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Putsch manqué de 2015 : « Je n’ai jamais utilisé mon arme en dehors d’un champ de tir », soldat de 1re classe Samuel Coulibaly

Publié le mardi 24 juillet 2018 à 23h50min

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Putsch manqué de 2015 : « Je n’ai jamais utilisé mon arme en dehors d’un champ de tir », soldat de 1re classe Samuel Coulibaly

L’audience du putsch manqué s’est poursuivie ce mardi 24 juillet 2018. Tout comme la veille, quatre personnes sont passées à la barre dont le soldat de 1re classe Samuel Coulibaly. Il est accusé d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires et complicité de dégradation volontaire aggravée de biens.

L’accusé Samuel Coulibaly ne reconnaît aucun des faits qui lui sont reprochés. Le 16 septembre 2015, il était en permission (96 heures) dans la ville de Nouna (région de la Boucle du Mouhoun) pour voir sa fille qui était malade. Sa permission ayant pris fin, il a repris la route pour Ouagadougou, le 17 septembre 2015, pour n’arriver qu’aux alentours de 14h. De la gare, il s’est rendu à son domicile avant de continuer au camp Naaba-Koom II, puisqu’il devait y monter la garde. Au camp, il a constaté qu’il y avait du monde. Après renseignement, il a su que le quartier était consigné. Il a poursuivi son chemin dans son unité pour savoir le lieu de sa garde, qui était le poste intermédiaire entre le palais et la présidence.

Le soldat Samuel Coulibaly n’était au courant de rien

Jusque-là, le soldat n’a rien trouvé d’anormal. Il est resté à son poste jusqu’au lendemain 18 septembre 2015 à 10h. C’est à cette heure que le sergent-chef Ali Sanou est passé au poste pour demander un conducteur. Il fut désigné par son chef de poste, le sergent Lamoussa Badoum.
Ordre que le soldat a exécuté sans murmure ni hésitation, tout en laissant son arme de dotation au poste intermédiaire en question. De ce poste, il a conduit le sergent-chef Sanou au Conseil de l’entente. De ce lieu, ils ont pris la direction de la route de Fada, pour se rendre à Boudri, sans que l’accusé ne sache quel était l’objet de la mission. C’est plus tard qu’il a su que c’était à Zorgho.

Etaient à bord du véhicule le sergent-chef Ali Sanou, les soldats Amado Zongo et Boureima Zouré. En cour de chemin, il s’est rendu compte qu’il y avait un véhicule du RSP qui le suivait, celui du sergent-chef Laoko Mohamed Zerbo. Chemin faisant, ils ont marqué une halte et le sergent-chef Sanou est allé s’entretenir avec une femme. Revenu dans le véhicule, il lui dit de suivre la voiture de marque Mercedes.
Ce qu’il a fait jusqu’à quitter le bitume pour emprunter une « voie rouge ». Le sergent-chef Sanou est descendu et s’est engouffré dans une concession avec la femme en question, pendant un bout de temps. Personne d’autre, à l’en croire, n’est descendu du véhicule.

Au retour du sergent-chef Ali Sanou, ils ont repris la route de Ouagadougou pour le Conseil de l’entente. De là, ils sont ressortis pour aller prendre du pain dans une boulangerie à Koulouba, vers la base aérienne, du pain qu’ils sont allés remettre aux pèlerins logés au stade du 4-Août. Par la suite, il a été déposé au poste intermédiaire.
Le soldat Coulibaly dit n’avoir jamais fait de patrouille, ni d’intervention lors de ces évènements, ni participé à une réunion ou à un rassemblement. Il affirme aussi n’avoir pas fait usage de son arme. « Je n’ai jamais utilisé mon arme en dehors d’un champ de tir », a-t-il lancé à la barre. Il n’est jamais allé au studio Abazon, ni chez Simon Compaoré, encore moins au parc automobile de l’Etat.

Lorsque le parquet militaire a lu ses déclarations qu’il a tenues devant le juge d’instruction, l’accusé a nié avoir tenu de tels propos. Le soldat n’était au courant de rien, aucun de ses proches ne l’a appelé pour informer que les autorités étaient aux arrêts et que le régime avait changé. Ce n’est que le 19 septembre 2015, lorsqu’il a monté la garde à la résidence du président de la Transition, Michel Kafando, qu’il a su qu’il y avait coup d’État. Ni plus, ni moins.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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