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Mouvement Sankariste : "Norbert Tiendrébéogo est le géniteur du JSU" dixit Eric Koné

Publié le jeudi 21 juillet 2005 à 10h02min

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Suite à l’écrit de M. Théophile Ouédraogo paru dans le journal Sidwaya n°5329 du 27 juin 2005, le Sieur Koné Eric Arnaud, militant du Front des forces socialistes (FFS) nous a fait parvenir un droit de réponse. Dans cet écrit, M. Koné donne sa vérité par rapport à la Jeunesse sankariste unie évoquée par M. Théophile Ouédraogo précédemment.

J’aurai voulu ne pas y accorder la moindre importance, considéré que la tâche à abattre pour le militant sankariste que je suis et resterai, est telle que je ne pourrai m’arrêter aux aboiements du résidu agonisant d’infiltrés du pouvoir Compaoré dans le mouvement radieux du Sankarisme rayonnant. Cependant, je n’ai pas pu ! Je me résolus à apporter un éclairage, disons un témoignage à ce sympathisant Sankariste qui, ignorait dix-huit ans après le forfait du 15 octobre 1987, que de tous les courants politiques au Burkina Faso, seul le courant Sankariste a besoin de l’énergie de tous ses fils, s’enorgueillît et se complaît dans la perfidie et les attaques contre de valeureux militants sankaristes. Serait-il un véritable sympathisant ou plutôt un des derniers clones de Judas chargé de décapiter le sankarisme renaissant ?

Aux lecteurs de se faire une option !

Pour sûr en tous cas, le mouvement sankariste estime qu’au stade actuel de la lutte pour plus de justice et de mieux-être de nos braves populations, il n’a point besoin de sympathisants mais plutôt de militants engagés car lui seul a le flanc qui saigne d’impunité depuis ce jeudi funeste d’octobre 1987 et a pris conscience des dangers et enjeux de la lutte pour débarrasser notre Cher Faso du vieux sorcier "Niwenga", qui l’endeuille en assassinant ses dignes fils (Thomas Sankara, Dabo B., Norbert Zongo..).

Je m’appelle Koné Eric. Je suis militant du parti du Front des forces sociales (FFS). Au nom de la solidarité et de l’unité sankariste, j’ai pu être témoin et acteur de certains événements évoqués. Je ne peux tolérer les contre-vérités manifestes, les insinuations tendancieuses et malveillantes qui parsèment l’écrit du Sieur Ouédraogo Théophile paru dans les journaux Sidwaya n°5329 du 27 juin 2005 et L’Observateur du 29 juin 2005.

I- De la naissance de la Jeunesse Sankariste Unie (JSU)

L’idée d’un mouvement fort et uni de la Jeunesse Sankariste bien que évoquée dans les états-majors des partis sankaristes n’avait pas connu une volonté de réalisation effective. Certains fossoyeurs du Sankarisme pour éviter l’Union des jeunesses, ont poussé le cynisme jusqu’à proposer que les travaux d’assainissement du cimetière des martyrs auparavant effectués communément par l’ensemble de la Jeunesse Sankariste sans autres formes de distinction, ne le soient désormais qu’à tour de rôle par la jeunesse des partis.

C’est dans un tel contexte de division de la Jeunesse Sankariste, force vive du mouvement que se sont tenues les assises du tribunal militaire sur la tentative de coup d’Etat.

Le 6 avril 2004, au sortir de la justice militaire, le camarade Traoré Ladji rassembla quelques camarades que sont Y. Baba, Baboué et moi-même et nous tint ce langage : "Comme Me Sankara organise la défense du camarade Norbert Tiendrébéogo au plan judiciaire, c’est à la jeunesse que nous sommes d’assurer la défense politique de notre pauvre camarade inculpé".

Sur ces entrefaits des propositions d’actions d’encouragement en direction des inculpés durant tout le procès ont été adoptées.

Pendant tous les jours en effet qu’a duré le procès, des jeunes sankaristes sans distinction de partis, de sigles, postés au croisement de l’avenue de la Nation et de l’avenue de Lyon, allaient concrétiser l’unité tant recherchée des Sankaristes, à travers leur soutien militant au camarade ainsi qu’aux autres inculpés. Très vite, les inculpés allaient dès leur départ de la justice militaire, se poster pour être à mesure de répondre aux salutations révolutionnaires et autres slogans de ce groupe de jeunes.

C’est ainsi qu’ont été entreprises et mises en œuvre les premières actions de la JSU, avec le succès que l’on sait.

Le camarade Norbert Tiendrébéogo du reste, à sa sortie de prison, n’a pas manqué de témoigner toute sa reconnaissance et ses encouragements à cette jeunesse.

Vous voyez que contrairement à vos affirmations malhonnêtes, le véritable géniteur de la JSU est certainement mon président Norbert Tiendrébéogo et non Bénéwendé Sankara. C’est pour cela que nous du FFS avons adhéré et sommes membres de la JSU.

Le pauvre Bénéwendé Sankara dont les seuls torts en définitive sont d’avoir été un CDR d’université sous la période révolutionnaire (Sankariste ?) et d’avoir manifesté son idéal de justice à l’égard de son camarade Sankariste, tout comme il l’avait déjà fait avec Nongma Ernest Ouédraogo lors de son procès inique.

II- De l’assemblée générale à la Maison du peuple

C’est à ce niveau que le sieur Ouédraogo étale toute sa niaiserie. En tant que sympathisant vous ignoriez tout de la manière dont la JSU a été portée sur les fonts baptismaux. Sachez que la naissance de cette association a fait l’objet d’une large diffusion. Nous pouvons affirmer sans ambages que tous les partis et associations Sankaristes, même ceux qui ont déjà clamé haut et fort leur soutien à une hypothétique candidature dit centriste et tous les médias (télévisions et journaux compris), ont reçu les invitations pour participer à l’assemblée générale de la JSU. Cela ne souffre pas de discussion. Au surplus, les partis politiques ont été invités à désigner deux (02) de leurs représentants pour être du comité de réflexion du mouvement. On peut certes pérorer sur la forme (absence de signature, numéro de téléphones pléthoriques...) mais on ne peut raisonnablement affirmer qu’il n’y a pas eu très tôt une très large information. Si malgré votre information vous n’y avez pas participé, c’est de votre droit et conforme à votre rapport avec le mouvement Sankariste.

Quant au nombre des participants à la Maison du peuple que votre manque de culture et d’informations vous font chiffrer à une centaine, sachez d’abord que Jésus de Nazareth à cause de Judas de votre espèce n’avait pas autant de fidèles au début de son apostolat, ensuite que votre expression du nombre ressemble étrangement aux propos du président Jean-Baptiste Ouédraogo quant au nombre des jeunes marcheurs du 20 mai 1983 qui réclamaient la libération du président Thomas Sankara. Je ne vous ferai pas l’injure d’estimer que vous visez le même objectif anti-sankariste que lui à travers votre écrit, car lui a mis aux arrêts le président Thomas Sankara et vous, vous écriviez des grossièretés contre le camarade Bénéwendé Sankara.

III- De la marche de la Fédération JSU de Bogodogo

Restitutions les choses telles qu’elles se sont passées : La Fédération de la JSU de Bogodogo, après une analyse réfléchie de la situation politique nationale, a estimé nécessaire d’apporter son soutien militant à la démission du camarade Bénéwendé Sankara de l’Assemblée nationale. Elle s’organise de manière autonome et entreprend une marche de soutien à l’exemplarité Sankariste de l’acte de démission du camarade le 18 juin 2005.

Là encore on ne peut vous comprendre monsieur Ouédraogo. En votre qualité de sympathisant, vous n’étiez pas de la marche et n’avez pas apporté votre soutien au camarde Sankara. C’est votre droit de ne pas être d’accord ni avec la démission de l’Assemblée nationale du camarade Sankara ni avec le soutien à lui apporté par la jeunesse de Bogodogo. Ce n’est pas grave car des militants Sankaristes auto proclamés comme mon oncle Gingani n’ont jamais accompli cet acte de soutien ni pour le président Thomas Sankara ni pour un quelconque Sankariste. Au demeurant, vous reconnaissez le travail complaisant de la télévision dite nationale, qui a diffusé à dessein ce qu’elle voulait faire croire.

Ce qui est par contre très grave, c’est que ce parti pris manifeste d’une institution de l’Etat dans un Etat dit de droit, loin de vous choquer et susciter en vous une réaction citoyenne et militante, vous amène seulement à vous installer confortablement avec vos comparses, pour agresser ceux qui agissent et qui incarnent l’espoir du mouvement Sankariste (JSU, Me Bénéwendé Sankara). Ce type de comportement de certains dits Sankaristes, fait d’apathie et d’inertie à l’égard des actions contraires à la démocratie du pouvoir et d’agressivité bestiale à l’encontre des Sankaristes, est certainement de ceux qui, en plein jour, ont coûté la vie au président Thomas Sankara. La jeunesse Sankariste a enfin tout compris. C’est pourquoi, elle estime que votre comportement indigne est assimilable à la lâcheté ou à une complicité tout au moins passive. Plus que tout autre comportement, c’est cette complicité ou lâcheté qui l’ont couvert de honte et de boue à la face du monde et l’ont amené à crier son indignation sous la forme d’un serment : "plus jamais nous n’assisterons en sympathisants, en spectateurs, à l’agression a fortiori à l’assassinat d’un camarade Sankariste". C’est ce qu’ils ont fait lors de l’arrestation du camarade Norbert Tiendrébéogo, c’est aussi ce qu’ils ont fait le 18 juin 2005 en soutien au camarade Bénéwendé Sankara.

Quant à la présence de "gamins" d’à peine 15 ans, comprenez que c’est signe de confiance en la jeunesse, de réconfort et d’espoir en la victoire très prochaine du mouvement Sankariste. Ces "gamins" dont la forte présence sur le terrain de la lutte tranche avec les éternelles absences des sympathisants Sankaristes, forment l’unité d’élite du Sankarisme renaissant.

Ce qu’il faut retenir

1- La JSU est le creuset de la jeunesse Sankariste née de la frustration et de l’indignation consécutive à la passivité de prétendus Sankaristes lors des crimes abominables du 15 octobre 1987.

2- Ces jeunes ont pris l’engagement de soutenir tout Sankariste en butte à une quelconque agression d’où qu’elle vienne et de ne plus tendre l’autre joue pour recevoir des coups.

3- Ils ont accompagné le camarade Sankara Bénéwendé dans son soutien multiforme à Norbert Tiendrébéogo. A l’issue de la victoire arrachée au procès, cette jeunesse a décidé de se formaliser.

Monsieur Ouédraogo, avez-vous déjà posé un acte Sankariste de l’ampleur des activités de la JSU ? Sinon, la JSU vous invite à rejoindre ses rangs pour les actions futures. Ce n’est, en effet, qu’en nous débarrassant de nos hésitations, de nos peurs paralysantes de sympathisants, que le 13 novembre 2005 nous vengera définitivement du 15 octobre 1987 et du 13 novembre 1998. Et ce jour assurément, le Président Thomas Sankara sera fier de nous.

Eric KONE,
militant FFS de Bogodogo
et marcheur de la JSU de Bogodogo le 18 juin

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