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Championnats d’Afrique de karaté-do : Désormais, il faut compter avec le Burkina

Publié le mardi 2 octobre 2018 à 13h00min

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Championnats d’Afrique de karaté-do : Désormais, il faut compter avec le Burkina

Rentrés de Kigali au Rwanda où ils ont pris part, aux côtés de 26 autres pays, aux championnats d’Afrique de karaté, du 31 août au 2 septembre 2018, les karatékas burkinabè, conduits par le président de la fédération, ont rendu une visite au président du Comité olympique et des sports burkinabè, Jean Yaméogo, le 14 septembre 2018.

À Kigali, les Burkinabè avaient deux grands challenges : défendre certes les couleurs nationales, mais se comporter en patrons de la Zone III de l’Union des fédérations africaines de karaté qui comprend le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger, le Nigéria, le Libéria et le Togo. Le pays des Hommes intègres surfe depuis deux ans sur cette Zone III. Disons, depuis que le président Oumar Yugo et son équipe sont à la tête de la structure faîtière.

Dixième à Kigali, les karatékas burkinabè ont donc tenu à partager les instants de joie avec le président du Comité olympique, Jean Yaméogo.
Du point de vue des résultats sur le tatami, le Burkina a engrangé une médaille d’argent et deux médailles de bronze, alors qu’au niveau des arbitres, c’était la totale ; le Burkina a eu six juges et arbitres qui ont pu engranger des succès (quatre juges continentaux en katas et un arbitre continental en combat). « Le Burkina est aujourd’hui la première nation d’arbitres en Afrique de l’Ouest », souligne le président Oumar Yugo, ajoutant que le pays se classe 10e en termes de classement par nombre de médailles, sur 27 nations présentes.

Au-delà des récompenses, les Burkinabè ont enregistré « plusieurs autres rangs honorables. (…). Des pays comme la Tunisie ont été battus par le Burkina. Ils ont défendu le pays avec la discipline et le sens de l’honneur, en battant des grands pays de karaté telle la Tunisie ».

Dans un autre registre, le Burkina a été parmi les premiers en termes de représentants. En effet, avec 29 personnes, les Étalons étaient quatrième après l’Égypte, l’Algérie et le Cameroun. « À partir de maintenant, toutes les nations qui étaient présentes savent qu’il faut compter avec le Burkina, car il devenu incontournable dans la discipline », a indiqué le président de la Fédération burkinabè de karaté-do.

L’audace, le maître-mot

« Kigali a été préparée comme Cotonou où, après avoir lavé les kimonos, nous n’avons pas eu de répit et nous nous sommes engagés dans ce défi d’un autre gabarit. Puisque, contrairement à Cotonou où il y avait huit pays, à Kigali, toute l’Afrique y était attendue », dévoile le président de la Fédération.

Tirant les premières leçons de l’expédition rwandaise, Oumar Yugo s’est dit captivé par la discipline des jeunes. Pour lui, c’est une valeur inhérente à tout succès, notamment dans le karaté. Mieux, Me Yugo met en exergue la valeur de « discipline » dans toute sa dimension.
« Je rentre de Pékin (…) ; la Chine prendra le leadership mondial, pas par rapport à l’argent, à ses usines, mais plutôt par rapport à sa discipline (les Chinois sont disciplinés). Quand vous avez une société où les jeunes, les vieux, les femmes, les hommes sont disciplinés, l’État, les fédérations, peuvent atteindre leur objectif », prône Me Yugo.

« La deuxième chose qui m’a marqué, c’est la dignité qu’ils avaient face aux meilleurs mondiaux ; parce que l’Égypte est l’une des meilleures nations au niveau du karaté mondial (je pense qu’après le Japon, c’est l’Égypte). Il y avait également chez les jeunes une volonté de se battre et ils ont éliminé de grands compétiteurs dans certaines catégories.
Je pense que nos participants ont engrangé également des expériences qui leur donnent envie pour les années à venir. Le Burkina va réserver beaucoup de surprises en termes de résultats dans les années qui viennent », promet le président Yugo. D’ores et déjà, les intentions de la Fédération sont orientées vers les Jeux olympiques (JO) de 2020.

Vers la mise en place d’un pôle de haut niveau

Fort de sa position, le karaté burkinabè se doit désormais d’honorer son rang sur l’échiquier international et le premier responsable de la Fédération a déjà son idée à cet effet. « Nous allons créer des pôles de haut niveau ; un club de la Fédération qui va former essentiellement les athlètes de haut niveau, toute l’année. On va les sélectionner, ils vont être reconnus par le ministère des Sports et Loisirs et financés pour ne faire que cela.
Ce sont des leçons que nous tirons de cette importante sortie. Nous pensons que pour pouvoir atteindre nos objectifs, il faut aller vers cette démarche. C’est en laboratoire donc avec le directeur technique national et nous pensons que lorsqu’il va sortir son dossier, nous allons adopter la création d’un pôle de haut niveau pour le karaté, [afin de] nous préparer pour le mondial et les JO », dévoile le président Yugo.

Pour accompagner ses ambitions, la Fédération projette la formation des formateurs. « Nous allons discuter avec l’État burkinabè, pour voir quel ministère peut nous aider dans la formation des jeunes pour acquérir ces diplômes. Nous allons évoluer également vers la formation technique, pur art martial des hauts gradés, la mise en place d’un réseau d’experts au plan national (parce qu’on a aujourd’hui plus de quinze 5e dan, c’est maintenant les faire évoluer vers le 6e dan, et enfin vers des experts nationaux qui vont tourner et être payés pour former des gens au niveau des régions). Voilà la plateforme que je veux mettre en place pour prétendre à un haut niveau acceptable », confie-t-il.

Kigali annonce donc les couleurs pour l’échiquier international et Me Oumar Yugo se veut reconnaissant au Mogho Naaba, au chef de l’État et aux partenaires qui l’ont accompagné dans cette compétition continentale (Ebomaf, Abdoul Service, la Lonab le grand sponsor, l’Ambassade du Japon, le ministère des Sports et Loisirs…).

À l’issue de cet exposé détaillé, le président du Comité national olympique et des sports burkinabè, Jean Yaméogo, a remercié d’abord le président de la Fédération « pour tout ce que vous avez fait pour rassembler ces karatékas-là, malgré les difficultés ». Cela est très galvanisant, a-t-il dit, « parce qu’en 18 mois, amener le pays à ce niveau, c’est quelque chose d’excellent, qui augure d’un avenir totalement radieux ». Jean Yaméogo a également loué ses nombreuses valeurs, dont l’engagement et la sincérité dans la conduite de la discipline. « Aujourd’hui, je suis fier qu’il ait accompli ses missions et amené des médailles », s’est-il réjoui à son sujet.

Aux karatékas, M. Yaméogo a ensuite réitéré toute sa fierté et prodigué de nombreux conseils. « Je voudrais vous exhorter à travailler et à aller dans le sens de l’honneur », a motivé le président du Comité national olympique et des sports burkinabè, prenant rendez-vous pour d’autres expéditions pour la défense des couleurs du Burkina Faso.

Lefaso.net


Encadré

Catégories de poids pour les deux compétitions :
Seniors dames (cinq catégories) : -50 kg, -55 kg, -61 kg, -68 kg et +98 kg pour le kumité, en plus du kata (individuels et par équipes)
Seniors hommes (cinq catégories) : -60 kg, -67 kg, -75 kg, -84 kg et +84 kg pour le kumité, en plus du kata (individuels et par équipes)
Juniors filles (quatre catégories) : -48 kg, -53 kg, -59 kg et +59 kg pour le kumité, en plus du kata (individuels et par équipes)
Juniors garçons (cinq catégories) : -55 kg, -61 kg, -68 kg, -76 kg et +76 kg pour le kumité, en plus du kata (individuels et par équipes).

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