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Desserte de l’hinterland ouest-africain : Les acteurs de la chaîne de transport souhaitent une réduction des cautions sur les conteneurs

Publié le mardi 30 octobre 2018 à 23h22min

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Desserte de l’hinterland ouest-africain : Les acteurs de la chaîne de transport souhaitent  une réduction des cautions sur les conteneurs

« Compétitivité du conteneur sur la desserte de l’hinterland ouest-africain ». C’est sous ce thème que s’est tenue, du 23 au 25 octobre 2018, la 5e édition des Journées nationales de la logistique (JNL). Co-organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso et le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), la présente édition a réuni environ 196 acteurs issus des sous-secteurs de la chaîne de transport conteneurisé.

Environ cinq millions de tonnes de marchandises en transit par les ports ouest-africains sont le fait des pays enclavés du Sahel mais, souligne le ministre en charge du Commerce, Harouna Kaboré, « sur ces tonnages, moins de 20% parviennent conteneurisés à leur destination finale, contre plus 95% pour les pays industrialisés. ».

Au cours de ces trois jours, les participants se sont penchés sur les facteurs qui entravent l’utilisation optimale des conteneurs dans le système de transport des pays sans façade maritime de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agissait également de dégager des pistes de solutions qui permettront d’inverser la tendance.

Des facteurs qui entravent l’amélioration de la desserte des pays de l’hinterland ouest-africain. Les acteurs des sous-secteurs de la chaîne de transport conteneurisé, notamment les miniers, les industriels, les armateurs, les transporteurs (routiers et ferroviaires), les transitaires, les autorités portuaires, les gestionnaires de terminaux à conteneurs, les manutentionnaires, etc., ont soulevé des difficultés.

Celles-ci sont entre autres relatives à la réticence des banques et des sociétés d’assurances à couvrir le risque lié à l’acheminement des conteneurs (absence de statistiques fiables et de maîtrise de la chaine de transport conteneurisé pour une meilleure appréciation des risques), au besoin d’assurance sur l’adhésion des armateurs au mécanisme alternatif de cautionnement du retour des conteneurs, à la problématique de la connexion Internet pour l’opérationnalisation du mécanisme d’alerte des obstacles au commerce.

A cela, il faut ajouter la faible connectivité des terminaux intérieurs à conteneurs avec les ports maritimes, la faible formalisation des contrats de transports sur le maillon routier, l’absence de mesures visant à réduire le taux de dépotage dans les ports, les inquiétudes liées à la reprise en main des activités de vérification des importations et des exportations par l’administration des douanes du Burkina Faso.

Et le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, de soutenir que le faible taux de conteneurisation de bout en bout dans les pays sans façade maritime de l’Afrique de l’Ouest est entre autres dû aux déséquilibres structurels de l’offre de frêt du port vers l’hinterland et de l’hinterland vers le port et à l’obligation faite aux transporteurs de retourner le conteneur vide sans toute possibilité de chargement retour, des coûts d’acheminement du conteneur parfois plus élevés que le conventionnel, la faible professionnalisation des acteurs et diverses contraintes à l’origine des inefficiences logistiques dont est objet notre sous-région.

Quid des recommandations ?

En vue d’aboutir à une meilleure compétitivité du conteneur sur la desserte de l’hinterland ouest-africain, les participants de la 5e édition des JNL ont formulé des recommandations.

Il s’agit notamment de la mise en œuvre du projet de construction de la ligne ferroviaire entre le Ghana et le Burkina Faso, l’adoption de mesures pour la suppression de la taxe de 200 dollars américains imposée sur le trafic en transit à l’export par les ports du Ghana et l’amélioration de la rotation des camions par la suppression de l’obligation de retour systématique du conteneur dépoté à destination par le même transporteur.

Il est aussi question de la réduction des montants des cautions sur les conteneurs et la prorogation des délais de franchise à 30 jours. Au titre des recommandations, figure également la mise en œuvre effective du programme d’actions de Vienne 2014-2024 en faveur des pays sans façade maritimes de l’Afrique de l’Ouest.

Tout en espérant que leurs suggestions ne seront pas rangées dans les tiroirs, les participants de la 5e édition des JNL ont proposé une mutation de cette initiative en « Journées régionales de la logistique ». En rappel, la présente journée a été placée sous la présidence des ministres en charge des Transports et du Commerce.


Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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