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Auto-emploi au Burkina : « Trait d’union », le rendez-vous des porteurs de projets et des partenaires

Publié le dimanche 28 octobre 2018 à 20h26min

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Auto-emploi au Burkina : « Trait d’union », le rendez-vous des porteurs de projets et des partenaires

Le ministère en charge de l’Insertion professionnelle a organisé, le vendredi 26 octobre 2018 à Ouagadougou, la première édition de « Trait d’union », un cadre d’échanges entre des jeunes promoteurs et des partenaires techniques et financiers. Le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, a présidé cette cérémonie.

Les officiels et les porteurs de projet en photo de famille

Selon le Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH, 2006), et les projections démographiques de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), près de 80% de la population burkinabè a moins de 35 ans. Cette jeunesse, selon le ministre en charge de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkoussoum Maïga, n’arrive pas être absorbée par le marché de l’emploi.

Face à cette situation, certains jeunes ont choisi l’auto-emploi, chose qui n’est pas toujours aisée sur le terrain, avec les partenaires. Ces jeunes peinent à trouver du soutien, sous prétexte de manque d’expérience, a indiqué le Pr Maïga.

Dans le but de rendre accessible les financements aux jeunes inventeurs pour la création d’entreprises innovantes, le ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles, a mis en œuvre l’initiative dénommée « Trait d’union », pour la promotion de l’auto-emploi des jeunes.

Plusieurs chefs d’entreprises présents à cette première édition

Selon le ministre en charge de l’Insertion professionnelle, Dr Smaïla Ouédraogo, cette initiative a pour objectif de mettre en place des mécanismes novateurs de financement des projets d’inventions et d’innovations des jeunes. Plus spécifiquement, il s’agit, pour « Trait d’union », de renforcer les capacités techniques et entrepreneuriales des jeunes porteurs de projets.

Cette initiative, à entendre les organisateurs, s’articule autour de trois composantes, à savoir l’innovation dans le renforcement de l’employabilité des jeunes pour l’auto-emploi, les méthodes innovantes de financement des projets porteurs et la mise en œuvre et le suivi-évaluation de l’initiative.

Dix minutes pour présenter son projet…

Au cours de cette première édition, « Trait d’union » a retenu quatre projets, qui ont été présentés pendant dix minutes, à tour de rôle.

Silver Salga, promoteur de Salgatech, était le premier à présenter son projet. Son invention porte sur la « Chambre froide solaire multifonctions », pour la conservation des produits agro-sylvo-pastoraux, agroalimentaires, pharmaceutiques et la production de glace.
Pour le promoteur, son projet est économique et opérationnel en tout lieu (campagne, ville et désert). Autonome 24h/24 à l’énergie solaire, Salgatech a un besoin de 1 780 000 000 de francs CFA pour une offre d’environ 30 000 emplois directs et 50 000 emplois indirects.

Signature de convention avec le projet de mise en place d’une unité semi industrielle Pyramide zoo hydroponique

Jacob Ouédraogo et Claudia Nanéma ont, à leur tour, invité les partenaires à financer leur projet de production et de commercialisation du thé « Zoé » à base de feuilles de Moringa oléifera.
Avec une expérience de plus de trois ans, les deux promoteurs ont mis l’accent sur les vertus du thé Zoé. Pour eux, le Moringa soigne plus de 300 maladies. Ce projet est d’un coût total de 22 762 354 de francs CFA dont un apport personnel de 2 762 354 francs CFA et un crédit à solliciter de 22 000 000 francs CFA.

Le troisième projet, quant à lui, relève du domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Aboubacar Traoré a créé « Info-Repère », une société offrant une visibilité totale aux structures désirant accroître leurs rendements, améliorer leur image et être compétitives sur le marché. Cette plateforme est constituée de plusieurs volets tels que « accueil, restauration, alimentations, finances, automobiles, transports et éducation ».

Kevin Doamba, pour sa part, a présenté son projet de mise en place d’une unité semi-industrielle baptisée « Pyramide zoo hydroponique ». Son invention consiste en la production de volaille dont les déchets servent en même temps à la pisciculture.

Entre intentions de financement et signature de conventions…

A la suite des présentations, place aux échanges avec les partenaires. Prenant la parole, le directeur général de Coris Bank international, Djakaridia Ouattara, a affiché son intention de financer les projets du thé Zoé à base du Moringa et Info-Repère. Cependant, il a invité les promoteurs à passer dans son bureau pour plus d’éclairage.

Claudia Nanema, co-promotrice du thé Zoé à base du Moringa

Quant à la Chambre du commerce et de l’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), elle a décidé d’intégrer tous les quatre projets sur son mailing liste, d’offrir une formation gratuite en techniques entrepreneuriales, et de mettre à leur disposition quatre mentors pour les accompagner. La CCI-BF s’est engagée à acheter le thé Zoé pour offrir comme cadeau de fin d’année 2018.

Séance tenante, le ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles, a procédé à une signature de convention avec le projet de mise en place d’une unité semi-industrielle « Pyramide zoo hydroponique ». D’une valeur de 104 000 000 de francs CFA, le ministère en charge de l’Insertion professionnelle a acheté 26 unités semi-industrielles, dont deux seront réparties dans chaque région du Burkina.

Il faut noter que pour cette première édition de « Trait d’union », les participants ont salué cette initiative à sa juste valeur. Selon Claudia Nanéma, co-promotrice du projet thé Zoé, cette action des membres du gouvernement est à encourager et le geste des partenaires est un défi lancé pour les jeunes porteurs de projets.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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