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Lutte contre les mutilations génitales féminines : Le Burkina partage son expérience

Publié le mardi 2 octobre 2018 à 16h35min

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Lutte contre les mutilations génitales féminines : Le Burkina partage son expérience

Si la tendance actuelle de la pratique des mutilations génitales féminines se maintient, 68 millions de filles seront affectées par la pratique d’ici à 2030. Cela, en raison de la croissance démographique des 25 pays où les mutilations génitales féminines sont les plus répandues. En marge de la 73e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le Burkina Faso a été convié à partager son expérience dans la lutte contre ce phénomène. C’était ce jeudi 27 septembre 2018, lors d’un panel placé sous le thème : « Galvaniser l’action politique en vue d’éliminer les mutilations génitales féminines d’ici à 2030 ».

Largement reconnues comme une violation des droits de l’Homme, en particulier ceux de la femme et de la fille, les Mutilations génitales féminines (MGF) constituent un véritable problème de santé publique au Burkina Faso. « En dépit des nombreuses stratégies et initiatives de lutte contre les MGF mises en œuvre sur le terrain, force est de constater que l’excision persiste et se pratique aussi bien dans les campagnes que dans les villes », a noté Hélène Marie Laurence Ilboudo, ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille.

Toutefois, souligne-t-elle, on note une baisse significative de la tendance nationale ces quinze dernières années. Ainsi, le taux d’excision des enfants de 0 à 14 ans est passé de 23% à 13% entre 2005 et 2010, puis à 11, 3% en 2015. Le pourcentage des jeunes filles excisées âgées de 15 à 19 ans a également enregistré une baisse, passant ainsi de 57,7% à 42,4% entre 2010 et 2015. Aussi, le taux d’excision des femmes en âge de procréer a connu une baisse, passant de 75,8% en 2010 à 67,6% en 2015.

L’élimination des MGF, une priorité nationale

La baisse de la prévalence de l’excision, selon la ministre de la Femme, est le fruit de plusieurs actions entreprises aux plans sous-régional et national. Au plan national, dit-elle, outre l’adoption et la mise en œuvre d’un plan stratégique national de promotion de l’élimination des MGF 2016-2020, l’Assemblée nationale a adopté récemment une loi réprimant la pratique de l’excision. Par ailleurs, l’engagement des chefs religieux et coutumiers et des acteurs politiques contribue à réduire le phénomène. À ce sujet, on note l’existence d’une charte des maires pour la promotion de l’élimination des MGF, depuis le 6 février 2014.

Si le Burkina a engrangé des acquis dans la lutte contre ce phénomène, la ministre de la Femme reconnaît que son pays reste cependant confronté à de nombreux défis. Il s’agit entre autres du renforcement de l’application de la loi interdisant les MGF pour contrer la récidive et réduire la persistance du phénomène, le renforcement des actions de communication pour le changement de comportement et social en matière de promotion de l’élimination des MGF en faveur des jeunes et des scolaires.

Avec une prévalence moyenne qui varie entre 58% et 90% selon les groupes ethniques, le niveau d’instruction, la religion et la zone géographique, le Burkina Faso, selon Hélène Marie Laurence Ilboudo, pourra élimer les MGF grâce à un engagement ferme des leaders politiques, religieux et coutumiers à tous les niveaux. Ce panel a été organisé par la Mission permanente du Burkina auprès des Nations unies et l’UNFPA.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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