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Bazz-Bill, artiste-musicien : "Il faut une identité musicale au Burkina"

Publié le lundi 18 juillet 2005 à 07h40min

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L’amour de Bazz-Bill pour la musique ne date pas d’aujourd’hui. Dès l’âge de 7 ans, Bertrand Bali Bazié, de son vrai nom était un flûtiste dans le Sanguié derrière son troupeau de bœufs. Bazz-Bil eut la chance d’aller à l’école primaire et de poursuivre ses études au Cours normal de Koudougou et au lycée mixte de Gounghin.

Les portes de la musique lui sont ouvertes à l’Université de Ouagadougou où il a intégré son orchestre. Le créateur du "Chiwawa" a à son actif deux albums. Bazz-Bill jette un regard sur la musique au Burkina.

Bertrand Bali Bazié dit Bazz-Bil a été à l’origine de la création de l’Association des jeunes musiciens du Burkina (AJMB) le 15 juin 2000. Il a été le premier président à avoir fait quatre mandants. L’artiste dépeint l’évolution musicale du pays des Hommes intègres en trois tableaux. "La génération de Georges Ouédraogo a posé les bases de l’art. Mais celle qui a donné l’engouement, l’envie aux jeunes de faire la musique c’est la génération des Zêdess.

Une nouvelle génération vient de voir le jour avec Yeleen et les autres," souligne Bazz-Bil qui a une image positive de la musique au Burkina. Mais l’homme ne peut rien affirmer sur l’existence d’une identité musicale du Burkina. Il fait le même constat que Claudy Siar de RFI qui aurait des difficultés à reconnaître Radio Burkina à travers la musique jouée à longueur de journée. "Au Burkina nous jouons plus la musique d’ailleurs" constate Bazz-Bil. Il lance un appel à ses frères musiciens pour qu’ils essayent de faire une seule musique vendable.

Le premier album de Bertrand Bali "le Chiwawa" a été un succès. Par contre, le second "le Chiwawa plus" n’a pas connu le même succès. Et pour cause, le public ne l’aurait pas apprécié malgré les efforts de Damien Thiombiano, son arrangeur, néanmoins Bazz-Bil a vendu plus de 3 500 cassettes. "Je vais surprendre les mélomanes avec mon troisième album dont les bases sont déjà posées". Lance l’artiste. "Je travaille entre Ouagadougou et Abidjan avec David Tayorault qui avait arrangé "le Chiwawa". Le troisième album comporte 10 titres au rythme dansant.

Bazz-Bill, le secrétaire de l’AJMB déplore le décès de Jeanne Bicaba qui était la présidente de l’association. "Je garde de Jeanne le souvenir d’une battante pour la cause de la musique burkinabè. Jeanne, c’était la femme douce, vieille mère comme nous l’aimions l’appeler. Elle comprenait tout le monde. C’est elle qui allait plus nous unir", dixit le flûtiste du Sanguié.

Les artistes seraient en concertation pour l’organisation d’une soirée de gala à la mémoire de Jeanne Bicaba. Selon l’artiste musicien, Mahamoudou Ouédraogo, actuel ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme est le ministre des artistes. Ils "ne veulent pas le perdre". " Le ministre a fait beaucoup de choses pour les musiciens. Mahamoudou a toujours eu une oreille attentive à notre égard " se réjouit Bazz-Bill. "Si nous n’avions pas ce monsieur que deviendrions-nous," s’interroge le SG de l’AJMB. Quel est votre point de vue sur le "couper-décaler" qui fait tabac dans le paysage musical burkinabè ? L’artiste ne s’oppose pas à ce genre musical.

Il pense plutôt qu’il faut copier le bon côté de la chose. Cependant les chaînes de radio ne doivent pas jouer du "couper-décaler" à longueur de journée. "Les jeunes frères ont pris un côté de la musique congolaise pour créer le "couper-décaler" que l’on rencontre partout ailleurs" remarque Bazz-Bil. Bazz-Bil invite les artistes-musiciens burkinabè à s’unir davantage pour un seul combat, celui qui consiste à donner une identité à la musique du Burkina.

"Nous devons travailler à ce que la musique burkinabè soit au rendez-vous du donner et du recevoir", conclut le créateur du Chiwawa.

Simon Céphas BAMOUNI (cphasb@yahoo.fr)
Sidwaya

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