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Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

Publié le mardi 4 septembre 2018 à 22h45min

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Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

L’interrogatoire des accusés du coup d’État manqué de 2015 s’est poursuivi ce mardi 4 septembre 2018. Le lieutenant Philippe Ouattara était le premier à passer à la barre. Il a reconnu avoir accompli une mission à la Place de la nation. Il a également ordonné une fois au sous-lieutenant Siebou Traoré d’effectuer une mission au même lieu. Mais pour les charges qui pèsent contre lui, il a plaidé non-coupable.

Il est poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre de treize personnes, coups et blessures volontaires sur 42 autres et incitation à commettre des actes contraires à la discipline militaire. Mais avant de narrer ses faits et gestes durant les événements, il a reconnu avoir effectivement donné des ordres. Cependant, le lieutenant a laissé entendre que cela constitue une faute ; il demande donc pardon aux chefs militaires et la clémence du tribunal. Il explique donc que le matin du 16 septembre 2015, il devait aller chercher le sac de condiments de sa famille qui avait bougé le 15 septembre pour le village.

Il s’est rendu au Conseil de l’entente autour de 15h30. C’est là que l’adjudant de compagnie lui a demandé ce qui se passait en ville, tout en l’informant qu’il semblerait qu’à Ouaga 2000, les choses bougeaient. Il tente de vérifier l’information en vain. Il se réfère donc au capitaine Zoumbri qui lui apprend que le Conseil des ministres a été interrompu et qu’il lui reviendrait après.

Le 17 septembre à 10h, le capitaine Zoumbri lui a demandé de se rendre à la Place de la nation pour vérifier s’il y avait des manifestants. Il s’y est rendu et n’a vu personne, juste un pneu en feu qu’il a fait éteindre. Dans la soirée, le même appel est venu pour la même mission. Il a confié cette mission au sous-lieutenant Siebou Traoré.

Le 18 septembre, il voit le colonel Bamba à la télévision. Il était dépassé, découragé de ce qui se passait. Il ne s’attendait pas à cette situation. Le parquet a tenu à le féliciter pour la clarté de son récit. Néanmoins, le parquet est convaincu que sa mission à la Place de la nation était pour un maintien de l’ordre.
Il en veut pour preuve une observation qu’avait faite son avocat lors de l’interrogatoire au fond. Il avait laissé entendre que « le rôle de son client était de maintenir le désordre créé par le coup d’Etat et non pour maintenir l’ordre. Il a été utilisé pour consolider le coup d’Etat à son corps défendant ».

Le parquet estime que c’est un aveu de sa participation au putsch. Cela a irrité Me Sombié. Il a invité le président du tribunal à demander au parquet de ne pas utiliser ses paroles contre son client, sans quoi, il quitterait salle. Il estime que ses paroles ont été dites dans un autre contexte, celui d’éviter que son client soit déposé à la maison d’arrêt.

La partie civile, en l’occurrence Me Séraphin Somé, a jugé que son confrère était sous le coup de la colère. Aussitôt dit, Me Sombié a répliqué en disant qu’il n’était pas en colère ; en plus, il ne veut même pas que Me Somé prononce son nom. À la fin de l’interrogatoire, Me Sombié est revenu à la charge en disant que son client n’a pas participé au coup d’Etat. Il n’a pas non plus été complice et n’a retourné son arme contre personne, n’a frappé personne. Il n’a fait qu’exécuter des ordres. Il mérite donc la clémence du tribunal.

Le lieutenant Ouattara a ainsi passé le témoin au lieutenant Relwendé Compaoré.

Dimitri Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 septembre 2018 à 19:13, par Mobutu En réponse à : Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

    bravo à ceux qui reconnaisse leurs erreurs et demandent pardon.quand à ceux dont l’ arrogance pue comme le derrière de Bouky l’ hyène, que de lourdes sanctions leur soient appliquées

  • Le 4 septembre 2018 à 22:42, par oscar En réponse à : Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

    "le rôle de son client était de maintenir le désordre créé par le coup d’État et non pour maintenir l’ordre. Il a été utilisé pour consolider le coup d’Etat à son corps défendant ».
    Me, en français facile, qu’avez-vous voulu dire à travers cette phrase ??
    Revenons aux fondamentaux. Disons que nous sommes déçus par ce procès. Non pas dans sa forme ni dans le fond mais il nous révèle la nouvelle vrai version du nouveau burkinabè. Vous avez souvenance, jusqu’à présent tout le monde plaide non coupable. Le pire, les éléments de ce corps d’élite se sont abonnés aux mensonges pour esquiver les éventuelles condamnations. Où est passé notre intégrité, notre courage, notre"nous préférons la mort à l’humiliation".
    J’attends les gros poissons, s’ils refusent de s’assumer, alors il faudra sérieusement se méfier du burkinabè !

  • Le 5 septembre 2018 à 07:33, par Warba En réponse à : Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

    Ce proces n’a toujours pas fourni de preuves qui relie un accuse a un deces ou a des blessures ou violences.Apparemmen il n’ya pas d’analyses balistiques sur les balles extraites des morts qui relie la balle a une arme et l’arme au militaire qui tenait l’arme ce jour.C’est un grand n’importe quoi fait a charge avec passion sans preuve materielle si fait qu’on debouchera sur des appels en serie.On ne peut plus condamner en masse sur base de presomption comme en 2011.Il fallait extraire les balles et rechercher les armes qui les ont tirees pour que ca soit une preuve irrefutable de culpabilite comme cela se fait dans les pays civilises de droit.Actuellement on ne sait pas ou on va avec ce proces qui aurait du demarrer avec les principaux accuses que sont diendere et bassole pour finir en confirmation avec les sous fifres.meme l’accusation de complicite ne reposera sur rien.

  • Le 5 septembre 2018 à 08:02, par War En réponse à : Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

    Le scenario semble clair.un officier general veut le pouvoir mais il n’a pas le soutien du rsp sans lequel il lui seta difficile de tenir.Individuellement contactes,les officiers du rsp refusent de s’associer a cette entreprise.La boite noire de l’ancien regime refuse de s’impliquer.Alors notre officier general s’appuie sur ses parents gour de region occupant des fonctions de sous off sup au rsp pour operer une action commando contre les responsables de la transition.comme en 1987 le plan de base est d’eliminer le pf et le pm pour constater le vide au sommet de l’etat et progressivement offrir le pouvoir d’une nouvelle transition a notre type tapis dans l’ombre assure du soutien de la rci etant entendu que la boite noire ne veut pas le poste de pf vu son passe recent.Heureusement apres l’arrestation du pf et pm notre boite noire ayant percu la manoeuvre s’est interposee pour arreter le processus de la forfaiture mais a son tour voulait faire passer les exigences du rsp avant de remettre l’affaire.un bras de fer naquit avec les partisans de la remise inconditionnelle du pouvoir malgre le soutien des grands leaders d’opinion du pays.il a ete par la suite depasse par les evenements et oblige de se refugier dans une ambassade.suite de l’histoire.....

  • Le 5 septembre 2018 à 16:33, par Tchiparpanga En réponse à : Procès du coup d’Etat : le lieutenant Philippe Ouattara demande la clémence du tribunal

    Ne vous pressez pas petit a petit la vérité va surgir, ça commence par les exécutants après les donneurs d’ordres viendra ensuite les commanditaires, pressez pas ça va se savoir

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