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"Risque et prudence des Moosé du Burkina Faso"

Publié le mercredi 5 septembre 2018 à 22h01min

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Les Moosé du Burkina Faso n’ignorent ni le risque, ni la prudence. On reconnaît les traces de leur prudence dans leur sagesse orale, essentiellement bâtie sur les proverbes, et dans leur sagesse pratique dont la diplomatie constitue l’une des figures majeures.

Quant au risque, ils sont identifiés et s’identifient eux-mêmes comme un peuple audacieux, en raison de leurs conquêtes passées, leur goût du travail et de l’aventure, et à cause des divers maîtres du risque de leur société.
Mais quand on les interroge sur leur préférence pour l’une ou l’autre réalité, ils n’hésitent pas à se prononcer pour la prudence, opinion que partagent aussi les peuples qui les côtoient. Les raisons de cette préférence relèvent surtout de leur conception de l’univers, leur sens de l’autorité et la peur qu’inspire la pléthore des interdits.

Cela aura pour conséquence de faire du Moogo un monde de l’évitement, de la répétition et de la nécessité, même s’il reste un monde gai et optimiste.
La pénétration de l’islam, de l’Occident et du christianisme est à l’origine d’un nouveau monde où de nouveaux héros prennent progressivement la place des anciens.

Pour le moment, la masse des Moosé oppose prudence et méfiance à cette rationalité nouvelle. Il n’empêche que la minorité qui opte d’imiter les nouveaux Pères grandit d’année en année, au point qu’on puisse dire que, dans un proche avenir, la valeur de risque l’emportera sur celle de prudence.

A très long terme cependant, il s’ensuivra une crise culturelle dont l’issue sera vraisemblablement la manifestation d’une nouvelle prudence.

ISBN : 978-2-343-06829-9
44 €

L’auteur

François-Xavier DAMIBA est un prêtre diocésain, né à Koupéla au Burkina Faso. Après des études de théologie à l’Institut Catholique de Paris, puis d’anthropologie et de philosophie à Paris-Sorbonne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Dieu n’est pas sérieux (L’Harmattan, Paris,

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2018 à 12:07, par Agir En réponse à : "Risque et prudence des Moosé du Burkina Faso"

    pourtant une minorité de Burkinabé semble avoir préféré le risque(en fait c’était une certitude) de la guerre, le chaos et la déchéance en complotant contre la nation le 30/10/14. ils disaient qu’ils préféraient manger des cailloux et de l’herbe que de voir le peuple consulté sur une question d’intérêt national. pendant ce temps Blaise disait à hollande : je n’aimerais pas être entrain de parcourir le monde pendant que mon pays brûle, sachant ce qui se préparait contre le Burkina

    • Le 6 septembre 2018 à 23:27, par LAGUI ADAMA En réponse à : "Risque et prudence des Moosé du Burkina Faso"

      @Agir Tout ce que vous avez dit est vrai Au nom de son Excellence Blaise Compaoré Allah vous bénira et vous protégera dans tous les aspects de votre vie Qu’Allah bénisse et protège son Excellence Blaise Compaoré et sa noble famille

  • Le 7 septembre 2018 à 13:15, par Kôrô Yamyélé En réponse à : "Risque et prudence des Moosé du Burkina Faso"

    - Ça peut aussi être de la filouterie comme savent bien le faire les moosé face au risque. Ou bien ?

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 7 septembre 2018 à 15:38, par the upright En réponse à : "Risque et prudence des Moosé du Burkina Faso"

    Pensons suivant l’écrit de l’auteur : je dirai que l’écrit émanant d’un Prêtre mérite on l’on y accorde de l’importance. N’est-ce pas vrai que nous préférons les croyances Islamiques, Catholiques et autres qu’aux nôtres ? Parce ce que notre cerveau a été blanchi.
    Quid de la Prudence et du Risque ?
    Parlant des proverbes dont font usage les Mossé, "Rabemn met zaaka". Vrai ou faux ?
    Le contraire de ceci aussi est sans doute vrai, car sans prudence, pas de sûreté.
    La prudence des anciens leur commandait d’accepter l’étranger sans se donner à lui. Mais aujourd’hui, hélas...! Avec un de "Mil", c’est dans le sac.

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