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Gouvernance foncière au Burkina : Un atelier de réflexion pour plus de transparence dans le domaine

LEFASO.NET | Yvette Zongo

Publié le vendredi 26 octobre 2018 à 00h30min

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Gouvernance foncière au Burkina : Un atelier de réflexion pour plus de transparence dans le domaine

L’Alliance burkinabè pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA/Burkina) a organisé, les 24 et 25 octobre 2018 à Ouagadougou, un atelier de réflexion sur la gouvernance foncière au Burkina Faso. Objectif, poser le débat sur la gestion foncière avec des représentants de toutes les catégories d’acteurs du domaine, afin de recueillir des propositions consensuelles pour un accès transparent et équitable à la terre et d’endiguer les crises relatives à la gestion foncière dans les collectivités territoriales. Les différents travaux ont été consacrés à l’état des lieux de la gouvernance foncière au Burkina, la Politique nationale de sécurisation foncière, la corruption dans ce domaine.

Au Burkina Faso, la gestion de la terre a toujours été une préoccupation, à cause de l’effondrement des mécanismes traditionnels et communautaires de sécurisation foncière qui a ouvert la voie à toutes les incertitudes. Une situation qui, selon le médiateur national de l’Alliance burkinabè pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA/Burkina), Boureima Ouédraogo, s’est aggravée avec l’introduction des nouvelles autorités locales avec des pouvoirs réels, la monétarisation des rapports sociaux et l’éclatement des unités familiales et lignagères. C’est donc face à ses inquiétudes qu’il a été question de faire l’état des lieux, avec les acteurs concernés, de la gouvernance foncière, de la corruption dans ce domaine, de réexaminer la Politique nationale de sécurisation foncière.

Difficultés rencontrées

Au cours donc des différents échanges menés, il a été révélé que le système foncier burkinabè rencontre plusieurs problèmes que sont la coexistence du régime foncier traditionnel et d’un système foncier étatique en milieu rural et dans les zones péri-urbaines, le développement de la spéculation à tous les niveaux, une grande pression sur les terres rurales du fait des lotissements sauvages, les conflits de compétences entre les différents départements ministériels pour la gestion foncière, la non-application de la loi 034-2009/AN portant régime foncier rural adoptée le 16 juin 2009, etc.

Et selon le représentant de la Direction générale du foncier et de l’organisation du monde rural (DGFOMR), Honoré Onadja, la question foncière est régie au Burkina Faso par la loi portant Réorganisation foncière et agraire (RAF) et la loi portant régime foncier rural. Ce sont donc ces deux textes qui réglementent la gestion du Domaine foncier national (DFN). Parlant de la loi sur le foncier rural, il a souligné que sur les 351 communes, l’application de la loi est effective dans 62 communes, soit 18% des communes, et 107 communes en début d’application.

Boureima Ouédraogo (à gauche), médiateur national de l’ Alliance pour refonder la gouverance en Afrique

Et dans la plupart des échanges, il est aussi ressorti que le Burkina est en avance en matière de textes mais au niveau de la mise en œuvre, il y a une grande défaillance. « Une défaillance causée entre autres par la non-application des lois, la difficile coordination et harmonisation des actions des ministères impliqués dans la gestion foncière rurale, la faible implication de certains maires dans le fonctionnement des structures locales de gestion pour la délivrance des actes, l’absence d’un système informatique intégré entre tous les partenaires de la chaîne de gestion foncière », a cité Honoré Onadja.

Quant à la question de la corruption dans le domaine foncier, il a été indiqué qu’elle se développe de plus en plus dans le foncier à cause de l’accaparement des terres par certains promoteurs immobiliers, la vente anarchique des terrains et des parcelles, le mauvais exemple également de certains élus locaux, etc.

Et pour le représentant de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), Mamadou Drabo, les constats, les différents travaux et rapports ont confirmé l’existence réelle de ce fléau. C’est donc pour cela, souligne Mamadou Drabo, qu’il est important de travailler, entre autres, à la diffusion et à l’application effective de la loi 034 du foncier rural, l’application des mesures répressives, la formation des élus locaux, la sensibilisation de la population, etc.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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