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SIAO 2018 : Le stand du Musée de l’eau séduit les visiteurs

Publié le mardi 30 octobre 2018 à 23h58min

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SIAO 2018 : Le stand du Musée de l’eau séduit les visiteurs

La 15e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) poursuit son petit bonhomme de chemin. Ce mardi 30 octobre 2018, nous nous sommes rendu au « Kiosque à pavillon », un stand atypique du Musée de l’eau, de par sa décoration et sa philosophie.

Ce sont plusieurs bidons d’huile de 20 litres réunis et peints en bleu ciel, qui servent de décoration, mais aussi de messages de sensibilisation. On peut y voir une femme buvant à un robinet avec ses mains, pendant qu’un oiseau posé sur le même robinet est en train de boire. Nous sommes au stand du Musée de l’eau.

Le Musée de l’eau est présent au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) sous la bannière de l’Alliance Fas’eau, un consortium d’Organisations non-gouvernementales (ONG) qui travaillent dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Alassane Samoura, le directeur fondateur du Musée de l’eau

Le stand du Musée de l’eau est conçu sous forme de kiosque, appelé « Kiosque à pavillon ». Mais d’où est venue cette idée ? A cette question, le directeur-fondateur, Alassane Samoura, répond : « Nous avons pensé qu’il était bon de faire une présentation innovatrice sur la problématique de l’eau liée aux droits humains. Nous sommes partis de la réflexion selon laquelle les bidons d’huile récupérés qui servent à transporter et stocker l’eau dans les villages, remplacent progressivement les canaris ». Pour Alassane Samoura, les gens sont en train de tendre consciemment ou inconsciemment vers d’autres formes de récipients.

A travers cette décoration, le Musée de l’eau lance un appel à la population à faire attention, car les jarres et les canaris ont joué un rôle très important dans notre culture. « Et si nous devrions rentrer dans les récupérations des objets non-biodégradables, nous sommes réellement en danger », avertit Alassane Samoura.

Ainsi, le Musée de l’eau a collectionné 400 bidons d’huile pour parler des concepts liés aux droits humains. Le premier concept traite de la Constitution. « L’article 18 de notre Constitution dit que l’accès à l’eau potable et l’assainissement est un droit pour tous les Burkinabè », a rappelé Alassane Samoura, avant d’ajouter qu’il y a des pays qui ne disposent pas d’un tel article dans leur Constitution ou qui en ont mais ne l’appliquent pas. « Dans un pays désertique comme le Burkina, y penser et avoir un ministère de l’Eau et de l’Assainissement, je pense que c’est un grand bond qu’on a fait sur le plan démocratique », s’est-il réjoui.

En plus de faire la promotion de l’assainissement, le kiosque à pavillon invite les populations à réfléchir à la politique « zéro corvée d’eau » du président du Faso, l’équité de l’eau, la solidarité, la gestion intégrée de l’eau. « Sensibiliser au moins entre 3 000 à 5 000 personnes de couches différentes à la problématique de l’eau », tel est l’objectif que se fixe l’exposition.

Alassane Samoura en train d’échanger avec un visiteur


Forte affluence, initiative félicitée…

Dans le kiosque à pavillon, il est posé, sur une table, un livre d’or où les visiteurs laissent un mot à leur passage. A en croire les gérants du stand, 832 personnes étaient passées chez eux le deuxième jour d’exposition. Parmi ces visiteurs, il y avait des autorités du Burkina, du Mali et du Niger, qui sont tombées sous le charme de cette créativité.

Emerveillée par le Musée de l’eau, la ministre malienne de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Oualet Intallou, a laissé entendre « qu’on gagnerait à faire de ce musée, un musée communautaire de toute la sous-région », nous rapporte Alassane Samoura.

De tous ces passages, l’on reviendra que les visiteurs ont félicité les gérants du kiosque à pavillon ; certains d’entre eux ont fait savoir que si ce musée n’existait pas, il fallait le créer.

Au cours de nos échanges avec Alassane Samoura, des difficultés que rencontre le Musée de l’eau sont revenues à plusieurs reprises. « Nous avons besoin d’un appui pour ce musée. J’avoue qu’on a tapé à toutes les portes pour se faire de ressources afin de bien travailler. J’ai l’impression qu’on ne nous écoute toujours pas », a-t-il lâché, avant d’ajouter que « les gens ne prennent pas conscience que c’est l’un des seuls musées de l’eau d’Afrique qu’il faut valoriser ».

Il faut rappeler que le Musée de l’eau est né de la volonté de personnes ayant travaillé dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement, voulant valoriser l’adage populaire et universel : « L’eau, c’est la vie ! ». Le Musée de l’eau est situé dans la commune rurale de Loumbila, dans la région du Plateau Central.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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