72h du lait local : Pour un meilleur accès des produits laitiers aux marchés institutionnels
LEFASO.NET | Cryspin Masneang Laoundiki

L’Union nationale des mini-laiteries et des producteurs de lait du Burkina (UMPL/B) a lancé la 4e édition des 72 heures du lait local, ce jeudi 25 octobre 2018, à Ouagadougou. Durant ces trois jours, les acteurs de la production de lait local vont se pencher sur l’accès des produits laitiers aux marchés institutionnels.
Selon les statistiques du Ministère des ressources animales et halieutiques (MRAH), le Burkina Faso a un potentiel de 250 millions de litres de lait par an dont seulement 5% sont valorisés. Face à cette situation, des initiatives ont été prises afin de valoriser la production de lait au Burkina Faso et améliorer la productivité des animaux.

Malgré les acquis engrangés par cette nouvelle dynamique, le président de l’Union nationale des mini-laiteries et des producteurs du lait du Burkina (UMPL/B), Adama Diallo, a indiqué que la filière lait rencontre des difficultés énormes dans un contexte de levée des quotas en Europe, occasionnant une production de 112%. Cette production de 12% de plus se retrouve en grande partie sur le marché ouest-africain. « Ce marché est devenu attrayant pour les grands groupes qui développent des stratégies pour s’y installer », a-t-il confié.

Ainsi, l’UMPL/B, avec l’appui technique et financier de ses partenaires, met en œuvre des projets et programmes dans une optique de résilience. En choisissant « Quel environnement incitatif pour un accès des produits aux marchés institutionnels ? » comme thème de cette édition, les acteurs veulent mener des débats « francs et constructifs de haut niveau afin que jaillissent éventuellement des résolutions et des recommandations pour une exploitation équitable et optimale de la filière lait local ».

Même son de cloche du côté du MRAH, qui préside l’évènement. Selon Zacharie Compaoré, représentant le ministre, l’amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur de l’élevage, ainsi que le renforcement de la sécurité alimentaire durable, sont des politiques importantes du gouvernement.
« Il est donc attendu du secteur laitier, un accroissement de son impact sur le reste de l’économie à travers sa contribution à la réalisation de l’un des objectifs de l’axe 3 du PNDES, à savoir ‘développer un secteur industriel et artisanal compétitif, à forte valeur ajoutée et créateur d’emplois décents’ », a précisé le secrétaire d’Etat chargé de la décentralisation, Alfred Gouba. Et d’ajouter que l’objectif visé est d’accroître la rentabilité socioéconomique des laiteries.

« Mon lait est local »
Au cours de cette cérémonie d’ouverture des 72 heures du lait local, les initiateurs ont lancé la campagne publique « Mon lait est local ». En effet, cette campagne est régionale car elle a été lancée par les producteurs laitiers de cinq pays de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal) et du Tchad, qui « sont déterminés à promouvoir le lait local et à réclamer des politiques laitières favorables et durables ».

Après la visite des stands, les officiels ont procédé à la remise d’attestations et d’équipements aux mini-laiteries. Par cette action, l’UMPL/B compte faciliter l’approvisionnement des unités de transformation en lait et travailler à la professionnalisation des producteurs.
Cryspin Masneang Laoundiki
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