LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Transformation du coton : chasse au yougou-yougou et textile chinois

Publié le mercredi 20 juillet 2005 à 07h18min

PARTAGER :                          

Une rencontre de concertation des acteurs impliqués dans le secteur habillement et textile artisanal burkinabè s’est tenue du 15 au 16 juillet 2005 à l’Hôtel Somkièta (ex-RAN Hôtel). Organisée par le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE) et sous l’égide du ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, cette rencontre avait pour objectif de réfléchir sur une transformation à la base de notre coton.

L’or blanc nourrit 10 millions de personnes en Afrique. Dans notre pays, il est la première ressource d’exportation. Avec une production de 626 000 tonnes cette année, le Burkina Faso occupe désormais la place de premier producteur de coton en Afrique de l’Ouest.

Cette performance ne doit cependant pas nous faire perdre de vue les multiples difficultés que connaît cette filière, dont les plus saillantes sont : une production confrontée aux affres d’une concurrence inéquitable pour ne pas dire déloyale ; une production industrielle assurée par une seule société de filature dont 98% de la production va à l’exportation ; une production artisanale fortement disséminée à travers le territoire et assurée par des unités individuelles informellement organisées ; en général, dans les domaines du tissage, de la teinture, de la couture, de la confection.

Comme on le remarque, une infime partie du coton est utilisée par ces corps de métier et l’énorme quantité est exportée. Même si aujourd’hui les Etat-Unis envisagent de mettre un terme aux subventions de leurs agriculteurs, il est naturellement impératif de voir comment transformer ce coton.

Le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE) a décidé de soutenir les acteurs impliqués dans le textile et l’habillement pour trouver des solutions face à ce manque à gagner, dû à l’exportation du coton brut. Le rôle du CDE consistera en diverses actions de conseil, d’enseignement de méthodes, de formations spécifiques et adaptées, bref, une vision stratégique, celle de l’ancrage et du développement d’une réalité entrepreneuriale, commerciale et managériale de l’artisanat textile au Burkina.

Pour le directeur du CDE, M. Hamed Sow, les solutions peuvent passer par la filature du coton sur place, « même si nous entrons en concurrence avec la Chine », la confection des pagnes, l’utilisation accrue des produits du coton dans l’artisanat et la couture. Afin d’interpeller encore plus les décideurs, il a lancé un appel pour contrer le phénomène de la friperie qui « tue le textile » et a suggéré l’idée qui consiste à solliciter un sommet spécial de l’UEMOA pour parler de la transformation du coton. Cette rencontre de concertation était donc la bienvenue.

Le ministre Benoit Ouatara le fera remarquer, dans son discours, pendant la cérémonie d’ouverture : « La rencontre du secteur privé du textile qui s’ouvre ce matin sur l’opportune initiative du Centre pour le développement de l’entreprise (CDE), bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest, comble une attente, ouvre un espoir et épouse ainsi une vision d’avenir ! »

Dans la matinée du premier jour, d’intéressants thèmes techniques ont été abordés : la stratégie et les activités du CDE dans le domaine du textile, la problématique de la formation et des services pour le secteur textile dans la zone UEMOA, le concept Clustering-réseau d’entreprise et exemples choisis.

Dans la soirée du même jour, il s’est tenu un atelier de travail et de brainstorming relatif à la démarche « Cluster et réseau ». Il s’agissait de l’identification des priorités et traitement des besoins en assistance et de l’établissement du programme d’activité. Le lendemain, avant la cérémonie de clôture, un 2e atelier de travail pour les entreprises du secteur textile et habillement, animé par des consultants, a été organisé.

Issa K. Barry
L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)