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Africa’s Pulse : En 2018, la croissance économique de l’Afrique sera plus faible que prévu

Publié le jeudi 4 octobre 2018 à 23h45min

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Africa’s Pulse : En 2018, la croissance économique de l’Afrique sera plus faible que prévu

Le rapport semestriel de la Banque mondiale, Africa’s Pulse a été présenté au différents pays, depuis le siège de l’institution de Breton Wood à Washington par vidéoconférence, le 03 octobre 2018. Selon ce rapport (le 18e volume), la croissance économique de l’Afrique subsaharienne sera plus faible que prévu en 2018.

En 2018, l’Afrique aura un taux de croissance économique moyen de 2,7% selon les estimations. Ce taux est meilleur que celui de 2017, qui était de 2,3%. Mais il reste en deçà des prévisions. Le rapport Africa’s Pulse qui fait état de ces taux, a été présenté par l’économiste principal Gérard Kambou et par l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack. Pour ce dernier, le rapport donne à la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles : "L’Afrique continue la reprise de sa croissance économique mais le chemin est parsemé d’embûches".

Un environnement international défavorable à l’Afrique

Le redressement économique de la région Afrique se poursuit, mais à un rythme plus lent que prévu. Alors que le 17e volume du rapport publié en avril 2018, prédisait un taux de croissance de plus 3% cette année. Qu’est-ce qui explique cette lenteur dans la croissance économique en Afrique subsaharienne ? Selon Albert Zeufack, « l’Afrique fera face à de nouveaux risques qu’il va falloir gérer ; et il y a cinq messages importants à prendre en compte dans ce rapport ». Le premier message concerne la croissance qui augmente mais à un taux plus faible qu’on ne le pensait.

Le second message est que l’environnement international est devenu moins favorable à l’Afrique subsaharienne. Les tensions commerciales, les incertitudes au niveau des politiques commerciales et les conditions financières internationales vont faire en sorte que les pays africains aient des difficultés croissantes pour lever des capitaux. En plus, la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis avec des implications probables sur les économies africaines n’est pas pour arranger les choses. Sans oublier le risque de dédoublement des cours des matières premières, avec pour corollaire une hausse du prix du pétrole.

L’Afrique croule sous la dette

Le troisième message concerne le niveau de la dette publique en Afrique. Pour l’économiste en chef, cette information est très importante car la dette continue d’augmenter au fil des années. « Le plus alarmant est le changement de la composition de cette dette qui entraine de nouveaux risques », a-t-il relevé. Une dette qui est de plus en plus dominée par une dépendance accrue en devise, notamment le Dollar qui est en tête.

Le quatrième message est en lien avec les flux de capitaux qui ont vu leur composition changée sur l’année qui vient de s’écouler. L’investissement direct étranger demeure la composante principale des flux de capitaux bien entendu, notamment dans le secteur des ressources naturelles. Mais, ce qui est plus marquant concerne les changements des habitudes vers les émissions monétaires. Rien que pour le premier trimestre de l’année 2018, les pays africains ont émis plus d’Euro bons que pour toute l’année 2017. Un changement dans la composition du portefeuille qui entraine de nouveaux risques auxquelles l’Afrique doit faire face.

Un faible capital humain

Le cinquième et dernier message décliné dans ce rapport concerne la faiblesse de la productivité du travail en Afrique. Cela s’explique par une mauvaise utilisation des ressources, précisément du capital humain. Pour l’économiste en chef Zeufack, ce problème se résume à deux choses : le faible niveau du capital humain en raison des faibles taux d’accès à l’éducation, aux infrastructures de qualité, à la santé ; et la mauvaise utilisation du stock de ce capital humain, en les allouant à des activités peu productives.
Il en veut pour exemple le secteur manufacturier en Afrique. La proportion des Africains qui travaillent dans des entreprises peu productives est beaucoup plus grande que ceux qui travaillent dans des entreprises productives.

Malgré ces difficultés, l’espoir est toujours permis quant à une croissance économique de l’Afrique dans les années à venir. Dans les prévisions, la croissance devrait atteindre 3,3% en 2019 et 3,6% en 2020, reflétant ainsi la reprise de la production pétrolière au Nigéria et en Angola, avec une activité économique modérée en Afrique du Sud. Pour ce faire, il est recommandé aux pays africains d’accélérer et de soutenir des réformes pour une croissance inclusive.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
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