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Cinéma burkinabè : Le clap de fin pour Missa Hébié est intervenu au cimetière municipal de Gounghin

Publié le dimanche 30 septembre 2018 à 23h30min

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Cinéma burkinabè : Le clap de fin pour Missa Hébié est intervenu au cimetière municipal de Gounghin

Le mercredi 26 septembre 2018, en plein tournage de sa nouvelle série « L’ami fidèle », Missa Hébié, bien connu dans le 7e art, est pris d’un malaise. Malheureusement, c’était la fin du film de sa vie. L’illustre disparu a été accompagné dans sa dernière demeure dans l’après-midi du samedi 29 septembre 2018 au cimetière municipal de Gounghin, à Ouagadougou.

Clap de fin pour le réalisateur de « Commissariat de Tampy », « L’As du lycée », « Fauteuil », « Cellule 512 ». La Faucheuse a encore frappé dans la famille du cinéma burkinabè. Sept mois après le départ de l’étalon d’or de Yennenga, Idrissa Ouédraogo, c’est Missa Hébié qui est arraché à l’affection de ses proches en plein plateau de tournage de sa nouvelle série « L’ami fidèle » qu’il préparait pour le cinquantenaire du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) en 2019. L’homme qui a dédié toute sa vie au cinéma a été conduit à sa dernière demeure au cimetière municipal de Gounghin. Autorités, parents, amis, collègues et comédiens ont effectué le déplacement pour assister au clap final.

Parenté à plaisanterie oblige, le corps de l’illustre disparu (qui était de l’ethnie Turca) a eu du mal à rejoindre sa tombe. Malgré la douleur qui pouvait se lire sur le visage des uns et des autres, les Dagara-lobi ont pris d’assaut la tombe du défunt. Pas question de laisser l’inhumation se dérouler facilement. Il a fallu user de diplomatie, de médiation pour que ceux d’en face acceptent que le défunt soit enterré.

L’Union nationale des cinéastes du Burkina Faso et du Mali, par la voix de Didier Ouédraogo, a retracé le parcours du réalisateur de « En attendant le vote ». Enseignant du primaire au départ, l’homme a réussi au test d’entrée à l’Inafec (Institut africain d’éducation cinématographique). Après sa formation, il fait un bref passage au Fespaco avant de rejoindre la télévision nationale en tant que réalisateur. C’est par la suite qu’il se lance dans le cinéma en réalisant son premier court métrage « L’amour du casque ».

« Un abatteur de travail qui s’en va »

L’étalon d’or de Yennenga, Gaston Kaboré, a enseigné dans une moindre mesure Missa Hébié lors de son passage à l’Inafec. Pour lui, il a eu le mérite d’avoir fait beaucoup de productions de différents genres dont les séries, qui ont permis une adhésion très appréciée du public. « Il nous quitte en plein chantier d’une nouvelle série et on ne peut pas ne pas être touché par cela, parce que c’est une dynamique très forte et un abatteur de travail qui s’en va. Cela ne fait aucun doute qu’il manquera pendant longtemps au cinéma burkinabè », a-t-il laissé entendre. Toutefois, des jeunes ont pu se former aux côtés de Missa Hébié, donc la relève sera assurée.

« Il y’a un vide »

« Chocho », à l’état civil Joseph Tapsoba, a été révélé au public grâce à la série « Commissariat de Tampy » de Missa Hébié. Il qualifie le défunt d’homme rassembleur qui a une vision et qui aimait le travail bien fait. « C’est grâce à lui que les séries africaines ont pris de l’ampleur. On dit que l’artiste ne meurt pas, mais il y a un vide qui est là qu’il faut combler. On a malheureusement perdu cette année Idrissa Ouédraogo et encore Missa Hébié à l’approche du cinquantenaire (Fespaco) », a-t-il regretté.

Un cinquantenaire Sans Idrissa Ouédraogo et sans Missa Hébié

Pour la réalisatrice Valérie Kaboré, Missa Hébié était « un professionnel aguerri, passionné, talentueux, quelqu’un qui a vécu toute sa passion pour le 7e art jusqu’à la dernière minute. C’est quelqu’un qui a travaillé et qui croyait en ses projets ». Le cinquantenaire du Fespaco, à l’en croire, aura un arrière-goût d’inachevé avec la perte, en l’intervalle de sept mois, de deux grands cinéastes. « Quand on organise un cinquantenaire, un anniversaire, c’est généralement pour faire le point et essayer de rebondir par rapport au futur. Mais quel point on peut faire sans les anciens ? », s’est-elle interrogée.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net

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