seule condition pour penser demain. Tantôt il parlait de monument des peuples noirs, tantôt il parlait d’institut des peuples noirs. Et bien évidemment, au centre de ses préoccupations, l’esclavage et un vocable qu’il répugnait à utiliser, la diaspora. On n’est pas Guadeloupéen pour rien.

Pour terminer, je reviens sur l’entame de mon propos. Etre intègre, c’est reconnaître ce que les autres nous ont apporté. On peut aussi choisir une autre démarche. On appelle cela « tirer la couverture à soi ».

Sayouba Traoré
Journaliste, Ecrivain

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Vos commentaires

  • Le 19 novembre 2018 à 14:42, par HUG En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Thomas SANKARA, si tu étais toujours vivant, mon pays se trouverais parmi les pays émergeant car en quatre de pouvoir, tu avais déjà fait l"essentiel : l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Si tu étais vivant,l’enfant de trois saura ce qu’on appelle l’intégrité, l’honnêteté car c’est ainsi dans mon pays.Si tu étais vivant les corrompus et le corrupteurs se seraient rangé. Malheureusement , les maudits t’ont assassiné physiquement mais ils ont oublié que tu resteras jamais dans les cœurs des burkinabés, des africains, des européens, des américains .....justes, conscients, humbles et honnêtes. Si tu étais vivant l’augmentation du carburant de plus de 10% n’allait pas avoir lieu car tu ne vivait pas au dessus de tes moyens. Quel voiture avez -vous quand vous étiez président ? Maintenant de ce sont des véhicules dernier cris (grosse cylindrée) que ceux qui nous dirigent circulent avec et ils se moquent des peuples affamés, pensifs bref du bas peuple. Ceux qui politiquement devraient suivre ton idéal sont allés souper avec le pouvoir en place. Thomas SANKARA vous avez vécu utilement.

  • Le 19 novembre 2018 à 15:07, par Sayouba Traoré En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Un petit complément. Car c’est dans la foulée et le même courant de pensée que des intellectuels afro-descendants, sous la houlette de Luc Reinette ont créé Le Comité International des Peuples Noirs (CIPN) en 1992. Ce CIPN se concentre principalement sur les 3 "Rs" :

    La reconnaissance par l’Occident de la Traite et de l’Esclavage qui ont déshumanisé et sacrifié des millions de Noirs comme crime contre l’humanité.
    La réhabilitation de l’Homme Noir dans sa dignité et la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud.
    Des réparations morales et matérielles aux Peuples Noirs d’Afrique et d’Amérique.

  • Le 19 novembre 2018 à 16:01, par Le Capitaine En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Merci et joli clin d’oeil...pour ceux liront entre les lignes..
    Comme quoi rien ne sert de tirer la couverture sur soi alors qu’on n’est pas le géniteur d’une oeuvre.

  • Le 19 novembre 2018 à 16:03, par Ka En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Merci Sayouba de cette analyse enrichissante pour que ceux qui ont côtoyé Georges Faisans se souviennent encore de lui. Comme il aimait souvent parlé de l’impérialisme, il nous rappelait de temps à temps quand on discutait avec lui, ce qu’on pouvait retenir de l’impérialisme, surtout lui en Guadeloupe qui apprenait l’histoire de ses origines douteuses dont beaucoup de fils de grands parents esclaves se posaient : Il retenait en mémoire d’histoire et de Géographie du congrès de Berlin de 1885, le partage de l’Afrique par l’impérialisme Européen qui lui a beaucoup touché quand il était élève, et par la suite découvrait la réalité de l’enfer de l’Afrique soumise par les impérialistes qui lui taraudait au fond de son cœur. Si son acte de bravoure en défendant un élève humilié est allé très loin, il nous disait pendant son séjour dans le pays des hommes intègres qu’il ne supportait pas le harcèlement des impérialistes Français aux Africains. Comme il le confirmait sans porter de masques, les indépendances données aux Africains à partir des années 1960 sont des fausses. Pourquoi Fausse ? Simplement par ce que l’impérialisme Français s’était métamorphosé en néocolonialisme pour continuer à dominer a exploiter, a opprimer le peuple Africain et à lui voler ses richesses. Oui Sayouba, merci de nous redonner les souvenirs d’un patriote intègre qui était Georges Faisans.

  • Le 19 novembre 2018 à 19:21, par LPT En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Mille et une fois merci d’avoir eu l’idée de ressusciter l’IPN. Encore merci aux gouvernants de réussir cette ingénieuse idée qui va forger (sur tous les aspects) nos frères et soeurs, nos enfants et petits enfants ayant du sang black, bref la génération future...

    LPT

  • Le 19 novembre 2018 à 19:31, par Adjara En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Sayouba, Sankara n’a nullement découvert la roue. Il a juste compris que le véhicule appelé Haute Volta n’en avait pas.

  • Le 19 novembre 2018 à 21:34, par Danton En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Qu’en pense Dr Bétéo Denis Nébié ?

  • Le 20 novembre 2018 à 09:53, par Ka En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Adjara merci : De Maurice Yaméogo a J.B Ouédraogo, la Haute Volta n’avais aucune roue fiable pour tourner vers son émergence ni son développement. Il a fallu un idéologue valeureux comme Thomas Sankara et une bonne équipe pour trouver les roues solides pour traverser les marées. Et cela à commencer par l’insurrection populaire déclenchée suite au complot impérialiste du 17 mai 1983, visant à endiguer la marée montante des forces démocratiques et révolutionnaires de notre pays : Cette insurrection a été non seulement symbolisée par l’attitude courageuse et héroïque des commandos de la ville de Pô qui ont su opposer une résistance farouche au pouvoir pro-impérialiste et antipopulaire de J :B Ouédraogo et de Y.G Somé. Cette insurrection légitime était vraiment la vraie roue montée par les forces populaires démocratique et révolutionnaires, pour que la Haute-Volta puisse traverser même des chars blindés comme Houphouët et autres valets de l’impérialisme pour que nous soyons comme nous sommes de nos jours. Cette insurrection qui est devenu la révolution inachevée du valeureux et idéologue Thomas Sankara du 3 Aout 1983, présentait un double caractère qui seront ses vraies quatre roues motrice blindées pour faire rouler le pays sans crainte : C’est-à-dire que cette révolution avait pour tâche primordiale la liquidation de la domination et de l’exploitation impérialiste, l’épuration de la campagne de toutes les entraves sociales, économiques et culturelle qui la maintiennent dans un état d’aération. De là découle son caractère démocratique qui a permis la Haute-Volta devenu Burkina-Faso un nouveau départ.

  • Le 20 novembre 2018 à 15:49, par Bruno Jaffré En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Bonjour
    Cet article est bien plus consacré à Georges Faisant qu’à l’IPN et me reste sur ma faim. Il ne dit pas précisément en quoi Georges Faisant à suscité l’IPN ni comment il a soufflé l’idée à Thomas Sankara.

  • Le 20 novembre 2018 à 20:52, par Hess En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Il faut activer et réactiver les liens entre l’Afrique et sa diaspora en commençant par la Caraïbe. Merci beaucoup à l’auteur pour la présentation de Georges Faisans. Il faut valoriser la contribution de chacun pour qu’il y ait davantage de contributeurs...

    Pour l’IPN, quelqu’un l’a dit, on aimerait bien en savoir davantage.

  • Le 21 novembre 2018 à 11:25, par Sayouba Traoré En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

    Chère Adjara. Peut-on se limiter à prendre mon écrit seulement dans son signifiant initial ? Il dit ce qu’il veut dire, et seulement cela. Bien vrai, à écouter certaines personnes, Sankara a inventé l’oxygène que nous respirons. Mais, chacun son ressenti. Je me limite à donner tout simplement un témoignage, sans autre jugement de valeur.

    • Le 26 novembre 2018 à 11:24, par Messoh En réponse à : Renaissance de l’institut des peuples noirs : Aux origines du projet

      Si Mr Sayouba, un jugement vous en avez eu. Votre mot introductif et votre conclusion en dit long sur votre jugement. Et Adjara a bien su trouver la réponse qu’il vous valait. Le sens de votre article est que Sankara n’est pas le penseur ou le géniteur de l’IPN. Et Adjara à su trouvé une très bonne réponse pour vous. Ce que vous dit peut être la vérité, et peut être même la vérité. Adjara n’a fait que vous dire que Sankara n’a pas tout, et ne peut pas tout inventer. Je ne comprends vraiment pas votre frustration. Et je suis d’avis avec Bruno Jaffré, car votre article ne dit pas précisément en quoi Georges Faisant a suscité l’IPN ni comment il a soufflé l’idée à Thomas Sankara. Le faite qu’il s’est réfugié au Burkina ? C’est ça l’évidence ? On n’est pas éclairé.

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