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Bongo-Gbagbo : Est-ce que affaire-là c’est fini ?

Publié le lundi 18 juillet 2005 à 07h30min

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A Syrte, en Libye, où vient de se tenir le Sommet des chefs de l’Union africaine, les présidents Bongo du Gabon et Gbagbo de Côte d’Ivoire se sont, dit-on, officiellement réconciliés, après un coup de froid qui s’était installé entre les deux hommes, suite à ce que Libreville considérait comme des écarts de langage du chef de l’Etat ivoirien vis-à-vis de Bongo Ondimba, le plus ancien des chefs d’Etat du continent.

Les retrouvailles auraient été rendues faciles par la désignation du médiateur, Sassou N’Guesso, président de la République du Congo et par ailleurs beau-père du président Bongo.

La rumeur dit que l’affaire avait embarrassé bien des partisans du président ivoirien qui, un moment, ont craint le pire pour leur champion. Sans doute est-ce pour cela que Gbagbo souhaiterait à nouveau rencontrer son ’’sauveur’’, pour savoir si la hache de guerre a totalement été enterrée...

Sassou : Tu as vu que le coup tordu que tu as joué à nos amis français continue de faire du bruit ?

Gbagbo : Ah... depuis là ? Mais je te dis qu’à l’époque j’avais les moyens nécessaires pour réunifier mon pays. Tu vois, non ?

Sassou : Une guerre, c’est pas uniquement une question de moyens, ça se prépare !

Gbagbo : J’avais tout, je te dis ! Mes soldats étaient décidés, prêts à tout.

Sassou : Tu t’y connais, toi, en stratégie militaire ?

Gbagbo : Ouais... je sais que tu es fort dans ça, mais mes chefs militaires m’avaient assuré que tout serait clean !

Sassou : Et tu y as cru ?

Gbagbo : Ah... tu sais, ils sont gradés, y en a qui ont dit qu’ils ont fait Saint-Cyr, tout ça...

Sassou : La guerre n’est pas seulement militaire ! Une campagne peut être perdue avant que le premier obus ait été tiré !

Gbagbo : Moi, je ne suis pas militaire. Mais c’est fini, on dit qu’il faut aller aux élections. Tu comprends ça ?

Sassou : Avec ce qui se passe, beaucoup pensent qu’elles risquent fort de ne pas avoir lieu !

Gbagbo : Non... pourquoi ?

Sassou : Je suis désolé de te le dire, mais il y en a qui disent que tu auras suffisamment démontré que tu préfères la rue à l’isoloir...

Gbagbo : Ah, ah, ah ! Ah bon ?

Sassou : Je serais toi, je réfléchirais cent fois avant de prendre une décision...

Gbagbo : Décision pour faire quoi ? Non... si c’est présidence-là, c’est Laurent Koudou Gbagbo seulement !

Sassou : Enfin... Je te souhaite bonne chance !

Gbagbo : Mon gars, c’est dans le sac ! Attends, tu vas voir !

Sassou : Je vois plutôt que tu te sens un peu plus soulagé après les accolades du grand frère !

Gbagbo : Mais, c’est ton gendre, non ?

Sassou : Tu n’as toujours pas compris que nous vivons sur un continent qui a ses principes et des valeurs à défendre ?

Gbagbo : Enfin... en français on dit comme ça !

Sassou : Ah, ah ! Et en africain on dit comment ?

Gbagbo : Euh... africain je ne sais pas ! Mais je pourrais te le dire en bété, en baoulé et même en dioula !

Sassou : Très bien ! En africain, celui qui naît avant toi est ton grand frère, ton père ou ton grand-père. Et tu leur dois respect et soumission...

Gbagbo : Ah... oublie affaire-là. Tu sais, chez nous, en Côte d’Ivoire, les gens aiment bien parler pour... rigoler !

Sassou : Décidément, tu auras signé un pacte avec ce mot ! Tu as vu où pouvaient conduire les rigolades ?

Gbagbo : Ah ! y a des gens qui m’ont dit « demande pardon vite, sinon »...

Sassou : Sinon quoi ?

Gbagbo : Est-ce que je sais ? On dit que Bongo-là, il est fort...

Sassou : Tu étais le dernier à ne pas le savoir ! Lorsqu’on commence à manquer du respect aux grands frères...

Gbagbo : Ah ! on dit l’homme-là, il peut faire mouiller quelqu’un !

Sassou : Que ne contera-t-on pas ? Moi, le conseil que j’ai à te donner, c’est de désarmer tes milices...

Gbagbo : Et les autres ?

Sassou : Sais-tu que tu n’as plus tellement de choix ?

Gbagbo : Les vrais Ivoiriens sont pour moi et avec moi !

Sassou : Et combien de divisions peuvent-ils former ?

Gbagbo : Toi et tes trucs militaires...

Sassou : C’est pourtant par cette voie que tu pensais pouvoir résoudre ton problème !

Gbagbo : Ça, c’est la faute des forces qui n’ont d’impartial que le qualificatif...

Sassou : Une armée vaincue cherche toujours des traîtres et toi, tu n’es pas allé loin pour trouver des boucs émissaires. Mais, ça pourrait te coûter cher !

Gbagbo : Quoi ? Tu as appris quelque chose ?

Sassou : Te concernant, non ! Mais moi, j’apprends tous les jours ; par exemple savoir où on pose le pied...

Propos médiumniquement recueillis par le Journal du Jeudi

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