Troisième du genre après Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, cette opération « coup de pompe » a permis à la société de pneumatique SAP Olympic de se rapprocher des consommateurs. Pour la réussite de l’opération, la SAP s’est associé une trentaine de mécaniciens qu’elle a formés. Ceux-ci ont été repartis dans des sites notamment dans les stations d’essence et des ateliers de mécanique pour recevoir les éventuels clients, contrôler l’état de leurs pneumatiques et leur donner des conseils appropriés. Mais il y a lieu de le souligner, ces journées ont servi d’opportunité à la société SAP Olympic de faire la promotion de ses produits à travers une vente promotionnelle.

Et de promotion, notre société nationale de pneumatiques SAP en avait besoin par ces temps de libéralisation des marchés marquée dans notre pays par une « concurrence féroce parfois déloyale accentuée par des fraudes incontrôlées à visages ouverts ». Selon M. Adama Ouédraogo, en 2004, de façon officielle, aucun pneumatique étranger n’est rentré au Burkina. Pourtant, dans la réalité, tous les marchés des différentes villes du Burkina sont inondés de pneumatiques venus de l’extérieur.

Comment ? « Par la fraude » répond-il sans sourciller. Pire, la SAP est aujourd’hui victime de piraterie et de contrefaçon de ses produits. Toute addition faite, c’est la mort pour la SAP. M. Ouédraogo est alors formel : « Si aujourd’hui la SAP continue à vivre, c’est seulement grâce à la quaIité de ses produits ». Et cette qualité tient du fait que « les produits de la SAP sont adaptés au climat tropical contrairement aux produits étrangers ».

Mais la SAP sait-elle que ses produits sont chers ? « Nous le savons. Mais iI est difficile de faire autrement car nos matières premières sont importées rendant élevé le prix de revient d’où la cherté du produit fini par rapport aux produits fraudés », explique M. Ouédraogo. Dressant le bilan des deux journées, M. Ouédraogo s’est dit très satisfait.

Rappelons que la société industrielle SAP a vu le jour dans les années l974. Considérée comme la Chine de l’Afrique de l’Ouest en matière de deux roues, le Burkina Faso (Haute-Volta à l’époque) avait suscité la société française Michelin à installer à Bobo-Dioulasso une unité de production de pneumatiques et de chambres à air. Abandonnée par la suite par Michelin, la SAP est aujourd’hui l’affaire d’investisseurs nationaux qui se battent contre vents et marée pour faire vivre cette unité industrielle.

Onésime Aké Loba LANKOANDE
AIB/Koupéla