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Procès du putsch manqué : « Tous les éléments du RSP en tenue doivent avoir une arme », sergent Yahaya Guiré

Publié le vendredi 27 juillet 2018 à 07h53min

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Procès du putsch manqué : « Tous les éléments du RSP en tenue doivent avoir une arme », sergent Yahaya Guiré

Deux accusés se sont succédé à la barre ce mercredi 25 juillet 2018. A la suite du soldat Hamado Zongo, c’est le sergent Yahaya Guiré, mécanicien à l’ex-RSP au moment des faits, qui s’est expliqué devant les juges.

Attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires sont les charges retenues contre le sergent Yahaya Guiré. Le 15 septembre 2015, il était de permanence au garage du camp Naaba-Koom II et est descendu le lendemain 16 septembre. C’est de son pied-à-terre que, vers 17h, l’adjudant-chef Idani l’a appelé. Revenu à son poste, il a constaté que la porte de son bureau a été forcé et les véhicules qu’il gardait au garage n’étaient plus là. Après information, il a su que ce sont des jeunes du Groupement d’unité spécial (GUS) qui ont fait cela. Il a continué au carré d’armes et a vu des véhicules stationnés avec des armes à bord.

Revenu au bureau, on lui apprend que le quartier était consigné. L’accusé a signalé qu’il avait mal au pied au moment des faits. C’est ainsi qu’il reçoit l’appel de l’adjudant-chef Dibloni, lui ordonnant de venir réparer une moto vers le camp Guillaume-Ouédraogo. Il embarque le soldat Abdou Compaoré sur une moto pour aller exécuter l’ordre.

C’est finalement du côté de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qu’ils ont réparé la moto en question. De retour, il y avait une barrière vers chez le Moogho Naaba. Son binôme descend soulève la barrière et, chemin faisant, ils ont reçu des cailloux et le soldat Compaoré a tiré en l’air. Cela, deux fois de suite. De retour au camp, l’accusé dit avoir rendu compte à l’adjudant-chef Idani.

Une seconde fois, il est sorti pour réparer un véhicule à la cité An III. Durant ces deux sorties, il avait son arme mais n’en a jamais fait usage, ni fait de patrouille ou d’intervention. « Je suis mécanicien et je ne peux pas faire des interventions ou des patrouilles », se défend l’accusé.

A la question du parquet de savoir pourquoi il est sorti avec son arme pour aller réparer la moto, l’accusé répond en ces termes : « Tous les éléments du RSP en tenue doivent avoir une arme ». Ce qui tranche avec les dires de certains accusés qui l’ont précédé à la barre. Ces accusés avaient affirmé avoir fait des missions et des sorties en tenue militaire, mais sans arme.

Le sergent Guiré est resté au camp et a assisté au désarmement. Il a même calmé ses jeunes frères d’armes qui refusaient que le véhicule qui avait embarqué les armes quitte le camp Naaba-Koom II.

Il dit avoir été menacé par le caporal Abdoul Nafion Nébié et qualifié de traitre parce qu’il ne voulait pas donner les véhicules qu’il avait au garage. Cette partie de son récit contredit ce que le caporal Nébié a dit à la barre. L’interrogatoire du sergent se poursuit le vendredi 27 juillet 2018 à 9h.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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