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Accès équitable des femmes à la terre rurale : La Fondation Konrad Adenauer plaide auprès des conseillers régionaux du Sahel

Publié le jeudi 27 septembre 2018 à 22h00min

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Accès équitable des femmes à la terre rurale : La Fondation Konrad Adenauer plaide auprès des conseillers régionaux du Sahel

Ils étaient 35 conseillers régionaux du Sahel, dont une femme, à prendre part à l’atelier de formation sur la promotion des droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural et la gestion des ressources naturelles d’utilisation commune. Ce rendez-vous du donner et du recevoir, qui a eu lieu les 26 et 27 septembre 2018 dans la commune de Dori, a été organisé par la Fondation Konrad Adenauer.

En milieu rural, la terre est un bien précieux. Pour les femmes, posséder une terre, c’est assurer son émancipation et sa sécurité économiques. Malheureusement, l’accès au foncier relève encore de l’utopie pour la majorité des femmes au Burkina Faso. Pourtant, elles représentent 51% de la main-d’œuvre par excellence dans le monde agricole. La résistance des droits coutumiers en matière foncière, parallèlement à un système juridique étatique un peu délaissée dans certaines pratiques, explique cet état de fait.

Ce sont autant de raisons pour lesquelles la Fondation Konrad Adenauer a initié un atelier de renforcement du leadership des membres du Conseil régional du Sahel pour la promotion des droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural et la gestion des ressources naturelles d’utilisation commune. C’était les 26 et 27 septembre 2018, à Dori. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Un seul monde sans faim2-Les droits fonciers des femmes en Afrique de l’Ouest (EWOH2) », mis en œuvre au Burkina Faso (dans les régions du Sahel et de l’Est), au Bénin et au Togo dont le but est de renforcer l’accès à la terre et aux ressources, et les droits de la terre pour les femmes.

Le coordonnateur national du projet

A en croire le coordonnateur national du projet, Dramani Ouédraogo, le choix de ce public cible n’est pas fortuit. « Les conseillers régionaux sont des acteurs qui ont en charge les questions de développement. Et étant donné que le foncier est devenu une préoccupation au Burkina Faso, s’ils ne sont pas en alerte, s’ils n’ont pas l’information à la base, ils ne pourront pas défendre cette cause et surtout participer au développement de la région du Sahel », a-t-il justifié.

L’objectif recherché à travers cet atelier, c’est de faire en sorte que les élus locaux puissent être suffisamment outillés afin de défendre les femmes en ce qui concerne le droit foncier, une fois de retour dans leurs provinces respectives. « Lorsque vous donnez la terre à une femme et que cette dernière arrive à la mettre en valeur, les résultats qui sortent de son champ sont généralement utilisés pour assurer la sécurité sociale de la famille », a rappelé M. Ouédraogo.

Le conseiller technique du gouverneur de la région du Sahel

Le conseiller technique du gouverneur de la région du Sahel, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, s’est réjoui de la tenue du présent atelier avant d’exprimer sa gratitude à la Fondation qui ne ménage aucun effort pour accompagner le gouvernement dans sa quête permanente d’un développement social et équitable du Burkina Faso. La disponibilité des participants nonobstant leurs multiples occupations traduit, selon René Nana, leur engagement quant à la recherche d’une synergie d’actions autour des initiatives de réduction des inégalités liées au sexe et à l’autonomisation économique de la femme.

Il a clos son propos en réaffirmant l’engagement du gouvernement à appuyer un processus à base endogène, car « les voix des femmes doivent faire partie intégrante de l’élaboration de toute action de développement dans la région ».
Après avoir salué l’initiative de la Fondation Konrad Adenauer, le président du Conseil régional du Sahel, Hamidou Dicko, faisant allusion à l’accès des femmes à la propriété foncière, dira que « les gens ont leurs us et coutumes qu’il est difficile de balayer du revers de la main. Mais, en général, ce qui appartient à l’homme, c’est pour la femme ». A ce niveau, il faudra chercher à lever les tabous sociaux et à faire évoluer les mentalités.

Dr Germain Oually, Consultant-associé du projet EWOH2

Par la suite, place a été faite au Dr Germain Oually, consultant-associé du projet EWOH2, pour sa communication axée sur « Rôles, attributions et contributions des élus locaux et agents techniques dans la promotion des thématiques émergentes (foncier, changement climatique) au profit de la femme ». « Il s’agit de revoir la question du genre et du développement, comment les conseillers, en tant qu’élus locaux, peuvent apporter leur soutien aux questions de développement en lien avec le genre », a expliqué le formateur d’un matin.

A l’écouter, les attributions des conseillers reposent sur quatre grands axes : Le conseiller est une courroie de transmission entre le conseil municipal et sa communauté ; c’est aussi un agent qui anime la vie sociale de sa communauté ; il est également le porte-parole de sa communauté et enfin un conciliateur. « C’est à travers ces attributions qu’il peut être celui qui parle des questions du genre en lien avec le foncier, le changement climatique à sa communauté », a fait comprendre Dr Oually.

Le conseiller Abdoulaye Hassane (1er à partir de la droite)

Au moment d’entamer les échanges sur les droits fonciers de la femme, l’ambiance était électrique. « Si tu as des terres sécurisées, tu es libre de donner à chacune de tes filles. Mais si ce sont les terres ancestrales, c’est compliqué », a dit le conseiller Abdoulaye Hassane. Et le formateur de répliquer : « Là vous êtes en train d’exclure votre fille de la famille parce qu’elle est appelée à se marier.
Sachez qu’elle sera traitée d’étrangère dans sa famille d’accueil. Finalement, elle n’a droit à la terre nulle part quand bien même vous savez que la femme rurale n’a pas autre chose que la terre pour apporter sa contribution au développement ». Mais au finish, les deux parties se sont comprises, pour le bonheur des femmes rurales.

[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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