Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
A l’occasion de la rentrée judiciaire 2018-2019, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a fait une piqure de rappel aux acteurs de la justice. Leur responsabilité dans l’élucidation de certains dossiers de crime économique. Au cours d’une conférence de presse ce 26 septembre 2018 à Ouagadougou, le secrétaire exécutif s’est ainsi prononcé sur les affaires KANIS, Conseil supérieur de la magistrature, et Guiro. Claude Wetta et ses camarades sont vents debout contre ce qu’ils appellent la promotion de l’impunité.
Première affaire, celle Kanis. Dans sa parution du 27 janvier 2017, le bimensuel d’information Courrier confidentiel faisait écho d’un scandale économique à la Cimenterie du Faso « CIMFASO ». L’homme d’affaire Inoussa Kanazoé était mis en cause pour des faits de surfacturation sur plus 7 063 089 365 F CFA. Suite à l’enquête diligentée par le parquet du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Inoussa Kanazoé et certains de ses collaborateurs sont mis aux arrêts, gardés à vue le 19 avril 2017, puis déférés.
Mais tout s’arrêtera là pour KANIS qui ne fera pas un seul jour de prison, alors que ses collaborateurs sont déposés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. L’homme d’affaire bénéficiera même d’une liberté provisoire sous caution, puis d’un non-lieu. Ce qui fait dire au secrétaire exécutif du REN-LAC que tout porte à croire que Inoussa Kanazoé « n’est pas n’importe qui pour faire la prison ».
Aussi, la requête du réseau de se constituer partie civile dans l’affaire a été rejetée, « au motif entre autres que l’acceptation de cette constitution aurait pour conséquence d’empêcher le règlement transactionnel de l’affaire », explique Claude Wetta et ses camarades qui crient à la promotion de l’impunité.
La déception du REN-LAC fait suite aussi à la déclaration du Conseil d’Etat qui déclarait illégale la décision de la présidente du Conseil supérieur de la magistrature qui le 22 novembre 2016 mettant en place une commission d’enquête sur les allégations de corruption impliquant des magistrats. « Cette décision, qui intervient après plusieurs tentatives de blocage et de discrédit des travaux du Conseil de discipline (...) dénote tout simplement d’une absence manifeste de volonté d’assainir le milieu de la justice et d’une volonté d’étouffer ce dossier », a poursuivi le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta.
En tout état de cause, le réseau soutient que c’est un défi qui est lancé aux acteurs de la justice qui doivent élucider l’ensemble des cas examinés par le conseil d’enquête sur le plan disciplinaire, et sur le plan pénal.
Enfin l’institution de lutte contre la corruption ne lâche rien dans l’affaire Ousmane Guiro. Après le procès de 2015 dont le verdict a été cassé en 2016, les choses ne semblent plus bouger dans ce dossier très médiatisé à l’époque. « L’image claire et nette que donne (...) notre justice est celle d’une justice lente et clémente lorsqu’il s’agit des puissants du moment et qui devient prompt et sans pitié avec les petites gens », se convainc le sécréterait exécutif du REN-LAC. Du coup, les signaux sans être au rouge dans la maison justice, déçoivent tous ceux qui nourrissaient l’espoir d’une renaissance d’une justice indépendante et surtout en phase avec les aspirations des Burkinabè.
Pour les conférenciers, il n’est inacceptable que face aux graves allégations de corruption dans le dossier KANIS, la justice joue à l’aveugle et à la sourde. Tout comme il est intolérable que le dossier Justice soit en train d’être oublié. « Il est inacceptable et intolérable que les travaux de la commission d’enquête du CSM soient en passe d’être jetés à la poubelle afin que règne toujours la mauvaise graine au sein de la justice », a clamé Claude Wetta.
Tiga Cheick Sawadogo
LeFaso.net
Vos commentaires
1. Le 1er octobre 2018 à 08:27, par Wadal En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
J’avais dit qu’après l’insurrection, si tous les dossiers de crime économique avaient été élucidés, ce que le Burkina allait en retirer dépasse de loin leur pndes un instrument qui ressemble à un mort-né. Ce pouvoir m’a déçu et ne mérite aucun crédit. Pensez-vous que nous allons nous en sortir ? Je ne le pense pas. C’est comme on vient de remplacer la peste par le choléra. Nous voyons toutes ces injustices et nous nous taisons ! Courage aux gens du REN-LAC qui sont toujours intègres et qui tirent la sonnette d’alarme. Malheur à ceux qui veulent bâillonner leur peuple. "la pire des choses, ce n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens bien". La patrie ou la mort, nous vaincrons toujours !
2. Le 1er octobre 2018 à 13:02, par Dieu merci En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
Merci au RENLAC. Continue votre boulot quelque soit la personne ou le régime en place. Seule, l’objectivité et l’impartialité doivent être votre boussole. Merci à mon professeur et ses collaborateur. Le combat doivent se poursuivre. Il y a des gens qui, parce que le régime a changé on doit cessé de critiqué et dire que tout est rose dans le pays. Honnêtement sur le plan de la justice et de la gouvernance rien absolument rien n’a changé. Battons nous pour notre pays le Burkina Faso quelque soit le régime. Tous les patriotes sincères doivent se serrer les coudes pour dénoncer et critiquer ce qui ne va pas.
3. Le 1er octobre 2018 à 14:10, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
Question : est-ce que le RENLAC a un ou des juristes en son sein ?
Le 1er octobre 2018 à 17:59, par Wi En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
Un tel réseau ne peut se constituer sans des juristes. Donc la réponse est Oui sans équivoque
4. Le 2 octobre 2018 à 01:25, par Vérité En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
Depuis que j’ai grandi et que je comprends ce que veut dire jugement, je n’ai jamais entendu dire qu’un grand a été jugé et condamné au Burkina Faso. On entend souvent parler de détournement ou de vol de plusieurs millions, mais cela ne va jamais loin. En réalité, voilà ce qui se passe : plus vous volez beaucoup, moins vous êtes inquiété car le même butin vous aidera à vous tirer d’affaire en soudoyant par ci par là, en payant les meilleurs avocats... Mais malheur au voleur de poulet ou de cabri. Il sera jeté en prison sans jugement. Allez à la MACO et vous verrez beaucoup de pauvres sans avocat et sans jugement pendant de longues années pour des peccadilles. Fait troublant et triste, la population est prête à lyncher. le voleur du mouton, mais elle déroulera un tapis au gros voleurs de la république qui organisera un maracana ou un djandjoba dans sa commune avec une infime partie de ce qu’il nous a volé. Pathétique n’est ce pas ?. Oui, notre justice est complice ! Et quand j’entends certains de cette même justice déclarer sans honte et sans vergogne que tous ne sont pas coupables, je dis c’est grave. Que faites vous alors ? Non, ils sont tous coupables. Bien payés, mieux payés je dirai par le contribuable pour arnaquer le contribuable. Combien de dossiers en justice n’ont pas eu de suite ? Combien de veuves et d’orphelins abandonnés à eux même sans justice ? Malheureusement, ils sont bien instruits, connaissent les différentes failles des lois et en profitent. C’est tout simplement criminel. Pauvre Burkina !
5. Le 2 octobre 2018 à 01:25, par Vérité En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
par Vérité
Depuis que j’ai grandi et que je comprends ce que veut dire jugement, je n’ai jamais entendu dire qu’un grand a été jugé et condamné au Burkina Faso. On entend souvent parler de détournement ou de vol de plusieurs millions, mais cela ne va jamais loin. En réalité, voilà ce qui se passe : plus vous volez beaucoup, moins vous êtes inquiété car le même butin vous aidera à vous tirer d’affaire en soudoyant par ci par là, en payant les meilleurs avocats... Mais malheur au voleur de poulet ou de cabri. Il sera jeté en prison sans jugement. Allez à la MACO et vous verrez beaucoup de pauvres sans avocat et sans jugement pendant de longues années pour des peccadilles. Fait troublant et triste, la population est prête à lyncher. le voleur du mouton, mais elle déroulera un tapis au gros voleurs de la république qui organisera un maracana ou un djandjoba dans sa commune avec une infime partie de ce qu’il nous a volé. Pathétique n’est ce pas ?. Oui, notre justice est complice ! Et quand j’entends certains de cette même justice déclarer sans honte et sans vergogne que tous ne sont pas coupables, je dis c’est grave. Que faites vous alors ? Non, ils sont tous coupables. Bien payés, mieux payés je dirai par le contribuable pour arnaquer le contribuable. Combien de dossiers en justice n’ont pas eu de suite ? Combien de veuves et d’orphelins abandonnés à eux même sans justice ? Malheureusement, ils sont bien instruits, connaissent les différentes failles des lois et en profitent. C’est tout simplement criminel. Pauvre Burkina !
6. Le 2 octobre 2018 à 01:25, par Vérité En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
Depuis que j’ai grandi et que je comprends ce que veut dire jugement, je n’ai jamais entendu dire qu’un grand a été jugé et condamné au Burkina Faso. On entend souvent parler de détournement ou de vol de plusieurs millions, mais cela ne va jamais loin. En réalité, voilà ce qui se passe : plus vous volez beaucoup, moins vous êtes inquiété car le même butin vous aidera à vous tirer d’affaire en soudoyant par ci par là, en payant les meilleurs avocats... Mais malheur au voleur de poulet ou de cabri. Il sera jeté en prison sans jugement. Allez à la MACO et vous verrez beaucoup de pauvres sans avocat et sans jugement pendant de longues années pour des peccadilles. Fait troublant et triste, la population est prête à lyncher. le voleur du mouton, mais elle déroulera un tapis au gros voleurs de la république qui organisera un maracana ou un djandjoba dans sa commune avec une infime partie de ce qu’il nous a volé. Pathétique n’est ce pas ?. Oui, notre justice est complice ! Et quand j’entends certains de cette même justice déclarer sans honte et sans vergogne que tous ne sont pas coupables, je dis c’est grave. Que faites vous alors ? Non, ils sont tous coupables. Bien payés, mieux payés je dirai par le contribuable pour arnaquer le contribuable. Combien de dossiers en justice n’ont pas eu de suite ? Combien de veuves et d’orphelins abandonnés à eux même sans justice ? Malheureusement, ils sont bien instruits, connaissent les différentes failles des lois et en profitent. C’est tout simple
7. Le 2 octobre 2018 à 08:21, par y En réponse à : Rentrée judiciaire : Le REN-LAC dit « Non » à une justice promotrice de l’impunité
Merci au REN -LAC . C’est dommage et mille fois dommage pour la justice au Burkina depuis 3 décennies. Depuis la fermeture des TPR, rien de bon n’a été fait par les hommes en robe noire. Crimes de sang, crimes économiques, violations massives des droits humains par le pouvoir déchu, rien rien ne permet de respecter ou d’avoir de l’estime pour cette famille en noire. J’ai honte et je donne raison à ce jeune bradé de diplômes qui disait un jour, "" je préfère chercher du travail ailleurs que de devenir un magistrat et me joindre à des individus qui n’incarnent rien de bon au Burkina"""" hummmmmm ; les commentaires des citoyens vis à vis de la justice fait peur et aussi envie de pleurer de voir des fonctionnaires grassement payés à ne rien faire. Ne mettons pas eux tous dans le même panier, mais il faut que les bons parmi eux se distinguent vite et laisser les pourris pourrir jusqu’à disparaitre des palais.