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Valorisation des déchets plastiques : Sayouba Guiro en a fait son gagne-pain

Publié le vendredi 10 août 2018 à 22h25min

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Valorisation des déchets plastiques : Sayouba Guiro en a fait son gagne-pain

Des chaises, tables, bureaux, tyroliennes, pavés, etc. réalisés avec des déchets plastiques ! Oui, c’est désormais possible grâce à Sayouba Guiro, le président de l’ABMZ (Association Bayiri Malguéré Zamana), structure installée dans la commune rurale de Gourcy, dans le Zondoma, qui fait de la valorisation des déchets plastiques une réalité au Burkina Faso. Allons à sa découverte !

Engagé dans le reboisement à travers son Association Bayiri Malguéré Zamana (ABMZ) depuis les années 1995 dans la commune rurale de Gourcy, située à une quarantaine de kilomètres de Ouahigouya (chef-lieu de la province du Yatenga), Sayouba Guiro, président de ladite association, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est aujourd’hui l’un des entrepreneurs œuvrant dans la valorisation des déchets plastiques au Burkina Faso. Bénéficiant de la mise en place du Projet d’appui à la gestion des déchets municipaux dans les villes secondaires du Burkina Faso (PAGDM/VS) par le Centre écologique Albert-Schweitzer (CEAS-Burkina), Sayouba Guiro a su tirer son épingle du jeu. Selon ses dires, « lorsqu’on te lave le dos, il faut savoir te laver la face ». Aujourd’hui, entrepreneur dans la valorisation des déchets plastiques, Sayouba Guiro développe des activités génératrices de revenus à travers cette œuvre.

Objets utilitaires

Des pavés réalisés avec des sachets plastiques

De sachets plastiques en objets utilitaires, oui, c’est désormais le quotidien de Sayouba Guiro grâce à la valorisation des sachets plastiques dans laquelle il s’est engagé. Des objets sont composés de plusieurs articles : chaises, tyroliennes, tables rondes et carrées, fauteuils, bureaux, pavés, balais, poubelles, etc. Selon lui, « c’est un travail qui suit plusieurs étapes et c’est la dernière qui permet de valoriser lesdits sachets ». Car, précise-t-il, ce ne sont pas tous les sachets qui peuvent être utilisés. Il faut passer par la pré-collecte, la collecte, le tri et enfin la valorisation.

Parlant concrètement du travail, il faut par exemple sept kilogrammes de sachets pour fabriquer une chaise, à l’en croire. Évoquant la qualité des produits fabriqués, il affirme être dans une dynamique de perfectionnement, parce que, « lorsque nous prenons les produits fabriqués à notre début et ceux fabriqués aujourd’hui, il y a eu une très grande amélioration et nous cherchons toujours à mieux faire ». Même si les travaux se font traditionnellement, il faut chercher à les moderniser pour pouvoir conquérir d’autres marchés, a-t-il noté.

Stratégies de vente

Qui parle de fabrication, parle également de vente. Pour l’entrepreneur, avec l’avènement des réseaux sociaux, tout est devenu plus simple et avec quelques mégaoctets, l’on peut faire la promotion de ses produits. « C’est donc à travers ses réseaux que je fais la promotion de mes produits. Et au-delà de cela, je fais également la promotion à travers les foires, les ateliers et conférences auxquels je participe », confie Sayouba Guiro.

Difficultés rencontrées

Une vue de quelques chaises réalisées avec des sachets plastiques

« Entreprendre, c’est aussi s’attendre à rencontrer des difficultés comme d’ailleurs dans tout type d’activité… rien n’est facile dans la vie ». Telle a été la réponse de Sayouba Guiro, lorsque nous lui avons demandé les difficultés qu’il rencontre. Selon lui, jusqu’à présent, l’association honore toutes les commandes faites par les clients. Mais quand l’association obtient plusieurs commandes au même moment, elle n’arrive pas les honorer, parce que « pour fabriquer une chaise, il faut prendre une journée et cela ne permettra pas d’honorer le rendez-vous ».
Sayouba Guiro a donc des perspectives : « C’est de pouvoir moderniser le travail, c’est-à-dire, avoir du matériel moderne qui va nous permettre de produire plus en quantité et d’améliorer également la qualité des produits ».

Le métier nourrit-il son homme ?

Pour le président de l’ABMZ, la valorisation des déchets plastiques nourrit bel et bien son homme. Car, dit-il, « sur chaque chaise vendue, j’ai au minimum 1000 F CFA et en une année de travail, on a déjà fabriqué en moyenne 100 chaises, donc imagez combien, j’ai gagné ».
Le métier est rentable, parce qu’avec ce travail, l’association subvient à ses besoins et permet ainsi aux employés de gagner leur vie. « Il n’y a pas une plus grande satisfaction que de gagner sa vie à travers ce qu’on fait », se réjoui M. Guiro. Outre les produits vendus, Sayouba Guiro dit aussi profiter des formations données à d’autres personnes dans le domaine de la valorisation des déchets plastiques.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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