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Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

Publié le jeudi 27 septembre 2018 à 20h39min

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Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

Le WANEP (West Africa Network for Peace Bulding) vient de produire un rapport thématique spécial, dans le cadre de son Programme d’alerte précoce (WARN). Ce document présente des analyses et des interprétations spécifiques axées sur la démocratie et la gouvernance. Il analyse aussi les attaques terroristes survenues dans la période de janvier à juin 2018 au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

« États du Sahel : une gouvernance désormais hypothéquée ? », c’est le titre du rapport thématique 2018 de l’organisme West Africa Network for Peace Bulding (WANEP). Ce document est élaboré dans le cadre du Programme d’alerte précoce de l’organisation. Il ressort que des infrastructures stratégiques sont dans la ligne de mire du terrorisme au Burkina Faso, au Mali, au Niger… Dans ces pays, des attaques ciblées visent des infrastructures administratives.

Le rapport attribue la responsabilité de cette situation aussi bien aux terroristes qu’aux gouvernements et aux populations. Il estime que la partie nord de la plupart des États du Sahel a un développement économique et social à la traîne par rapport au reste du pays.
Le rapport révèle que des jeunes sont enrôlés de gré ou de force dans le terrorisme. Ils sèment la mort et la désolation dans leur propre communauté qu’ils considèrent désormais comme complice des États par leur inaction ou suivisme. Il y a une inquiétude car, selon le rapport, il y a une sorte d’inculcation de la violence à la jeune génération. Cette crainte se justifie par l’absence de service d’éducation formelle.

Les victimes de cette guerre asymétrique se comptent dans toutes les couches de la société. Des pères de famille y perdent la vie suite aux assassinats perpétrés par les groupes terroristes ou lors des attaques de tous ordres. Il ressort également que le terrorisme est un facteur accélérateur de la paupérisation des populations.
Ce rapport note que « la sécurité de l’être humain n’est pas une question d’armes, c’est une question de vie et de dignité » qui passe obligatoirement « par l’économie, la nourriture, la santé, l’environnement, la sécurité politique... ». « Le combat contre le terrorisme doit être aussi une guerre menée contre le dénuement, la discrimination et le désespoir », lit-on.

Pour cela, il y a des suggestions à l’endroit des acteurs. Au gouvernement et à ses partenaires, le rapport suggère d’œuvrer pour une « gouvernance vertueuse, porteuse de prospérité pour tous et surtout pour les populations défavorisées ». Ils doivent, au niveau structurel, accroître les investissements dans les secteurs sociaux, notamment la santé, l’éducation, les infrastructures routières dans toutes les régions des pays concernés ; multiplier des programmes locaux de développement pour la fixation des jeunes dans leurs terroirs en leur offrant des opportunités d’emplois.

Au niveau opérationnel, ils doivent doter les forces de défense et de sécurité de moyens adéquats notamment humains, technologiques et logistiques ; renforcer le secteur du renseignement, apporter l’assistance humanitaire et psycho-sociale conséquente aux populations déplacées.
Aux populations, il s’agit de renforcer la vigilance et d’adopter une culture d’alerte en intégrant les questions sécuritaires dans les comportements quotidiens surtout lors des grands rassemblements, dans les lieux de culte, les marchés, les hôtels, les restaurants-bars ; éviter la stigmatisation et les amalgames entre certains groupes ethniques et les groupes terroristes, etc.

Face aux messages de haine et extrémistes prêchés par les terroristes, le rapport préconise que les acteurs de la société civile opposent des messages de paix et de cohésion en rappelant le « vivre-ensemble » séculaire qui caractérise leurs pays.

Aux plans sous-régional et international, il s’agit d’œuvrer pour le renforcement de la collaboration entre les différentes forces de défense et de sécurité des États du Sahel. Le WANEP reste convaincu que « la création de sociétés ouvertes, équitables, inclusives et pluralistes, fondées sur le plein respect des droits de l’homme et des opportunités économiques pour tous, représente l’alternative la plus tangible et la plus significative à l’extrémisme violent ».

Dimitri Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2018 à 23:47, par Jerkilo En réponse à : Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

    "Au niveau opérationnel, ils doivent doter les forces de défense et de sécurité de moyens adéquats notamment humains, technologiques et logistiques".
    Paix aux âmes des soldats tombés au combat pour la défense de la patrie.
    On a l’impression que nos gouvernants et chefs militaires manquent de vision stratégique et tactiques proactives. Dans une situation de guerre non classique, il ne faut pas continuer à vouloir se comporter de manière classique dans les méthodes et tactiques de prévention, de réaction et de riposte. On ne combat pas des terroristes motorisés utilisant leur connaissance du terrain avec des convois de véhicules bourrés de soldats, chairs à canon des mines posées sur des routes cahoteuses. Pourquoi ne pas utiliser des véhicules blindés et des convois motorisés avec des éclaireurs détecteurs de mines.
    En plus de l’équipement adéquat de nos FDS et des moyens financiers à la hauteur de la situation, il faut une vision à long terme et un sursaut national. Les soutiens financiers à nos FDS sont bons, mais "c’est pas arrivé".

    • Le 28 septembre 2018 à 08:21, par lewang En réponse à : Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

      Je suis d’avis avec vous ! lors d’une formation à Acrra au centre Koffi Anan j’ai soulevé la question sur la necessité d’adapter les stratégies et émthodes de formation à la nouvelle donne car celles classiques ne marchent plus face à cette guerre asymétrique. Un Général qui assurait la formation m’a répondu sèchement que les terroristes sont connus et onsaiou ils sont ; Il suffit d’aller les chercher ; et donc la méthode classique que eux enseigenent marchent.. Je vous dis que j’ai pas pu rébondir car j’ai senti que le formateur tenait à sa position "dépassée" ou pensait que je remettais en cause ce qu’il nous donnait..... Pour vous dire que l’adapation n’est pas pour toute de suite car les forameturs meme ne sont pas convaincu d’abord
      Revenant au cas de la dernière explosion avec 8 tués je condamne la hierarchie. Moi je ne suis pas militaire mais je pense que dans cet environnement avec ce qu’on a vecu il n’est pas intélligent de bourrer le vehicule de tetes avec des soldats. Meme si vous n’avez pas de blindé, un autre vehicule éclaireur avec seulemnt le chauffeur et peut etre un acompagnant, meme si vous allez le bourrer avec des cailloux pour avoir le poids qui nécessite une explosion en cas de mine, devait etre en tete et les autres suivent. ça aidera à éviter de décimer toute la troupes je pense.

  • Le 28 septembre 2018 à 18:57, par KONE En réponse à : Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

    IL faut parvenir rapidement a la réconciliation des burkinabés car nous pensons que les causes profondes de ses massacres humains ne vienne de nulle part que de la désunion entre les burkinabè
    Il convient rapidement de faire un gouvernement d’union nationale basée sur les compétences de tous les partis politiques composées des technocrates des personnes les plus expérimentées dans leurs domaines et qui ont reçu une meilleure formation de base qui ont déjà montrées leur preuve dans leurs domaines. il faut arrêter le raisonnement par parti politique mais voire l’intérêts du peuple Burkinabè qui peut venir que sur la base d’une sélection sans prise en compte des appartenances aux partis politique mais sur la compétence. il faut tendre la main a tous les partis de l’opposition et insérer dans le gouvernement d’union nationale les hommes et les femmes qui étaient plus compétentes et plus dynamiques dans ces partis qui ont montrer leurs preuves
    L’heure est grave et les fils et filles du Burkina Faso doivent impérativement parlé le même langage plutôt que d’être divisé en oubliant les défis qui se posent au peuple Burkinabè qui n’a pas besoin de toute cette division mais qui demande l’employabilité des jeunes la réduction de la p)pauvreté la création de beaucoup plus d’opportunités d’emplois rémunérateurs et décents pour tous les jeunes et les femmes , le respect des principes et droits fondamentaux au travail pour tous sans distinction de race ni d’ethnie encore moins d’appartenance a tel ou tel parti politique le respect des procédure d’appel d’offre pour les attribution de marché la justice sociale et la couverture maladie universelle le dialogue social et la concertation permanente avec toutes les parties prenantes au développement gouvernement employeurs employés société civile agriculteurs commerçants artisans il faut tendre la main et s’asseoir sur la même table que les opposants le CDP UPC ET AUTRES pour avoir un consensus dans un gouvernement d’union nationale il faut enterrer la hache de guerre car cela n’arrange personne mais ne fait que envenimer la situation sécuritaire . il faut écourter ce jugement du putsch manqué car il nous créer plus de problème que de justice pardonnons les uns des autres et mettre les plus professionnels sur le dossier de la sécurité afin de trouver des solutions idoines dans les meilleurs délais
    Car sans la paix aucun développement n’est possibles au Burkina alors quel que soit le prix a payer il ne faut pas avoir honte de réunir ou d’unir les fils et fils du Burkina Faso autours des projets de développement et de réduire l’insécurité et la menace terroriste qui prend de l’ampleur au pays
    Il faut même faire revenir Blaise Compaoré comme conseiller résidant a zignaré il faut mettre une éponge sur ces jugement après avoir connu la vérité et orienté tous les fils et filles du pays vers le développement économique et social de façon inclusive veiller a la viabilité au respect de l’éthique et de la déontologie dans toutes les institutions républicaines exiger l’obligation de résultats et de compte rendus partout dans les entreprises nationales et semi nationale valoriser les compétence refuser la corruption et l’impunité sanctionner les crimes économiques
    Les erreurs de licenciements des militaires que ce soit du RSP et pour autres motifs il faudra revoir la possibilité de réintégration au cas par cas suivant les dossiers
    Au lieu de s’attaquer aux cause profonde d’un déchirement d’une division des fils et filles du pays qui se prennent en ennemis et non adversaire politique on veut s’attaquer aux conséquences qui sont les effets directs de l’incapacité des gouvernants a fédérer a unir autour des défis communs tous les burkinabés en évitant la haine la chasse aux hommes en réintégrant les RSP qui ont été licencié en faisant la paix avec tous gens des anciens régimes rn unifiant les forces armée nationale . Pourquoi le Mali le Togo la cote d’ivoire le Benin et le Niger n’ont pas cette pression terrorisme comme chez nous . il faut faire un examen précieux de la situation sécuritaire pendant l’erre Blaise Compaoré et après l’erre blaise Compaoré et savoir qu’est ce qui nous donnait la paix en ce moment quels étaient les acteurs de cette paix comment ils agissaient et maintenant comment cela passe t- il afin de tirer profit et des enseignement du passé en libérant les experts dans ce domaine
    les jeunes qui incitent a la guerre a la violence n’ont pas de famille et ne sont pas suffisamment responsables il ne faut pas accepter les conseils des va en guerre car ils ne connaissent pas les conséquences d’une qui peut commencer maintenant mais on ignore de vengeance en vengeance quand est ce que cela prendra fin . en tout état de cause le Burkina reste un et indivisible . c’est dieu qui nous a aider nous avons éviter en 2014 les charniers comme en cote d’ivoire en Centrafrique au Rouanda et non les jeunes qui prétendent être auteurs de ces changements dont certains incitent a la haine a la division et au mépris entre les burkinabés

  • Le 28 septembre 2018 à 19:14, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

    "Il estime que la partie nord de la plupart des États du Sahel a un développement économique et social à la traîne par rapport au reste du pays."
    Question : Etes vous sûr de cela ?
    1) Consultez les chiffres sur l’indice de pauvreté au Burkina Faso, même si pas à jour.
    2) C’est peut etre vrai pour les autres pays saheliens mais pas pour le Burkina.
    3) Est-ce que vous ne confondez pas, pour le cas du Burkina, le Nord Geographique et le Nord Administratif ? En effet, dans notre Region du Nord ( il ya 13 Regions au BFA ), la pauvreté est criard et endemique. Mais, mais ce Nord est different du Sahel (Region du Sahel). Etonnament, la Region du Sahel ( Dori, Djibo, etc ...) est mieux placé que Ouahigouya, Yako qui releve de la Region du Nord. Or le terrorrisme a commencé dans la Region du Sahel mieux placé en indice de pauvrété, mais pas dans la Region du Nord.
    4) En conclusion : le Nord Geographique du Burkina est different du Nord Administratif. Il faut en tenir compte dans vos consultations des rapports sur le Burkina. Et je me demande si tout l’international n’est pas dans cette confusion.
    5) De plus, vous faites une grande confusion en matière de ce que j’appelle "l’algèbre des causes" : la pauvreté n’est qu’un pretexte.
    6) Merci pour votre avertissement : "gouvernance hypothequée ?"

    A bas Dieu et Vive Sigmund Freud le nouveau Portier du Paradis !

  • Le 30 septembre 2018 à 21:20, par Cheikh En réponse à : Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée », selon un rapport du WANEP

    Il faut surtout arrêter d’envoyer les tout-jeunes à l’abattoir, en :
    - Utilisant des détecteurs de mines, voire des drônes qui existent partout aujourd’hui
    - Faisant en sorte que ceux-même qui programment ces sorties, soient au-devant des équipes sur les terrains, afin qu’on soit sûr, que ce ne sont pas eux-mêmes qui occasionnent les fuites d’information.

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