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Assemblée générale des établissements publics de l’Etat : Le Premier ministre prône la bonne gouvernance

Publié le vendredi 22 juillet 2005 à 07h27min

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Du 21 au 23 juillet 2005 se tient à Ouagadougou, la 6e Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux établissements publics de l’Etat (AGSE/EPE). Cette session présidée par le Premier ministre sera consacrée à l’examen des rapports de gestion des conseils d’administration, des rapports d’activités et des états financiers des EPE au titre de l’exercice 2004.

« L’examen préalable des dossiers de la session qui m’ont été soumis, montre que les difficultés liées à l’analyse et à l’agrégation des états financiers de vos établissement subsistent encore en 2004, alors qu’elles avaient connu un début de maîtrise en 2003. La qualité des états financiers, notamment la concordance des données financières contenues dans les différents documents, s’en est ressentie et je voudrais déplorer cela. Il faut mettre fin à cette situation qui est contraire aux règles de bonne gestion dans un Etat moderne ».

Ces propos du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli prononcés à l’ouverture de la 6e session de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat, consacrée aux établissements publics de l’Etat (AGSE/EPE), sont révélateurs de la situation d’ensemble des EPE, exercice 2004.

Pour la session 2005 de l’AGSE/EPE, 60 EPE sont recensés. Sur ce nombre, 57 EPE ont produit des états financiers contre 56 lors de la session 2004. 2 EPE n’ont pas transmis leurs états financiers ; il s’agit du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) et de la Bibliothèque nationale du Burkina (BNB). L’Office national d’identification (ONI) créé au cour de l’année 2004 n’est pas concerné.

Des fortunes diverses pour les EPE en 2004

L’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM) a transmis des états financiers n’ont adoptés par son conseil d’administration.

Le CNRST et la BNB devront présenter des rapports d’explication. Face à cette situation, le Premier ministre a exhorté les responsables des EPE à tendre vers la recherche accrue d’une amélioration de la qualité de leur gestion : « j’invite l’ensemble des conseils d’administration à veiller scrupuleusement à la rigueur qui doit prévaloir dans l’élaboration des états financiers et des rapports de gestion des établissements ».

Et d’ajouter : « le gouvernement attache du prix à la mise en œuvre effective des décisions qui sont prises au cours de nos Assemblées générales. Cette responsabilité incombe au premier chef, aux présidents des conseils d’administration qui doivent y veiller particulièrement en les traduisant en mesures concrètes à prendre par leurs conseils ». Et cela d’autant plus que dans la lutte contre la pauvreté, les EPE, souligne Paramanga Ernest Yonli, jouent un rôle essentiel, en mettant en œuvre l’égal accès aux services publics auxquels les Burkinabè, ont droit.

A l’instar de l’équipe de Sidwaya conduite par le Président du conseil d’administration (PCA), Pierre Waongo (1er plan), tous les responsables des EPE passeront devant le Premier ministre pour justifier leur gestion.
Le Premier ministre entouré de ses collaborateurs suivra attentivement les rapports fournis par les différents PCA des EPE.

A cet égard, les EPE, assurant des missions de service public, doivent contribuer à la redistribution des fruits de la croissance, en faveur de ceux qui en ont le plus besoin. Car relève le Premier ministre, « dans une nation solidaire, la prospérité n’a de valeur que si elle est partagée ». D’où l’intérêt, l’importance et la nécessité de la pratique de la bonne gouvernance à tous les niveaux.

Sinon, averti le Premier ministre, « notre ambition d’instaurer une bonne gouvernance économique sera vaine si les principaux acteurs que vous êtes, n’observez pas les règles strictes de la bonne gestion des ressources publiques ». Cette bonne gouvernance à laquelle tous les serviteurs de l’Etat doivent s’attacher, est « une exigence morale et politique ». De ce fait, le Premier ministre a donc indiqué à tous les responsables des EPE, « dépositaires d’une partie de la puissance publique » qu’ils sont « garants de l’intérêt général ».

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
P. Pauline YAMEOGO


Les secteurs d’activités passés au « scanner »

Les 57 établissements publics de l’Etat (EPE) ont été regroupés en cinq secteurs d’activité. D’un secteur à l’autre, l’analyse synthétique de la situation financière révèle des fortunes diverses.

* Secteur de la santé (16 EPE)

Au titre des recettes, ce secteur a enregistré 17 665 547 222 F CFA contre 14 676 582 924 F CFA en 2003 soit un taux de variation de 20,37%. Ses recettes propres s’élèvent à 2 971 669 717 F CFA et la subvention de l’Etat à 10 423 433 967 F CFA. En terme de dépenses, le secteur de la santé a déboursé 15 728 335 611 F CFA en 2004 contre 12 769 482 062 F CFA en 2003 soit 23,17% de taux de variation.

* Secteur hydraulique, développement rural et foresterie (5 EPE)

Les recettes de ce secteur s’élèvent à 2 151 606 071 F CFA en 2004 contre 1 973 109 613 en 2003 soit une variation de 9,05 %. Pour ce qui est des dépenses, elles s’élèvent à 1 626 434 025 F CFA en 2004 contre 1 742 357 105 FCFA en 2003 d’où le taux de variation négatif de -6,65 %.
La subvention de l’Etat pour ce secteur d’activité est plus élevée que les recettes propres en 2004, respectivement 1 020 545 182 F CFA et 387 347 054 F CFA ?

* Secteur d’éducation, enseignement et formation professionnelle (22 EPE)

En terme de recettes, on a enregistré pour ce secteur 16 703 494 193 F CFA en 2004 et 21 244 274 424 F CFA en 2003 soit une variation de -21,37 %.
Les recettes propres à ce titre pour l’année 2004 sont de 2 088 075 654 F CFA pour une subvention de l’Etat évaluée à 12 371 149 825 F CFA. Les dépenses s’élèvent à 13 393 089 621 F CFA en 2004 contre 19 684 711 847 F CFA en 2003 soit un taux de variation de -31,96 %.

* Secteur prestation de services et autres (10 EPE)

Au titre des recettes, on a constaté un progrès de 4,24 % pour ce secteur qui a enregistré 7 894 300 016 F CFA en 2004 contre 7 573 119 207 F CFA en 2003. Mais ses recettes propres sont en deçà de la subvention de l’Etat en 2004 : 1 932 742 474 F CFA contre 3 491 361 341 F CFA. En terme de dépenses, on a enregistré 6 334 101 120 F CFA en 2003 et 6 584 330 811 F CFA en 2004 soit 3,95 % de taux de variation.

* Secteur communication et culture (7 EPE)

Les recettes dans ce secteur ont connu une hausse, 4 111 511 096 F CFA en 2003 contre 5 182 554 744 F CFA en 2004, soit une variation de 26,05%. Les recettes propres également plus élevées que la subvention de l’Etat pour l’année 2004, sont respectivement de 2 375 668 767 F CFA et 1 517 688 800 F CFA. En revanche, les dépenses sont en augmentation 2 958 995 351 F CFA en 2003 contre 5 113 713 988 F CFA en 2004 soit une variation de 72,82 %.

En résumé, on constate que les recettes des 57 EPE ont progressé de 0,04% : 49 578 597 264 F CFA en 2003 contre 49 597 502 246 F CFA en 2004. Le total des recettes propres en 2004 sont 9 755 503 666 F CFA. La subvention de l’Etat est de 28 824 179 115 F CFA. Quant aux dépenses elles sont en régression de 2,40 % par rapport à l’an 2003 où elles étaient de 43 489 647 485 F CFA pour 42 445 904 056 F CFA en 2004.

D’un point de vue des indicateurs de gestion, la situation d’ensemble reste caractérisée par une prédominance des subventions par rapport aux recettes propres. D’autre part, on constate un poids considérable des charges de fonctionnement par rapport à celles des investissements.

Rabankhi Abou-Bâckr ZIDA
P. Pauline YAMEOGO

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