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Révision du Code électoral : Les députés de la majorité justifient le vote et déplorent l’attitude de leurs collègues de l’opposition

Publié le mercredi 1er août 2018 à 01h10min

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Révision du Code électoral : Les députés de la majorité justifient le vote et déplorent l’attitude de leurs collègues de l’opposition

Séance d’explications au lendemain de la révision du code électoral. Les députés de la majorité présidentielle étaient face à la presse ce 31 juillet 2018 pour dire pourquoi ils ont plébiscité le nouveau texte alors que l’opposition a bruyamment claqué la porte de l’hémicycle la veille.

Le code électoral a été relu le 30 juillet 2018 par la représentation nationale. Alors que l’opposition parlementaire a claqué la porte pour manifester son désaccord, le projet de loi a été adopté à la majorité des députés de l’Alliance de la majorité présidentielle. Le goulot d’étranglement, c’est notamment la carte devant permettre aux Burkinabè de l’extérieur de voter. L’opposition campe pour l’utilisation de la carte consulaire, alors que la majorité ne l’entend pas de cette oreille.
Selon les députés de la majorité, le processus qui a été mené pour parvenir à retenir la carte nationale d’identité comme seul document de vote a été consensuel. « Nous avons écouté les acteurs non étatiques comme la coordination nationale des organisations de la société civile, nous avons auditionné Diakonia, le GERDES, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme, la CODEL, le CGD, le Laboratoire Citoyenneté, des professeurs d’université pour avoir un éclairage juridique, pour être en phase avec le droit », a expliqué Maxime Koné, président de la commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH).

Il ajoute que les acteurs politiques dont l’opposition ont également été entendus sur la question et que chacun a eu l’occasion et l’opportunité de faire valoir ses préoccupations. Le débat était donc démocratique, foi des conférenciers.

Pour eux donc, après tout ce processus, le président du Faso en dernier instance a estimé qu’au vu de l’urgence, et pour des modalités pratiques du vote des Burkinabè de l’étranger, on ne pouvait plus continuer à mener un certain nombre de débat. En plus, la CENI structure organisatrice des élections a émis des contraintes de temps, parce que si la loi n’est pas votée à temps, il serait difficile de prendre les dispositions pour rendre effectif le vote des Burkinabè de l’extérieur en 2020.
Au regard de la démarche qu’il estime inclusif, Lassina Ouattara, président du groupe parlementaire MPP, parti au pouvoir, avance que la majorité n’a pas fait un passage en force. Bien au contraire, ce fut un passage règlementaire, en douceur, « un passage à la Roch », c’est-à dire, pas en va-t’en guerre, mais lent et sûr.

Maxime Koné

Et Maxime Koné de préciser que les articles 50 et 53 du code électoral stipulent que le document d’enrôlement et de votation doivent être biométriques. Pourtant, ce n’est qu’en Côte d’Ivoire et au Gabon que les cartes consulaires des Burkinabè sont biométriques. Et pour les autres burkinabè ? se sont demandés les conférenciers pour qui, il ne saurait y avoir de discrimination. A les en croire, dans certains pays comme au Congo, c’est à la main que les cartes consulaires sont établies.
Une polémique stérile ?

Maxime Koné, président de la commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains a expliqué qu’il y a 985 000 burkinabè qui sont détenteurs de la carte consulaire en Côte d’Ivoire. Sur ce nombre, il y a au moins 300 000 qui ont la carte nationale d’identité. 300 000 autres ont l’acte de naissance Burkinabè et 100 000 détiennent le passeport.
« Donc il y a le sort de 150 000 qui n’est pas encore clarifié. A côté de ces chiffres, il y a un potentiel de votants en Côte d’Ivoire qui est de 1 700 000 », a-t-il dit avant de poursuivre que le potentiel des burkinabé à l’étranger qui pourraient voter est de 2 500 000.

Les députés notent donc que les Burkinabè de l’extérieur ont encore du temps pour se procurer la carte nationale d’identité, le précieux sésame pour exercer leur droit de vote. C’est donc une polémique stérile ont regretté les députés, « de la sensation et du spectacle, peut-être des agendas cachés », penche Maxime Koné.

Lassina Ouattara

« Pendant des années, des gens ont eu l’opportunité de permettre aux Burkinabè de l’étranger de voter, ils n’ont pas pu le faire. Le président Roch Kaboré a pris l’engagement de le faire » et il est en train de mettre en œuvre cet engagement, a décroché Lassina Ouattara à l’endroit de certains opposants.

C’est surtout la Côte d’Ivoire qui fait peur à la majorité parce qu’elle ne serait pas assurée que le vote des Burkinabè qui y vivent lui sera favorable. C’est l’argument avancé par le Chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré à la clôture du 2e congrès ordinaire de l’Union pour le progrès et le Changement (UPC) le 22 juillet 2018. Que nenni, répond la majorité.

L’ancien président du Faso (Blaise Compaoré) était là quand l’insurrection a eu lieu. « Ce n’est pas dans sa fuite qu’il va nous faire peur. Le plus gros de l’électorat qui va déterminer le vote se trouve ici ; nous sommes confiants », relative le président du groupe parlementaire Lassina Ouattara.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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