Lefaso.net : Une vitrine de promotion des produits locaux ; comment est née cette idée ?

Gertrude Coulibaly (G.C.) : C’est une vitrine qui a été créée depuis 2013 afin d’accompagner les acteurs dans la promotion de leurs produits et permettre ainsi aux populations de consommer ce qui se produit dans notre pays. En clair, notre travail consiste à recueillir les produits auprès des acteurs évoluant dans la transformation des produits locaux et de les déposer dans la vitrine pour la promotion.

Lefaso.net : Dites-nous, quels sont les produits disponibles dans la vitrine ?

G.C. : Nous avons trois types de produits issus de différentes espèces que sont les produits consommables, cosmétiques et de la pharmacopée. Au niveau des produits consommables, on enregistre la poudre du baobab, de kapok, le soumbala, le zamné précuit, des biscuits, des vins, des sirops, des jus, du miel, etc. Au niveau des produits cosmétiques, on trouve des crèmes pour les cheveux, du gel de bain, du savon, du champoing, de la pommade, etc. Quant aux produits de la pharmacopée, on a des huiles de massage, des produits contre le paludisme, les hémorroïdes, la toux, etc.

Lefaso.net : Vous disiez que vous recueilliez les produits auprès des acteurs ; comment cela se passe-t-il ?

Une vue de la vitrine de promotion des produits locaux

G.C. : Nous avons initié un protocole à travers lequel les acteurs intéressés renseignent leurs produits. Et lorsque le protocole est renseigné, les acteurs doivent également envoyer des échantillons de leurs produits au niveau de ladite direction pour analyse.

Une analyse qui est faite par le chef de service et le directeur général. Et si leur avis est favorable, l’acteur est appelé à déposer ses produits dans la vitrine. Sans oublier qu’ils doivent aussi faire analyser leurs produits au niveau du Laboratoire national de santé publique. Si tout ce processus est respecté, une facture leur est remise à la fin. Toutefois, il faut souligner qu’une réduction de 10% est faite sur les produits afin de pouvoir entretenir la Vitrine.

Lefaso.net : A part le centre, existe-t-il d’autres vitrines dans les autres régions ?

G.C. : Pour le moment, la Vitrine est seulement ouverte à Ouagadougou mais nous avons en projet d’ouvrir des vitrines dans toutes les treize directions régionales afin de promouvoir les produits locaux de toutes les régions.

Lefaso.net : Qu’en est-il de la qualité des produits ?

G.C. : Parlant de la qualité, il faut dire que la direction accompagne les acteurs pour la certification de leurs produits. Et à ce titre, nous avons déjà accompagné les acteurs évoluant dans la filière karité à certifier leurs produits. En plus de cette filière, nous avons en vue d’accompagner d’autres acteurs dans d’autres filières. Et cela se fait avec la collaboration des populations pour que même au niveau des champs, il n’y ait pas d’utilisation de produits chimiques afin d’obtenir des produits totalement biologiques. Tout cela pour montrer que tous les produits vendus sont de qualité.

Lefaso.net : Quelles sont vos stratégies de promotion ?

G.C. : Actuellement, nous avons plusieurs canaux de promotion. C’est vrai que nous faisons la promotion de nos produits à travers des foires mais il y a également d’autres partenaires qui font la promotion des produits dans les supermarchés, boutiques, etc. Outre cela, il y a les réseaux sociaux à travers lesquels nous faisons la promotion de nos produits.

Lefaso.net : La Vitrine est-elle rentable ?

G.C. : Même si nous ne pouvons pas affirmer que les produits marchent à 100%, il faut reconnaitre que c’est rentable, parce que nous enregistrons en moyenne 50 clients par jour et plus de 300 par mois. Ce qui nous permet de faire une recette d’au moins un million par mois, donc il faut dire que ça marche, même si nous souhaitons plus.

Lefaso.net : Parlant de la régularité des produits, sont-ils assurés quotidiennement ?

G.C. : Oui, parce que nous avons toujours des stocks de produits réservés dans la Vitrine. Ce qui nous permet d’assurer la régularité des produits sans qu’il n’ait de manque. Et au-delà des stocks, les acteurs sont toujours contactés à temps pour le renouvellement des produits.

Lefaso.net : Quel appel avez-vous à lancer aux personnes qui trouvent que les produits locaux sont chers ?

G.C. : Il faut dire qu’il arrive souvent que les gens n’aient pas la bonne information, sinon nos produits sont à la portée de tous. Car les prix varient entre 100 et 11 000 F CFA. Et à titre d’exemple, lorsque nous prenons le cas des jus naturels que nous avons dans la Vitrine, il faut dire qu’avec 300 F CFA, on a un bidon de jus naturel de la même quantité qu’un bidon du Coca-Cola qui coûte 400 F CFA avec des produits dont on ignore la provenance. Et au niveau des savons et des pommades, on a des pommades de 100, 250 F CFA, etc. C’est donc inviter les populations à consommer ce que nous produisons afin d’améliorer notre qualité de vie.

Propos recueillis par Yvette Zongo
Lefaso.net