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Procès du coup d’État : Siebou Traoré, le sous-lieutenant qui a intégré le RSP deux jours avant les événements

Publié le lundi 3 septembre 2018 à 21h39min

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Procès du coup d’État : Siebou Traoré, le sous-lieutenant qui a intégré le RSP deux jours avant les événements

Poursuivi pour attentat à la sûreté de l’État, de meurtres de treize personnes et de coups et blessures volontaires sur 42 autres, le natif du Kénédougou, Siebou Traoré, s’est défendu ce lundi 3 septembre 2018. Il a rejeté les accusations portées à son encontre par le tribunal et dit n’avoir exécuté que des ordres militaires.

Le sous-lieutenant Siebou Traoré a pris service au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 14 septembre 2015. C’est deux jours avant les événements. Avant de répondre aux charges qui pèsent sur lui, il a tenu à demander pardon au tribunal. Pour lui, il n’a fait qu’exécuter des ordres militaires. Si cela constitue de faits d’attentat à la sûreté de l’État, il demande sincèrement pardon, car il ne le savait pas.

Le président du tribunal, le juge Seydou Ouédraogo, a tenu tout de même à connaître son calendrier durant les événements. C’est là qu’il explique que le 16 septembre 2015, il est allé faire du sport au camp. Il a ensuite assisté le sous-lieutenant Yaro qui donnait un cours d’instruction au combat.

Vers 12h30, le lieutenant Gorgo leur a demandé de se mettre en tenue de combat. Il a dû repartir à la maison pour chercher sa tenue. À son retour, vers 13h, le général Diendéré était là. Après le départ du général, n’ayant pas participé à la réunion, il a entendu que le président du Faso, Michel Kafando, avait été arrêté par les éléments du RSP.

Le 17 septembre, il est affecté au Conseil de l’entente. Là-bas, le lieutenant Philippe Ouattara lui ordonne de prendre un groupe de combat pour aller à la Place de la nation afin d’éviter tout rassemblement.

Il précise qu’il ne connaissait pas la ville de Ouagadougou. Il a exécuté cette mission, qui commandait des patrouilles pour des reconnaissances. Au cours d’une de ces patrouilles, au niveau de Sankariaré, deux de ses éléments ont tiré en l’air. Ils ont justifié que des civils voulaient s’en prendre à eux. Il les a réprimandés, car il n’a pas donné cet ordre.

Le parquet explique que le jeune lieutenant savait, depuis le 16 septembre 2015, que les autorités de la Transition avaient été enlevées. Aussi, le 17 septembre 2015, l’accusé a su que le général Diendéré s’est proclamé président, donc il y a coup d’État. Néanmoins, poursuit le parquet, il a effectué des missions qui contribuaient à assoir le coup d’État. Il a donc exécuté des ordres qui étaient manifestement illégaux.

Son avocat, Me Mamadou Sombié, ne pense la même chose. Pour lui, son client s’est juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il en veut pour preuve son arrivé au corps 48 heures seulement avant les événements. Il était élève-officier d’active. Il n’avait pas encore été nommé.

La partie civile pense le contraire. Pour elle, par l’entremise de Me Séraphin Somé, le tribunal a affaire à un intellectuel. Il peut réfléchir pour savoir que l’ordre à lui donné était manifestement illégal. La preuve est que l’accusé avait laissé entendre que si on lui avait dit d’aller tuer une personne qui n’avait rien fait, il n’aurait pas exécuté l’ordre. La partie civile est donc convaincue que l’accusé a porté assistance aux auteurs du coup d’État.

Son avocat, en dépit des développements du parquet et de la partie civile, garde espoir. Pour lui, il est sûr que son client sera acquitté. L’accusé, avant de passer le témoin au soldat de 1re classe Adama Kaboré, a sollicité la clémence du tribunal.

Dimitri Ouédraogo
Lefaso.net

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