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Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

Publié le vendredi 10 août 2018 à 22h56min

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Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille a tenu, ce jeudi 9 août 2018, une rencontre d’échanges avec les équipes d’intervention du projet de retrait des femmes et des enfants en situation de rue. A l’issue de la rencontre, elle a visité les différents sites devant accueillir lesdits femmes et enfants. Visite qui lui a permis de constater que les centres sont déjà prêts à recevoir les pensionnaires.

Le projet de retrait des femmes et des enfants en situation de rue est sur la bonne voie. Selon la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laurence Ilboudo/Marchal, le lancement de l’opération devrait avoir lieu très bientôt. La première phase durera dix jours. Ensuite, elle s’étendra jusqu’en décembre 2018. Les équipes sont déjà constituées. Près de 400 personnes sont engagées pour la réussite de l’opération.
Et malgré un budget d’environ 350 millions de F CFA jugé restreint, le ministère espère sortir de la rue au moins 50% des enfants et des femmes. Et ce, avec le soutien d’autres partenaires à travers le Fonds de solidarité nationale.

Ainsi, il est prévu une équipe de retrait qui est chargée de sillonner les rues de Ouagadougou pour cibler les enfants et les femmes en situation de rue ; une équipe de placement, aussi appelée équipe d’orientation, qui orientera les femmes et les enfants vers les différents sites ; et enfin une équipe d’accueil sur les différents sites. Ces équipes comptent en leur sein des agents d’autres ministères pour une meilleure mise en œuvre de l’opération.
Il s’agit du ministère de la Sécurité ; du ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles ; du ministère des Sports et Loisirs. Les équipes sont donc pluridisciplinaires et comptent également des ambulanciers, des médecins, des psychologues et bien entendu des travailleurs sociaux.

Souleymane Ouédraogo, chargé d’études et inspecteur d’éducation spécialisée au ministère en charge de la Solidarité nationale, a tenu à préciser que c’est uniquement pour sécuriser les enfants et les acteurs de retrait et non pour obliger les enfants que la présence des forces de sécurité a été requise.

Il est mis à la disposition de ces équipes du matériel composé de pick-up, de motos, de gilets fluorescents, d’imperméables, d’ordinateurs, de lampes-torches, etc.
C’est donc pour la réussite de l’opération que la ministre a réuni l’ensemble des équipes pour des échanges qui se sont voulus francs. Occasion pour elle de saluer l’engagement de ces volontaires et les appeler à redoubler d’efforts pour la réussite de la mission.

« Il faut bien préciser que le retrait des enfants en situation de rue n’est pas un programme de répression, un programme de violence aux enfants. Non, c’est un programme de seconde chance que nous donnons aux enfants de la rue, afin qu’ils soient de meilleurs adultes », a laissé entendre la ministre.

La priorité, réinsérer les enfants dans leurs familles…

La ministre a tenu à préciser que la réinsertion des enfants était la priorité. « Nous allons travailler à insérer les enfants dans leur milieu social, pour qu’ils puissent être plus épanouis, parce que nous savons que la famille reste le socle le plus fort pour l’accompagnement de quelqu’un », a-t-elle souligné.

Une fois dans les centres d’accueil qui ne sont que des centres de transit, les enfants ne pourront y rester que six mois au maximum. Ils retourneront en famille avec des projets de vie tels que la formation professionnelle ou le retour à l’école. Et une fois dans leurs familles, ces enfants continueront à être suivis par les travailleurs sociaux.
Pour les enfants ayant des difficultés comportementales, ils seront placés dans des centres de prise en charge spécialisés, confie Souleymane Ouédraogo. Les cibles étrangères seront, elles, rapatriées dans leurs pays d’origine.

Cadres d’accueil déjà prêts

A l’issue de la rencontre, la ministre et ses collaborateurs ont visité les sites devant accueillir les femmes et les enfants. Trois sites sont destinés aux femmes et un site destiné aux enfants.
Le premier site est situé au quartier Cissin de Ouagadougou. Il s’agit de l’auberge de solidarité du secteur 17, qui peut héberger jusqu’à 40 femmes.
Le second site visité est le Centre de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, dans l’arrondissement de Baskuy. Sur place également, Laurence Ilboudo/Marchal et son équipe ont pu constater que tout est déjà fin prêt pour accueillir les femmes. Ce centre a une capacité d’accueil de 60 personnes.

Le troisième site devant héberger les femmes est l’auberge de solidarité de Tanghin. Avec ses 40 places disponibles, ce site est aussi prêt à accueillir ses futures pensionnaires.
Le quatrième et dernier site visité par la ministre est le Centre d’éducation et de formation professionnel de Ouagadougou, situé à Somgandé. Là, plus de 200 enfants peuvent être accueillis. Et ce sera uniquement de jeunes garçons. Les jeunes filles seront hébergées dans les centres destinés aux femmes. Comme sur les autres sites précédemment visités, des travaux de rénovation ont été entrepris afin de le rendre apte à accueillir les enfants.

C’est donc une ministre satisfaite qui a donné rendez-vous très prochainement à ses équipes sur le terrain pour le retrait des enfants et des femmes en situation de rue.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2018 à 17:24, par LY En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Merci et félicitations pour le Ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille.
    Voila enfin que le ministère porte bien son nom et l’assume.
    Nous nous accoutumés à côtoyer ces enfants ou ces femmes mendiant aux feux tricolores ou couchés à même le sol parfois sous l’effet parfois d’amphétamines, des laisser pour compte de notre société !
    L’état a obligation à s’occuper de ses enfants jusqu’à leur majorité ! Les enfants en conflit avec leur famille biologique et les orphelins, où vont ils aller ? si non dans la rue. Ils sont facilement récupérables par les délinquants et (même par les terroristes par ces temps qui courent).
    J’en appelle également au Ministère de la Santé de s’occuper de ces malades ambulants atteint de déficiences mentales. La place d’un fou ou d’une folle n’est pas dans la rue(nu comme un ver de terre), mais dans un asile avec des soins spéciaux aux frais de l’état.Le jour où un fou viole en pleine rue une femme c’est ce jour que nous les têtes bien pensantes, nous allons nous émouvoir et commencer à chercher les solutions. Anticipons donc !

  • Le 10 août 2018 à 22:21, par Yako En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Je pense qu’on se ment nous-mêmes dans cette histoire dont les racines sont culturelles.D’abord commençons par dire que la mendicité est un délit y compris la mendicité des pouvoirs publics.En effet,nous avons un pays mendiant sans être dans une situation de rue avec une couche importante de sa population qui est à la fois mendiante et en situation de rue.Pourquoi ?La réponse est d’abord culturelle.Un ministre ou ambassadeur est efficace lorsqu’il est un habile mendiant.c.à.d il sait monnayer la misère de notre pays s/c le label flatteur"partenaires techniques et financiers" ! Secundo : Comment un état qui est conscient de sa mission peut admettre l’existence du phénomène talibés sous l’autorité du marabout ?l’éducation est une mission régalienne en aucun cas elle ne peut être reléguée au secteur informel parallèle à l’éducation puisque de la réussite de ces enfants dépend la paix sociale et le PIB de demain.En fin,ça fait 50 ans que l’on sensibilise il est temps de reprendre des mesures coercitives telle une loi qui rapelle les parents à leur responsabilité.

  • Le 10 août 2018 à 22:44, par tiibo En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Huummm l’initiative est louable, encore faut il travailler avec le ministère de la justice pour situer des responsabilités et de sanctionner car tous ces gens de la rue ne sont pas forcement des orphelins, il y’a parmi eux certains qui y sont pour soit disant des raisons religieuses et cela ne doit pas continuer. L’Etat dans sa laïcité ne peut permettre cela, des instructions fermes doivent être donner à certaines confessions religieuses afin qu’elles emboitent le pas des autres pour véhiculer leur enseignement. Je m’attarde là parce que la majorité de ces gens de rue sont des talibets et non des orphelins encore moins des indigènes. Tenez la carotte a droite mais aussi le baton a droite parce que des gens sont dans cette situation pour des raisons purement relgieuses et donc ne devrait susciter aucune attention de la part de l’Etat si ce n’est de leur dire de foutre le camp.

  • Le 11 août 2018 à 07:36, par warzat En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Un début prometteur, une Dame battante....elle semble connaitre son sujet. Bon vent, petit à petit l’oiseau fait son nid. Il lui faudra des cadres qui regardent dans la même direction et surtout de la suite dans les idées. Dans tous les cas, elle aura fait ce qu’elle pouvait.

  • Le 11 août 2018 à 09:13, par ANGELO En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Toutes mes félicitations pour ce projet très louable et bien conçu. Rien qu’ à lire le texte je sens que le projet a été bien étudié Félicitation à tous ceux qui y ont participer. Que Dieu bénisse tous les acteurs. Je suis très émue.

  • Le 11 août 2018 à 09:14, par Jeune Premier En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Ce regime manque de vision mais a ce niveau il a su anticipe. Courage donc. Mais une chose reste a combattre : la mandicite diplomatique, voir que l’international (partenaires techniques et financiers) viennent construire pour vous est une aberration. Il faut appliquer l’ideologie de Thomas Sankara : personne ne viendra construire votre bonheur pour vous

  • Le 11 août 2018 à 09:54, par dao En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    initiative ! Courage car ça ne sera pas facile ! Il y a du tout dans ce groupe appelé "enfants et femmes de rue"

  • Le 11 août 2018 à 16:27, par Jkoro En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Félicitations Mme la ministre mais il t a pire que cela la nuit tombée. Prenez le rond point des Nations-Unies le soir en allant vers la zone des lycées ;à peine la nuit tombée des petites filles qui se prostitués et cela au vu et au su de nos autorités, commencez par résoudre cette question madame

  • Le 11 août 2018 à 21:45, par SAINT LASS En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Félicitations Mme la Ministre. Vous avez osé et Dieu vous accompagnera dans cette belle initiative. Beaucoup de courage a vous.

  • Le 12 août 2018 à 07:38, par Ouaga En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Il faut tenir compte des papas irresponsables de ces enfants. Ces femmes à la rue ont des maris tapis dans l’ombre ! Ils n’accepteront pas ce projet qui les sépare de ces enfants et femmes qu’ils profite aussi.

  • Le 12 août 2018 à 14:52, par SOULY N. Stéphane En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Enfin les choses bougent du côté de ce ministère ! S´il y a un acte politique fort qu´il faut louer, hé bien c´est celui-là ! Oui je sais aussi que quoi que l´on fasse, il se trouvera toujours des gens pour critiquer. Mais ne regardons pas cela, louons l´acte qui est posé. C´est un message fort que tout Burkinabè doit louer, quel que soit son bord politique. Je ne suis militant d´aucun parti politique, mais je dis tout simplement..."Chapeau Madame le ministre".

  • Le 13 août 2018 à 09:31, par Un observateur En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Ah .....Toutes mes félicitations Mme Le Ministre... Franchement, c’ est une bonne chose surtout que vous avez pris la peine de discuter avec certaines communatés.
    Maintenant, il ya aussi des personnes âgées qui dorment au niveau des feux tricolores......kwame N KURMA, rond point des Nations Unies.
    Enfin Mme le Ministre, vous avez été saisie de la prostitution à ciel ouvert des petites filles aux abords des lycées Zinda, Nelson madela, rue des écoles.......
    Faites quelque chose svp, si vous n’ en avez pas les moyens, demandez l’ aide du Président du Faso, car lui non plus il ne doit pas être fier de ce vilain spectacle en plein centre ville.
    Et que dire des quartiers dapoya, paspanga, l’ avenue 56 la nuit tombée !!!!! Des auberges qui n’ ont jamais héberger un passager ou un étranger. Une habitante a même intenté un procès contre un des tenanciers de ces lieux de débauche, s il vous plais madame......

  • Le 13 août 2018 à 10:31, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    - Pour moi c’est un coup d’épée dans l’eau. C’est du trompe-l’oeil et à travers de telles actions le MPP cherche à tromper le peuple puisqu’il a une gouvernance basée sur la ruse et la duperie. C’est une action purement opportuniste vouée à l’échec. Il y a combien de villes au Burkina Faso où il y a ces enfants errants ? Peut-on faire partout la même chose ? On l’a fait à Ouaga juste pour ameuter chaque fois les bailleurs de fonds en visite ici pour les montrer, les leurrer et les tromper ! Exactement comme le cas des camps Delwendé qui tournent à fonds pour tromper les bailleurs crédules ! J’aimerais qu’on évalue cette action d’ici un an. Et vous verrez que des gens vont envoyer des enfants des villages pour y camper, manger et dormir. Je le dis parce que je le sais. Mêmes les garibous dont on parle tant, moi je connais plein de garibous qui n’ont pas pour leader un maître coranique. J’ai connu un rimaibé de Dori qui était venu à Ouagadougou et il faisait de petites réparations pour survivre. Puis il est allé dans les environs de Dori et a fait venir des enfants chez lui et les faisait mendier. Ces enfants lui apportaient de l’argent, des céréales et se nourrissaient eux-mêmes avec ce que les gens leur donnaient à manger. Comme quoi il y a des gens qui exploitent cette filière garibous alors qu’ils ne sont en rien des maîtres coraniques.

    Si vous voulez je vous montre là où il y a une vraie école coranique dont le maître mérite d’être soutenu par l’Action Sociale : c’est juste après la mosquée de Hamdallye à gauche en face du goudron. Voilà là un maître coranique qui est très organisé et qui est honnête. Il ne cache pas ce qu’il fait et il n’envoie pas les enfants mendier. Si tu viens y donner l’aumône, il prend et fait prier tout le monde. Il est très honnête ce maître. je ne le connais pas et je n’ai pas encore eu recours à ses services mais j’ai constaté ce qu’il fait et comment il fonctionne. Il a même des heures de cours comme à l’école moderne. Ce sont ces gens qu’il faut aider et non rameuter les enfants que des inconscients ont pondu et jetté dans la rue afin qu’ils soient pris en charge et soignés par nos impôts.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 13 août 2018 à 10:33, par Je ne suis pas un Yes Man !!!!! En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    La solution pour ces enfants de la rue appelés talibés ou garibous n’est pas la rafle et l’internement. Il faut les fixer d’où ils viennent en construisant des centres d’accueil au sahel et à l’Est du Burkina. Tout le monde sait que ces enfants là ne viennent pas du Sud-Ouest, ou de l’Ouest. Avoir rien que leur physionomie et leur teint. J’ai eu à échanger moi même avec certains enfants au feu de l’hôtel Libya. Il y a d’autres qui viennent de la région du Sahel environ 90% et d’autres dans la région de l’Est. Ils sont tous peulh ! Il faut appeler un chat un chat ! Il faut aussi jouer sur la planification familiale au Sahel. On a l’impression qu’il y a là bas des usines qui fabriquent des bébés et les livrent à Ouaga et à Bobo ! Les enfants sont pratiquement de la même génération !
    Il faut donc mettre un accent sur la planification familiale au Burkina et au Sahel plus particulièrement. Il faut créer des centres de loisir équipés de télévision. La télévision est une arme fatale contre les sur-naissances. Dans les zones où la télévision est accessible, les naissances sont naturellement régulées car les acteurs sont souvent fatigués et dorment immédiatement.
    Le projet de la ministre est à saluer mais il faut guérir le mal depuis la racine.

    Par je ne suis pas un Yes Man !!!!

  • Le 13 août 2018 à 11:45, par Un observateur En réponse à : Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

    Madame la Ministre, merci bcp mais engagez aussi un combat sur la situation suivante. Lisez plutôt..
    « Prostitution des mineurs à Ouagadougou » : nuit blanche avec des " crudités "
    La prostitution a un nouveau visage dans la capitale burkinabè. Des adolescentes de 13 à 17 ans, qualifiées de « crudités », occupent plusieurs artères de Ouagadougou, une fois la nuit tombée. Enza, Alima, Roxane, Balkissa…toutes des racoleuses mineures, se « vendent et s’achètent » à vil prix...

    Il est 18h 53mn, le samedi 5 novembre 2016 sur l’avenue du président Thomas Sankara. Le soleil couchant fait place à la lumière de quelques lampadaires. En face du Lycée Philippe-Zinda-Kaboré, vendeurs de fruits, mécaniciens et tabliers animent la rue. A proximité du Musée de la musique, Moussa, boutiquier, expose ses articles. En ce début de soirée, Rosa lui tient compagnie en attendant l’ouverture de la « chasse aux hommes » dans la pénombre. Cigarette en main, la jeune fille, habillée d’un collant noir et d’un haut bleu, s’éclipse à l’arrivée d’un taxi. A bord de la « carcasse », Estelle, une adolescente. Sac d’écolier au dos, elle noue un pagne du 8-Mars accompagné d’un body blanc. Les deux filles, visiblement très jeunes, se connaissent bien. Elles échangent les civilités, se partagent le mégot de tabac et font les derniers « réglages » : coup de peigne par-ci, rouge à lèvres par-là, un coup d’œil dans le miroir. Ça y est ! Le pagne est rangé dans le sac et confié au tablier. La tenue de Estelle laisse ses parties intimes presque visibles. Seulement un lambeau de jeans bleu, d’à peine 15 cm, lui sert de culotte. A 19h20, elles entament leur « défilé de mode », ralliant le Centre d’information des Nations unies (CINU) au Rond-point des Nations unies. Des « psssst » pleuvent au passage des usagers.
    Depuis 2014, une fois la nuit tombée, Estelle, 16 ans, a rendez-vous avec l’avenue dédiée au père de la Révolution d’août 1984, selon les dires de Moussa, auprès de qui nous nous faisons une place. Nous engageons une conversation avec le jeune d’une trentaine d’années sur l’« activité » des deux mineures. Timide au début, Moussa se confie peu à peu, surtout, lorsque nos échanges virent en langue nationale, dioula. Il nous demande un peu de patience, car « le bal s’ouvre à 20h ici ». Très bien informé sur ce « commerce », le tablier nous renseigne qu’une dizaine de filles dont l’âge est compris entre 12 et 18 ans font la pluie et le beau temps sur l’avenue Thomas Sankara, chaque nuit, avec un point d’honneur les week-ends. « Elles viennent de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, de Banfora, de Pô, de Fada N’Gourma, de Dédougou, de Ouagadougou…La plupart de ces petites filles sont des Burkinabè », précise-t-il.

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