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Douanes du Burkina et du Ghana : Vers l’opérationnalisation du système de déclaration anticipée au port de Téma

Publié le mardi 16 octobre 2018 à 22h57min

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Douanes du Burkina et du Ghana : Vers l’opérationnalisation du système de déclaration anticipée au port de Téma

Courant janvier 2019, les administrations douanières du Ghana et du Burkina auront la possibilité de dédouaner, par anticipation, les marchandises à destination du Burkina Faso. En attendant donc l’opérationnalisation du système de déclaration anticipée au port de Téma, la Direction générale des douanes du Burkina a tenu, ce mardi 16 octobre 2018, une rencontre d’échanges et de sensibilisation avec ses différents partenaires.

Cette nouvelle procédure que le directeur général des douanes, Adama Sawadogo, qualifie de « révolutionnaire », se fera à partir d’une plateforme électronique. « Dès qu’un Burkinabè aura des marchandises au port de Téma, il y aura des échanges d’informations entre les douanes ghanéenne et burkinabè qui seront installées à Téma ; ce qui nous permettra de prendre correctement en charge les marchandises qui sont arrivées au port de Téma, à destination du Burkina Faso », a expliqué Adama Sawadogo.

Aussi, le directeur général de la douane rassure que le travail se fera sans d’énormes changements. La seule différence, dit-il, c’est que « les droits et taxes seront payés avant que le container ne quitte le port de Téma ». A travers cette nouvelle procédure, le responsable des douanes du Burkina soutient qu’il s’agit de faire face aux difficultés que rencontrent les administrations douanières du Ghana et du Burkina, en l’occurrence la fraude.

A titre d’exemple, il confie : « Il y a quelques opérateurs économiques qui se permettent de mettre des marchandises en transit à destination du Burkina via le port de Téma et qui n’arrivent jamais au Burkina. Les marchandises restent sur le territoire ghanéen ; pourtant, le transit, c’est bien le transport d’une marchandise d’un point A à un point B du territoire, en suspension des droits et taxes et des mesures de prohibition. Finalement, il ne va pas payer les droits et taxes au Ghana puisqu’il est resté en cours de route ».

Si de telles pratiques remettent en cause la mobilisation optimale des recettes au profit des différents budgets, Adama Sawadogo affirme que cette réforme permettra aux administrations des deux pays de renforcer leur collaboration et de lutter plus efficacement contre la fraude. Un autre avantage de cette nouvelle procédure, selon Adama Sawadogo, c’est que les opérateurs économiques qui pratiquent un commerce licite pourront entrer en possession de leurs marchandises dans des délais très réduits.

Comme toute nouvelle mesure…

En attendant l’effectivité de cette mesure, certains acteurs ont émis des craintes. C’est le cas de Justin Bapina, chargé de la mobilisation des relations publiques et de la formation professionnelle du Syndicat national des transitaires du Burkina (SYNATRAB). Si les avantages de la nouvelle plateforme ont été présentés au cours cette rencontre, Justin Bapina dit craindre une réduction du personnel au niveau de la chaîne, notamment les déclarants en douane. « Dakola, qui était un bureau très incontournable, va certainement être réduit à un degré minima et ce sera déplorable pour beaucoup de personnes qui vivaient de ça », a-t-il noté.

Du côté de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), les acteurs du privé ont plutôt porté leurs préoccupations sur les conditions de passage portuaires, les conditions de passage aux frontières, le sort des commissionnaires en douane agréés. A ce propos, le directeur général adjoint de la CCI-BF, en charge des infrastructures et du développement durable, Emmanuel Yoda, a indiqué que son institution va porter les préoccupations du secteur privé dans le cadre d’un comité qui a été mis en place.

Dans la même veine, Adama Sawadogo soutient que chaque pays va mettre en place un comité qui sera chargé de réfléchir aux prérequis nécessaires à mettre en œuvre avant janvier 2019. « Après cette rencontre, chacun ira relever ses préoccupations et nous verrons les solutions qu’il faut mettre en œuvre pour avancer rapidement », a signifié le directeur général des douanes, soulignant qu’il s’agira de faire en sorte que tous les acteurs du public et du privé puissent trouver leur compte dans ce qui sera fait.

« Toutes les banques seront associées »

Pour un début, le payement des frais se fera via une banque panafricaine, Ecobank, présente dans l’espace CEDEAO. « Nous avons mis en place un système d’appui aux gouvernements d’Etats africains pour les accompagner dans leurs efforts de digitalisation des services publics. C’est dans ce cadre que nous avons inscrit ce projet qui est d’accompagner la douane burkinabè dans ses relations avec la douane ghanéenne, qui est aussi intégré dans notre projet d’E-gouvernement », a indiqué Ida Toé, responsable de la banque de transaction à Ecobank Burkina.

Toutefois, le directeur général des douanes du Burkina a souhaité que la possibilité soit offerte aux autres banques d’intégrer la plateforme dès le départ. Sur ce point, la représentante de Ecobank a affirmé que cette préoccupation sera prise en compte dans la suite des travaux. « La plateforme qui sera utilisée permet l’intégration de toutes les banques de la place », a rassuré madame Toé.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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